Les chiffres relatifs aux absences au sein des entreprises ne mentent pas et continuent d’augmenter chaque jour. Une enquête de la FEB menée les 12 et 19 janvier et les signaux de ces derniers jours le confirment. Afin de permettre aux entreprises de déployer des effectifs supplémentaires sur le lieu de travail pour faire face à la pénurie aiguë de personnel résultant du variant Omicron, le Conseil des ministres a approuvé hier un ensemble de mesures d’urgence. Le Groupe des Dix avait émis un avis à ce sujet la semaine dernière.
Les travailleurs sont soit malades, soit contaminés, soit à la maison pour garder leurs enfants en quarantaine. Le besoin de main-d’œuvre supplémentaire est important ; la décision du gouvernement arrive donc à point nommé.
Le plan d’urgence permet de faire appel aux chômeurs temporaires d’une autre entreprise, mais aussi de demander à d’anciens travailleurs partis en RCC ou en retraite anticipée de prêter main-forte durant une courte période. Les travailleurs bénéficiant d’un crédit-temps, d’un emploi de fin de carrière ou d’un congé thématique (e.a. un congé parental) peuvent également être invités à travailler davantage de jours. Pour motiver ces effectifs supplémentaires, ceux-ci pourront cumuler 75% de leur allocation avec leur salaire. Pour une personne en retraite anticipée, le cumul est de 100%. Les demandeurs d’asile peuvent par ailleurs être mis au travail plus rapidement – tous ceux qui ont introduit une demande d’asile au 31 décembre 2021 peuvent désormais commencer à travailler. Enfin, les étudiants sont autorisés à prester 45 heures en sus du quota de 475 heures par an.
Outre ces mesures supplémentaires, les entreprises peuvent déjà recourir aujourd’hui aux heures supplémentaires (volontaires) ordinaires et de relance, ainsi bien sûr qu’à l’occupation de travailleurs temporaires.
Entrée en vigueur le 23 janvier
Les mesures devraient entrer en vigueur le 23 janvier et être d’application jusqu’au 28 février. Pour permettre aux entreprises d’en bénéficier dès à présent, le Conseil des ministres a décidé d’appliquer la loi avec effet rétroactif à partir de la date d’entrée en vigueur précitée. Les projets de textes devraient être introduits au Parlement cette semaine pour une approbation « le plus tôt possible », selon le gouvernement.
La proposition des partenaires sociaux de ne pas prescrire une procédure complexe et chronophage a été concrétisée de manière totalement différente par le gouvernement. Outre une obligation d’information détaillée de l’employeur à l’égard de la délégation syndicale, cette dernière peut en effet s’opposer à l’utilisation des mesures pendant plus de deux semaines à condition que tous les syndicats en fassent la demande unanime et motivée par écrit. Dans leur avis, les partenaires sociaux avaient plutôt formulé une proposition simple et efficace visant à créer une adhésion au sein de l’entreprise, sans procédure complexe impliquant un risque de tensions sociales sur le lieu de travail. Il n’était, en fin de compte, question que d’une période exceptionnellement courte d’un peu plus d’un mois, jusqu’au 28 février 2022.
« Nous nous réjouissons que le gouvernement ait adopté ces mesures supplémentaires issues de l’avis du Groupe des Dix de vendredi dernier pour répondre à très court terme aux besoins les plus urgents des entreprises et éviter ainsi la paralysie de pans essentiels de notre société et de notre économie. Il est toutefois regrettable que ce plan d’urgence ne contienne aucune proposition visant à rechercher, en interne avec les propres travailleurs de l’entreprise, des solutions au niveau des heures supplémentaires ou d’un régime temporairement plus souple pour le travail en équipe. De même, les procédures relativement complexes ne contribueront pas à remédier rapidement et efficacement aux nombreuses absences dans les entreprises durant la très courte période d’un mois », déplorent Pieter Timmermans et Monica De Jonghe, respectivement CEO et directeur général de la FEB.
Source: FEB