Plus d’un Belge francophone sur quatre (28%) n’a pas bénéficié l’année dernière d’un entretien d’évaluation ou de fonctionnement. Voilà ce que révèle une étude de Protime, le spécialiste de la gestion du temps et du personnel, réalisée auprès de plus de 1.000 francophones. « Ce pourcentage est insuffisant. Un travailleur sur trois se déclare favorable à une évaluation en continu », déclare Anne-Françoise Bettens, Business Manager de Protime. À l’heure actuelle, seulement 16% des travailleurs sont évalués sur base permanente.
À l’approche de la fin de l’année, de nombreux travailleurs belges se préparent pour leur entretien d’évaluation annuel. Plus de quatre francophones sur dix (41%) bénéficient tous les ans d’une telle évaluation, souvent en période de fin d’année. Ils sont 16% à se soumettre plusieurs fois par an à un tel entretien. Toujours en Belgique francophone, l’entretien d’évaluation est un processus continu pour un travailleur sur six (16%). Or, l’évaluation permanente devrait être la norme pour tous les travailleurs. Les répondants sont 31% à considérer que leurs performances devraient être évaluées tout au long de l’année.
« Si ça ne tenait qu’à moi, on pourrait supprimer l’entretien d’évaluation annuel classique. Il s’agit le plus souvent d’un instantané qui génère beaucoup de stress pour de nombreux travailleurs », explique Anne-Françoise Bettens, business manager de Protime. « Les travailleurs d’aujourd’hui désirent être coachés en permanence, pour pouvoir ajuster leurs compétences petit à petit, et optimiser quotidiennement leur fonctionnement. »
Moins de bilans a posteriori, davantage d’accent sur les points forts des travailleurs
La fréquence des évaluations n’est pas le seul point perfectible. Leur teneur l’est aussi. Un entretien d’évaluation qui met seulement l’accent sur les performances passées n’est plus d’actualité. Selon 42% des répondants, l’accent doit davantage être mis sur l’avenir, sur les talents et sur le développement personnel. Fait étonnant, on pourrait s’attendre à ce que cette requête soit surtout le fait de la génération Y (32%), car ils ont encore la majeure partie de leur carrière devant eux, mais elle est surtout formulée par les travailleurs en milieu de carrière (42%) et par les quinquas+ (51%).
“Tous les travailleurs savent qu’ils devront travailler plus longtemps, en raison des mutations profondes du monde du travail. Si les jeunes estiment souvent être bien encadrés, les plus anciens souhaitent également savoir comment mieux mettre leurs talents au service de leur employeur, afin de conforter leur rôle et leur position au sein de l’entreprise », affirme Anne-Françoise Bettens.
Dernier enseignement de l’étude, 17% des répondants estiment que, avant l’entretien d’évaluation, davantage d’informations devraient être recueillies auprès des collègues.
Quelles règles d’or pour une meilleure évaluation ?
L’évaluation doit se faire en permanence, tout au long de l’année.
Elle doit s’intéresser davantage aux talents et au développement personnel.
L’évaluation doit porter sur les points perfectibles, mais surtout sur les succès et la manière de les pérenniser et de les reproduire.
Des informations doivent être recueillies au préalable auprès des collègues.
Méthodologie – Cette étude a été réalisée via internet par le bureau d’études MarktEffect pour le compte de Protime. Quelque 1.023 travailleurs francophones belges ont répondu au questionnaire entre le 5 et le 19 septembre 2018. Ces répondants composent un échantillon représentatif de la population active de la Belgique francophone. Ils sont âgés de 18 à 65 ans et se répartissent équitablement entre tous les secteurs. La marge d’erreur maximale est de 3,1%.