Trois entreprises sur quatre feront de la mobilité durable une priorité dans leurs opérations d’ici 2023. 47% des entreprises belges encouragent déjà actuellement leurs collaborateurs à se déplacer de manière écologique, en proposant des options de mobilité verte dans leur package salarial. 28% prévoient d’instaurer cette mesure dans les deux ans. Les experts en mobilité d’Acerta voient deux tendances importantes pour les années à venir : l’adaptation de la fiscalité des voitures de société constitue un levier important pour rendre les flottes automobiles plus écologiques rapidement, et le travail hybride (télétravail et travail au bureau) réduit considérablement le nombre total de kilomètres parcourus pour les trajets domicile – lieu de travail.
En raison des mesures fiscales annoncées pour rendre plus écologiques les voitures de société d’ici 2026, les entreprises placent désormais la mobilité durable en deuxième position dans la liste des thèmes RH les plus importants pour les trois années à venir (après « travailler indépendamment des horaires et du lieu »). Alors qu’il y a quelques années, la mobilité durable avait à peine sa place dans les opérations des entreprises belges, elle devient à présent une priorité. Aujourd’hui, 47% encouragent déjà leurs collaborateurs à la mobilité durable en leur proposant des options de transport écologiques par le biais de la rémunération. 28% prévoient de le faire dans les deux ans. L’option la plus populaire proposée est le vélo électrique (47%), suivi des abonnements aux transports en commun (46%) et de la voiture de société électrique (43%).
Michaël Zahlen, expert en mobilité : « Le fait que 43% des entreprises déclarent s’atteler à l’écologisation de leur flotte automobile via des voitures de société électriques est au-delà de nos attentes. Et en même temps, ce n’est pas non plus surprenant. La règle selon laquelle, d’ici 2026, seules les voitures de société n’émettant pas de gaz à effet de serre seront fiscalement déductibles à 100 % se veut un levier pour l’écologisation des flottes de voitures de société de nos entreprises belges, et ce levier a de toute évidence déjà un effet. L’interdiction des voitures diesel et essence dans la Région de Bruxelles-Capitale à partir de 2035 joue également un rôle. Les entreprises ont fait le calcul : qu’est-ce que cela leur coûtera, à elles et à leurs collaborateurs qui ont une voiture de société, si elles ne respectent pas les restrictions en matière de gaz à effet de serre ? Cela a soudainement fait de la voiture de société électrique une option beaucoup plus attractive. »
Déjà à l’heure actuelle, les grandes entreprises prennent plus de mesures pour écologiser leur flotte que les petites entreprises (plus de 50% dans les entreprises de 250 travailleurs ou plus, contre 36% dans les entreprises de moins de 10 travailleurs). Cela n’est pas tellement surprenant, vu que l’impact de la nouvelle fiscalité est plus important à mesure que la flotte automobile augmente en ampleur.
Le travail hybride comme levier
Le passage au travail hybride après une période de télétravail obligatoire a également un effet sur la mobilité. Les personnes qui travaillent (partiellement) à domicile ne parcourent pas (ou moins) de kilomètres pour les trajets domicile – lieu de travail. Il est donc logique que la nouvelle organisation du travail – le travail hybride – ait un impact sur les choix de mobilité.
Michaël Zahlen ajoute : « Le fait que le trajet vers le bureau ne soit plus nécessaire tous les jours peut influencer le choix pour un autre type de voiture de société. Ou les travailleurs préfèrent consacrer leur budget à un vélo électrique, une trottinette partagée ou aux transports en commun. Les entreprises proposeront après le coronavirus une palette d’options de transport encore plus diversifiée. Ne rien faire en matière de mobilité n’est en tout cas plus une option pour les employeurs. »
Source : les données proviennent de l’enquête qu’ACERTA fait réaliser auprès des employeurs tous les deux ans par Indiville, le collectif d’étude pour une recherche novatrice concernant les personnes, la société, les médias et la politique. L’enquête s’est déroulée du 12 au 26 avril 2021 avec la participation de 526 entreprises occupant toutes au moins 5 travailleurs. Les données ont été pondérées pour être représentatives de la Belgique quant au nombre de travailleurs dans les entreprises actives d’au moins 5 travailleurs.