L’engagement des travailleurs n’est pas forcément lié aux perspectives de croissance économique.

Les études relatives au niveau d’engagement des travailleurs se multiplient. Aon a réalisé à nouveau en 2016 une étude sur le sujet et ce, à travers le monde. Comme celle-ci le précise : « depuis que des études ont démontré que l’engagement des travailleurs avait une influence positive sur la valeur actionnariale, la question de l’engagement des collaborateurs suscite un intérêt croissant de la part des comités de direction. » La question reste visiblement complexe à décoder…

L’intérêt des résultats que le groupe Aon met en évidence consiste à comparer les niveaux d’engagement des travailleurs aux quatre coins du globe. La lecture de ces résultats sur le plan générationnel n’est pas dénuée d’intérêt non plus. Quels sont donc les principaux enseignements?

« L’engagement des travailleurs a globalement augmenté de 62 % à 65 % en 2016, et ce en dépit d’un marché du travail étriqué aux États-Unis, des incertitudes économiques en Europe et des défis commerciaux importants posés au reste du monde. Cette tendance à la hausse se maintient depuis quatre ans déjà. Cette progression globale de l’engagement des travailleurs cache de fortes variations entre les différentes régions avec des chiffres qui vont de 60 % en Europe (+2 %) à 72 % en Amérique latine (+1 %), en passant par l’Asie à 65 % (+5 %), l’Amérique du Nord à 65% (+1 %), et sans oublier la lanterne rouge, l’Afrique à 59 % (-3%). »

L’Europe en progression malgré l’incertitude.

L’étude constate que l’Europe est la région qui a connu la plus forte progression quant à l’engagement des travailleurs au cours des 5 dernières années. « En 2011, 52 % seulement des collaborateurs étaient engagés ; en 2016, le chiffre moyen se situe à 60 %. Un résultat surprenant compte tenu des défis auxquels l’Europe s’est trouvée confrontée et qui ont généré davantage d’incertitudes : immigration de masse, chômage élevé dans de nombreux pays de l’UE et même remise en question de l’Union européenne. L’Europe du Nord comme l’Europe du Sud ont vu l’engagement des travailleurs progresser de 3 % jusqu’à respectivement 55 % et 66 %. Même si l’Europe occidentale ne se situe qu’à 56 %, c’est elle qui affiche la progression la plus importante (+ 4 %). »

Malgré cette progression, l’Europe reste loin derrière les deux leaders en la matière, à savoir l’Asie et surtout l’Amérique Latine. « C’est sur le continent asiatique, à commencer par les deux grandes économies que sont la Chine et l’Inde, que l’engagement dans l’entreprise a connu la plus forte hausse au cours de l’année écoulée, en gagnant 5 %, de 60 à 65 %. Il s’agit d’un signal positif pour les entreprises asiatiques, qui doivent pouvoir concrétiser les prévisions de croissance annuelle escomptées de 5 % jusqu’en 2020. Aucune autre région n’a toutefois réussi à approcher le niveau d’engagement des travailleurs latino-américains. Le chiffre moyen d’engagement dans l’entreprise est resté à peu près inchangé depuis 2011, avec une moyenne de 72 %, alors que la moyenne mondiale est de 65 %. »
Difficile à décoder donc puisque la situation économique du continent ne justifie pas (plus) cet enthousiasme. « L’économie latino-américaine connaît un ralentissement depuis 2015 en raison de l’instabilité politique qui règne au Brésil. Les nombreux emplois créés durant la dernière décennie ont été perdus en un an à peine. Même après le jugement relatif à la procédure de destitution, les investisseurs étrangers restent dans l’incertitude. »

En Amérique du Nord, l’engagement des travailleurs n’a progressé que d’un point (de 64 % à 65 %) durant l’année écoulée. Cet engagement des travailleurs, qui avait atteint 63 % en 2011, avait ensuite reculé à 60 % en 2012, pour connaître depuis lors une croissance constante jusqu’à 65 %, affichant ainsi tendanciellement une progression modeste.

Et quid du continent africain ? « Tout comme en Europe, l’engagement des travailleurs s’était considérablement amélioré depuis 2011 : cette année-là, l’engagement des collaborateurs s’était situé à 52 % alors qu’en 2014, ce chiffre avait atteint 62 %. En 2015, toutefois, il a reculé de 3 %, à 59 %. La question est de savoir s’il s’agit d’un phénomène sans lendemain, ou du début d’une nouvelle tendance. »

L’impact de l’âge sur l’engagement ?

Si nous analysons les résultats en fonction des catégories d’âge, le résultat obtenu est surprenant : l’engagement dans l’entreprise est le plus élevé chez les baby-boomers (1946-1964) (70%). Ils sont suivis par la génération X (1965-1979), avec 66 %. Le score le plus faible se situe au niveau de la génération Y ou des Millennials (1980-2000) (63 %).

A noter également la mise en lumière des principaux facteurs qui conduisent à un plus grand engagement. « À l’échelle mondiale, les cinq premières places sont occupées par les opportunités de carrière, une rémunération équitable et un sentiment de reconnaissance, l’EVP (Employee Value Proposition), l’environnement de travail et les possibilités de formation. »

Méthodologie
Chaque année, Aon mesure l’engagement des travailleurs dans plus de 1000 entreprises à travers le monde. L’étude a été effectuée en utilisant les données de questionnaires impliquant plus de 3 millions de travailleurs en 2014 et plus de 4 millions de travailleurs en 2015.
Les entreprises ayant participé à l’enquête sont aussi bien des entreprises employant moins de 100 travailleurs que des entreprises employant 100.000 travailleurs et davantage ; l’enquête a été menée dans plus de 60 secteurs.
La méthode d’enquête pratiquée par Aon mesure l’engagement des travailleurs à l’aide du modèle Say, Stay & Strive. “Say” signifie un discours positif tenu sur son entreprise ; “stay” marque la volonté de vouloir rester au sein de l’entreprise ; “strive” évoque les efforts supplémentaires que l’on est prêt à faire pour assurer le succès de l’entreprise.

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