Depuis 2007 et la première étude consacrée à ce sujet, nos entreprises n’ont jamais été aussi mal préparées aux risques auxquelles elles sont confrontées dans leur environnement. Ce rapport qui est publié tous les deux ans affirme que l’économie, la démographie, la géopolitique et les avancées technologiques créent une nouvelle réalité pour les entreprises : l’atteinte à la réputation/marque (exacerbée par les réseaux sociaux), la cybercriminalité ou encore les technologies disruptives émergent de façon significative dans le top 10 des risques majeurs d’ici 2020.
Depuis 2007, l’activité globale de l’entreprise n’a jamais été aussi mal préparée au risque que maintenant. A peine un quart des entreprises (27%), tiennent sous contrôle les principales menaces qui pèsent sur elles. C’est le taux le plus bas enregistré depuis qu’Aon, courtier en assurances et conseiller en risques, a commencé les Global Risk Management Survey. Les évolutions économiques, démographiques et géopolitiques, ainsi que le rythme soutenu des avancées technologiques transforment les risques traditionnels pour les entreprises mondiales, ajoutant un nouveau degré d’urgence et de complexité aux anciens défis.
L’atteinte à la réputation/marque est restée le risque numéro un pour les entreprises. Si les produits défectueux, les pratiques commerciales frauduleuses et la corruption restent les principales menaces pour la réputation, les réseaux sociaux ont largement amplifié leur impact, rendant les entreprises plus vulnérables. En outre, les risques traditionnellement inassurables deviennent plus volatils et il est plus difficile de s’y préparer et de les atténuer.
La cybercriminalité, qui a fait un bond spectaculaire de la neuvième à la cinquième place cette année, a maintenant rejoint une longue liste de causes susceptibles de provoquer de coûteuses interruptions d’activité. C’est aujourd’hui la principale préoccupation parmi les entreprises d’Amérique du Nord, étant donné que la fréquence des violations informatiques augmente et que les plans de réponse aux incidents sont devenus plus complexes du fait des réglementations et des obligations de divulgation. Cette tendance à l’obligation de divulgation s’observe également sur le plan international, par exemple avec l’entrée en vigueur des General Data Protection Regulations de l’UE en 2018. Les préoccupations liées à la cybercriminalité resteront donc importantes pour les entreprises.
Les risques/incertitudes politiques, précédemment classés à la 15e place, ont réintégré le top 10 des risques en neuvième position. En même temps, la préparation au risque a chuté de 39 pour cent en 2015 à 27 pour cent actuellement. Fait intéressant, les pays développés qui étaient traditionnellement associés à une certaine stabilité politique sont devenus des sources de volatilité et d’incertitude. Ceci constitue une préoccupation pour les entreprises, en particulier pour celles qui opèrent sur les marchés émergents. En outre, d’après les dernières 2017 Risk Maps d’Aon, qui couvrent le risque politique, le terrorisme et la violence politique, le protectionnisme commercial est à la hausse, tandis que les cotes du terrorisme et de la violence politique sont à leur plus haut depuis 2013.
Les technologies disruptives/l’innovation sont un risque émergent que les participants ont classé en 20e position cette année, mais on peut d’ores et déjà prédire qu’elles figureront dans le top 10 des risques d’ici 2020. Avec l’introduction et l’adoption récente de nouvelles technologies, comme les drones, les voitures sans conducteur et la robotique de pointe, les entreprises prennent de plus en plus conscience de l’impact de l’innovation. Les répondants de plusieurs secteurs industriels – et pas seulement du secteur technologique – réalisent l’importance des perturbateurs potentiels issus tant de leurs propres rangs que de secteurs extérieurs au leur.
A noter encore que l’incapacité à attirer ou à retenir des talents pourrait s’accentuer si les politiques d’immigration changent en Amérique du Nord et en Europe, où les secteurs technologiques ont longtemps eu recours à des immigrés de talent attirés aux quatre coins du monde.
Réalisé durant le quatrième trimestre 2016, le 2017 Global Risk Management Survey d’Aon a réuni des données recueillies auprès de 1.843 répondants d’entreprises publiques et privées du monde entier, ce qui en fait le plus haut taux de réponse depuis le lancement de l’étude et une des plus vastes études du genre.
2017 Aon Global Risk Management Survey – les 10 principaux risques identifiés:
1. Atteinte à la réputation/marque
2. Ralentissement/reprise lente de l’économie
3. Concurrence croissante
4. Changements de réglementations/de lois
5. Cybercriminalité et – risques
6. Incapacité d’innover/de répondre aux besoins des clients
7. Incapacité à attirer ou retenir les plus grands talents
8. Interruption des activités
9. Risque/incertitudes politiques
10. Responsabilité civile