Mercer Marsh Benefits mène une enquête mondiale sur les assurances maladie après la pandémie. Depuis la pandémie de coronavirus, les coûts des soins de santé ne cessent de grimper. Dans le même temps, les besoins des patients ont changé – et donc aussi ceux des travailleurs dans le cadre de leur assurance groupe. La question est donc : que (ne) couvrent (pas) les assureurs et en quoi cela répond-il aux attentes des travailleurs à l’heure actuelle ? L’enquête révèle de gros points noirs chez les assureurs européens, en particulier dans le domaine de la santé mentale et des traitements typiquement féminins.
Comment les assureurs et les employeurs abordent-ils la situation ? Le cabinet de conseil Mercer Marsh Benefits a interrogé 223 assureurs dans 58 pays, dont la Belgique.
D’après les principaux assureurs européens, la qualité (48%) et l’accessibilité (73%) des soins de santé publics se sont considérablement détériorées depuis la pandémie, tandis que la qualité (40%) des soins de santé privés semble s’être améliorée.
Ils constatent par ailleurs que l’abordabilité des soins s’est fortement aggravée (50% dans le privé, 35% dans le public).
Les soins de santé mentale pas encore assez couverts
Malgré l’attention croissante accordée à la santé mentale des collaborateurs, il subsiste encore de grandes lacunes au niveau de l’approche actuelle des assureurs médicaux à ce sujet. Les soins traditionnels, comme les thérapies, les traitements cliniques et les médicaments, sont généralement couverts.
Dans le même temps, l’enquête constate que si 85% des assureurs affirment couvrir l’accompagnement psychologique ou psychiatrique, cela reste dans la moitié des cas limité à 10 séances maximum. Dans la pratique, l’assurance groupe offre donc un soutien insuffisant.
En outre, près de la moitié des travailleurs indiquent avoir besoin d’une « couverture » des soins et services pour les jeunes, les adolescents et leurs parents dans le domaine de la santé mentale, de la socialisation et des problèmes d’apprentissage des jeunes. Des éléments compris toutefois chez seulement un tiers des assureurs.
42% nécessitent également des thérapies de santé mentale alternatives, qui ne sont couvertes que par 17% des assureurs, et près de la moitié des autres n’envisagent pas non plus d’y remédier.
Les assurances maladie privées accordent une plus grande attention aux soins de santé mentale, mais cela reste une carence pour de nombreuses entreprises, et la couverture est moins systématique que pour certains autres domaines de la santé. La santé émotionnelle et mentale représente un facteur de risque de plus en plus important et les employeurs doivent prendre conscience de l’ampleur et de la qualité du soutien des.
Attention insuffisante aux problèmes de santé féminins
Les assureurs ne prennent en charge les problèmes de santé féminine que de manière sporadique. Il apparaît ainsi que plus de la moitié des assureurs européens ne couvrent pas la médecine reproductive ou les soins typiquement féminins dans leurs plans.
Les principaux sont les suivants :
- Congélation des ovocytes ou du sperme (60%)
- Matériel et aide pour l’allaitement (coaching, tirage du lait, stockage hygiénique…) (63%)
- Planning familial pour la conception (55%)
Les soins nécessaires en matière de fertilité (FIV, par ex.) ne sont pas non plus couverts par près de 40 % des assureurs européens, pas plus que les soins et l’assistance durant la ménopause.
Les employeurs qui souhaitent améliorer l’égalité des genres au travail feraient bien de voir avec leur assureur comment ils peuvent répondre à ces besoins réels. Ces soins de santé typiquement féminins représentent actuellement une lacune qu’il faut absolument combler.
Source: Mercer