L’indemnité de télétravail utilisée seulement par 6% des employeurs, une évolution ‘progressive’ en décalage avec la réalité du terrain.

Les chiffres du prestataire de services RH Securex montrent que les employeurs belges recourent encore très peu au système d’allocation pour le télétravail. En effet, à peine 6 employeurs sur 100 l’offrent actuellement. Ce chiffre se retrouve néanmoins multiplié par quatre par rapport à la même période de l’année passée. L’indemnité de télétravail s’élève en moyenne à 78€ par employé (entre mars 2020 et août 2021). Les employeurs peuvent octroyer jusqu’à 129,48€ net (montant temporairement porté à 144,31€). L’utilisation d’une indemnité de télétravail augmente, mais l’indemnité liée au déplacement domicile-travail reste stable.

Depuis mars 2020, les employeurs peuvent accorder à leurs travailleurs une indemnité de télétravail qui est exonérée d’impôt. L’administration fiscale et l’Office National de Sécurité Sociale (ONSS) ont fixé le montant maximal de cette allocation à 129,48€ par mois. Au deuxième ainsi qu’au troisième trimestre 2021, le gouvernement fédéral a temporairement augmenté le montant maximal à 144,31€ par mois. Le travailleur peut en bénéficier s’il effectue en moyenne au moins un jour de travail à domicile par semaine pendant le mois en question. Il peut s’agir plus précisément d’une journée complète par semaine, ou de plusieurs heures par jour mais une semaine complète de télétravail par mois est également suffisante. L’indemnité de télétravail couvre les frais de bureau que le travailleur paye à son domicile pour le compte de son employeur. Il s’agit, par exemple, des frais d’aménagement et d’utilisation d’un bureau (loyer, amortissement), du matériel lié à une imprimante et à l’informatique, des fournitures de bureau ainsi que les charges liées à l’habitation du travailleur (eau, électricité, chauffage, entretien, assurance, impôt foncier, internet, etc.).

Au cours des deuxième et troisième trimestres de cette année, un peu moins de 6 employeurs sur 100 (5,6%), en moyenne, ont versé une allocation de télétravail à leurs employés. Au cours de la même période de l’année passée, cette proportion était encore de 1,5%. Nous constatons donc une multiplication par quatre, ou presque, mais le pourcentage réel reste très faible. Le pourcentage d’employés bénéficiant d’une indemnité de télétravail a évolué de façon très similaire (de 1,65% à 5,6%).

L’indemnité de télétravail versée depuis mars 2020 jusqu’en août 2021 est de 78€ par mois et par travailleur en moyenne, soit 60% du montant maximal prévu de 129,48€ et 54% du montant maximal temporairement augmenté de 144,31€. Seuls 5% des employeurs qui accordent une allocation de télétravail ont versé le montant maximum ou plus. Les employeurs qui accordent une allocation la versent mensuellement à 70% du total de leurs employés. Ce pourcentage est stable depuis la fin de l’année dernière.

11% des employeurs enregistrent des jours de travail à domicile

Il est intéressant de constater que le nombre d’employeurs qui enregistrent des jours où leurs employés travaillent à domicile est beaucoup plus élevé, à savoir 11%. Par conséquent, toutes les entreprises qui enregistrent des jours de travail à domicile ne versent pas une « indemnité de télétravail » officielle. Certains de ces employeurs versent en effet une autre indemnité qui couvre les coûts liés au travail à domicile (par exemple, un remboursement forfaitaire de dépenses) ou mettent du matériel à disposition des travailleurs (par exemple, un ordinateur portable, un téléphone, un casque audio,…), ce qui rend l’indemnité de télétravail moins problématique. D’autres employeurs enregistrent le travail à domicile afin de réaliser des économies : pour les jours de télétravail, les employeurs peuvent supprimer l’indemnité liée au trajet domicile-travail, alors qu’une indemnité de télétravail n’est pas obligatoire comme alternative. Tous les employeurs qui organisent le travail à domicile ne les enregistrent donc pas forcément.

« Tous les employeurs qui enregistrent le télétravail ne le font pas systématiquement chaque mois. Ces derniers mois, l’écart entre le pourcentage d’employeurs qui enregistrent le télétravail et le pourcentage d’employeurs qui l’indemnisent s’est réduit. On peut supposer que les indemnités sont de plus en plus alignées sur l’enregistrement effectif du télétravail. Cependant, tous les télétravailleurs ne sont pas enregistrés. Certaines entreprises choisissent également de rembourser les frais supplémentaires encourus par le travailleur d’une autre manière », explique Guillaume Bosmans, HR Research Associate chez Securex.

Les indemnités liées au trajet domicile-travail restent stables… pour l’instant

Nous supposons qu’avec le temps, certains employeurs remplaceront une partie de l’allocation liée au déplacement domicile-travail par une allocation de télétravail. Toutefois, pour l’instant, cela ne semble pas être le cas : plus de la moitié des employeurs accordent une allocation liée au déplacement domicile-travail (53%) à environ 70% de leurs employés. Ainsi, 43% de tous les employés bénéficient d’une allocation liée au déplacement domicile-travail. Ces trois pourcentages sont à peu près stables sur l’ensemble de la période d’étude (janvier 2020 à août 2021).

« Jusqu’à cet été, seule une fraction des employeurs accordait une allocation de télétravail à leurs travailleurs, même si la majorité des employeurs organisaient ou autorisaient le travail à domicile. Cependant, l’indemnité de télétravail est un moyen simple de limiter les déplacements domicile-travail : plus de productivité, optimisation des salaires, moindre impact sur le climat et image de marque de l’employeur en un seul coup », conclut Guillaume Bosmans de Securex.

« L’utilisation limitée de l’allocation de télétravail – fiscalement avantageuse – par les employeurs est bien sûr frappante mais il ne faut pas oublier que les entrepreneurs compensent également leurs travailleurs par d’autres moyens en ce qui concerne le travail à domicile. L’indemnité de télétravail n’est qu’une pièce du puzzle dans le dossier complexe des diverses allocations qui peuvent être accordées par les employeurs. Il suffit de penser à la mise à disposition de matériel, à d’autres indemnités telles que les remboursements de frais fixes, les horaires de travail flexibles et les abonnements Internet », répond Monica De Jonghe, Directrice Générale de la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique).

Les employeurs qui souhaitent offrir un montant plus élevé doivent néanmoins être prudents : « Les employeurs qui offrent à leurs travailleurs un montant forfaitaire supérieur doivent être en mesure de démontrer qu’il s’agit de dépenses réellement encourues. Autrement, le montant est considéré comme un salaire normal et les impôts ainsi que les cotisations sociales doivent être payés sur cette partie du salaire », prévient Els Vanderhaegen, Legal Expert chez Securex.


Source: ces résultats sont indicatifs et basés sur les données du Secrétariat social de Securex. Il est possible que les employeurs transmettent encore des corrections dans les semaines à venir, mais cette probabilité est très limitée pour ce type de données. Il est possible que certaines différences ou évolutions ne soient pas statistiquement significatives. L’échantillon comprend 25.887 entreprises et 198.438 travailleurs issus du secteur privé. Sont exclus les dirigeants d’entreprise, les flexi-jobs et les retraités. Nous nous limitons aux entreprises ayant 1.000 travailleurs maximum.

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.