Vos meilleurs collaborateurs sont tentés par l’aventure entrepreneuriale? Ils veulent davantage de liberté, de reconnaissance, un meilleur équilibre vie privée/professionnelle. Cas vécu? Il n’est pas toujours simple de trouver les bons arguments pour retenir les talents qui pensent s’épanouir dans un autre statut. Intéressant donc de comprendre les motivations de cette tentation et surtout de pouvoir expliquer la réalité concrète du quotidien des travailleurs indépendants.
Certains entament directement leur carrière active en tant qu’indépendant, tandis que beaucoup d’autres ne franchissent le pas qu’après quelques années en tant que salarié. Pourquoi prennent-ils cette décision radicale ? Qu’attendent-ils de ce changement de carrière ? Et peuvent-ils par la suite regarder avec satisfaction en arrière ? Il existe tout de même pas mal de différences entre les attentes et la réalité.
Pour la caisse d’assurances sociales ACERTA, 1600 indépendants ont analysé les attentes qu’ils nourrissaient au début de leur statut d’indépendant. Quelles étaient ces attentes et ont-elles été rencontrées ? La motivation numéro 1 pour devenir indépendant est d’être son propre patron. Et ça, comme le confirment les indépendants lorsqu’ils jettent un regard en arrière, ils y sont parvenus.
Pour 81,7 %, « être son propre patron » figure parmi les 5 principales raisons de devenir indépendant. Il s’agit même de la raison numéro 1 chez 31,4 % des indépendants. Et ils ne regrettent pas leur choix. En effet, avec le recul, la grande majorité trouve que cette attente a bien été rencontrée. Seuls 8 % sont forcés de constater que c’est un échec.
Exploiter ses meilleures compétences
Pour beaucoup, pouvoir appliquer les connaissances et compétences acquises reste un facteur de motivation suffisamment important pour devenir indépendant. Et cette attente est, elle aussi, en grande partie satisfaite. Plus le degré de scolarité est élevé, plus l’on estime important d’exploiter ses connaissances et compétences. Parmi les indépendants qui ont une formation de niveau secondaire, 39,7 % placent en pole position l’argument « être son propre patron », contre seulement 24,9 % chez les titulaires d’un master, qui attribuent un score plus élevé à l’« application des connaissances ».
Scepticisme quant à l’équilibre vie professionnelle-vie privée
Une précédente enquête a démontré qu’un tiers des indépendants étaient insatisfaits de leur équilibre vie professionnelle-vie privée. Un constat une nouvelle fois confirmé dans cette analyse : les attentes sont moins satisfaisantes en ce qui concerne le contrôle de l’équilibre vie professionnelle-vie privée. Là aussi, les indépendants nourrissaient de hautes attentes au moment où ils se sont lancés. 60 % placent cet argument parmi leurs 5 principaux arguments « pour ». « Cependant, ils ne peuvent pas se dire totalement satisfaits, comme le révèle notre enquête. Sur ces 60 %, 24 % doivent conclure que le privé et le professionnel sont aussi en déséquilibre en tant qu’indépendant. Seule la motivation financière des débuts obtient un score pire encore dans l’évaluation. »
Il ne faut pas le faire pour l’argent
Quid de l’aspect financier ? Certes, c’est aussi un argument de poids, on ne le nie pas. 58,5 % le mentionnent, il figure généralement à la troisième ou quatrième place du top 5. Les hommes attachent plus de valeur au fait de gagner de l’argent que les femmes : 65,6 % contre 51,7 %.
L’appréciation des clients et la possibilité d’exploiter ses propres connaissances et compétences : voilà l’attente qui obtient le plus haut score. De tous les arguments, l’argument financier est au final celui dont les indépendants avouent qu’il leur a le moins souri. 28 % concluent ne pas pouvoir se dire satisfaits de la réalisation de leurs attentes financières.