Le travail des étudiants confère aux jeunes une expérience intéressante. Néanmoins, à l’heure où les travaux concernant le travail faisable entrent dans une phase concrète, les Jeunes CSC souhaitent rappeler que les jobs d’étudiants ne doivent pas se réduire à une forme de travail bon marché et ultra flexible qui se substitue aux emplois réguliers. Ils soulignent par ailleurs que 1,2% seulement des étudiants jobistes travaillent plus de 50 jours par an.
« Ces jobs ne peuvent pas non plus servir de solution pour compenser l’augmentation constante du coût des études. L’enseignement doit rester accessible à tous les jeunes, sans qu’il faille pour autant exercer des petits boulots. Renoncer un peu plus par ce biais à démocratiser l’enseignement constituerait un recul. Les chiffres démontrent en outre qu’il n’est pas nécessaire de renforcer et flexibiliser davantage le travail des étudiants.
Commuer en 550 heures les 50 jours par an autorisés actuellement pour exercer un travail d’étudiant, comme le souhaite l’UNIZO, revient à multiplier de manière flagrante le nombre d’heures de travail étudiant bon marché, au détriment de l’emploi régulier de personnes souvent peu qualifiées. Réformer la période de 50 jours pour en faire un régime horaire (en y ajoutant quelques heures au passage, car 50 jours de 8 heures font 400 heures et non 550) implique pour les étudiants d’être appelés encore plus souvent pour quelques heures.
Par ailleurs, le renforcement des horaires flexibles n’est pas nécessaire pour les étudiants. 65% d’entre eux travaillent 25 jours ou moins. Ils prestent en moyenne 22 jours par an. Seuls 5.753 étudiants ont dépassé leur quota de 50 jours en 2014. Soit 1,2% du nombre total d’étudiants jobistes. Pour des secteurs comme l’horeca, déjà exagérément favorisés par le système des flexi-jobs, quantité d’exceptions sont déjà autorisées en matière de travail étudiant. Actuellement, l’étudiant peut déjà cumuler 50 jours en tant que jobiste avec 50 jours de travail occasionnel dans l’horeca.
Nul besoin de flexibiliser donc ! S’il faut moderniser le statut des jobistes étudiants, c’est en leur donnant plus de droits sociaux, pas en précarisant leurs conditions de travail. Un jeune qui est malade lors de son contrat d’un mois pendant les vacances n’a pas de salaire garanti et son travail n’est pas comptabilisé comme période de travail pour l’ouverture des droits sociaux au chômage et à la pension, par exemple. Nous sommes ouverts à discuter de propositions qui iront dans ce sens. »