Un an après le début de la crise de la Covid, l’Employment Tracker de SD Worx du mois d’avril analyse l’impact sur l’emploi des mesures sanitaires prises par notre gouvernement, comme par exemple le fait de ne pouvoir faire du shopping que sur prise de rendez-vous. Cela a eu pour effet de doubler le nombre de jours de chômage temporaire dans le secteur non essentiel du commerce de détail.
Malgré trois semaines de vacances de Printemps, l’Horeca a dû recourir au chômage temporaire pour 50% des jours durant le mois d’avril. Le mois de mai ne s’annonce pas encore exceptionnel pour l’Horeca puisque la réouverture des terrasses ne concernera pas l’ensemble du secteur.
L’impact sur l’emploi des mesures du gouvernement prise fin mars a été lourd pour certains secteurs. A partir de la fin du mois de mars, le 27 mars, il est devenu obligatoire de prendre rendez-vous pour se rendre dans un magasin non-essentiel. SD Worx y observe un doublement du pourcentage du chômage temporaire au mois d’avril : de 5,5% à 12,6% pour les grandes entreprises de vente au détail (CP 311) et de 4,9% à 9,7% pour les commerces de détail indépendants. En moyenne, un jour sur dix a été perdu dans ces secteurs car les employeurs ont fait appel au chômage temporaire. Le secteur des salons de coiffure et des soins est celui qui a connu le plus grand recul en avril puisqu’il est passé de 65% à 80% de chômage temporaire.
Jean-Luc Vannieuwenhuyse, Expert chez SD Worx: « Pour le mois de mai, nous nous attendons à ce que la situation liée au chômage temporaire s’améliore et qu’il soit divisé par deux grâce aux assouplissements dans ces secteurs. Du moins à ce que le nombre de jours où les travailleurs peuvent effectivement travailler soit doublé. Nous nous basons sur ce que nous avions constaté en décembre lorsque le gouvernement avait annoncé des assouplissements pour certains secteurs et le chômage temporaire était retombé aux alentours de 3% au niveau national tous secteurs confondus. »
50% de chômage temporaire dans l’Horeca
Plus que lors de la première vague, les restaurateurs ont pu s’organiser autour du take-away. Son impact sur l’emploi reste limité puisque le chômage temporaire dans l’Horeca en avril est de 49,59% et qu’il a régulièrement été aux alentours des 50% depuis la seconde fermeture fin octobre. Depuis novembre, les entrepreneurs de l’hôtellerie et de la restauration ont eu recours au chômage temporaire pour la moitié des jours en moyenne, à l’exception du mois de décembre avec les fêtes de fin d’année, où ce chiffre était légèrement inférieur (45%).
Jean-Luc Vannieuwenhuyse de SD Worx analyse : « Les plats à emporter ont leurs limites. Nous aurions pu également penser qu’avec les trois semaines de vacances scolaires imposées par le gouvernement, le chômage diminuerait, mais ça n’a pas été le cas. De plus, il existe une différence au sein de l’Horeca entre les cafés et les restaurants. Pour le mois de mai et la réouverture, il ne faut pas surestimer l’effet sur l’emploi : tant que seules les terrasses sont ouvertes, il ne faut pas s’attendre au même effet que l’année dernière. En juillet, août et septembre, le chômage temporaire a été divisé par deux et est tombé à un jour sur quatre. Une réouverture complète attendue pour le 9 juin et une campagne de vaccination pourraient assurer un été plus propice à ce secteur. L’Horeca bénéficie également d’une flexibilité supplémentaire grâce à un arrangement avantageux pour les étudiants salariés. Attention : les jours où le personnel permanent est encore en chômage temporaire, vous ne pouvez pas employer des statuts plus avantageux financièrement (par exemple, des extras, des flexi-jobs ou des étudiants). »
Conclusion pour le mois d’avril et perspectives pour le mois de mai
Durant le mois d’avril, il y a eu trois semaines de vacances scolaires. Le nombre de jours de congé (8,21%) est en augmentation si on le compare à avril de l’année passée (6,02%) mais nous ne sommes pas au niveau d’avril 2019 (8,95%) où il n’y avait aucune restriction de voyager. En moyenne, le secteur de l’Horeca a besoin de l’aide du chômage temporaire pour ses employés pour un jour sur deux. SD Worx affirme que sans une plus grande flexibilité des mesures sanitaires, il ne faudra pas s’attendre à une réduction de moitié de ce chômage temporaire comme nous l’avions observé l’été passé. Une réelle amélioration n’est donc pas attendre avant le mois de juin. Cette solution semble toutefois envisageable pour le secteur du commerce de détail, vu que les magasins ne doivent plus fonctionner avec un système de rendez-vous. La coiffure et les soins de beauté sont restés le secteur le plus touché.
Jean-Luc Vannieuwenhuyse conclut : « Les organisations de moins de 20 employés en particulier ont toujours le plus haut niveau moyen de chômage temporaire et restent les entreprises les plus touchées par cette crise sanitaire ».
Source : Employment Tracke – SD Worx. Cet outil offre un aperçu du pourcentage de « jours ouvrés », de l’absentéisme, du chômage temporaire et de la prise de jours de vacances légales. Données salariales de 70.000 employeurs et de près d’un million de travailleurs belges, dont un tiers d’ouvriers et deux tiers d’employés, actifs dans divers secteurs et entreprises de tailles différentes. Ces résultats révèlent une tendance claire chez les employeurs du secteur privé.