Editorial – Nwow, v5.23 : d’où vient l’obsession de vouloir changer régulièrement nos modes de travail?

Digital, hybride et hyper collaboratif, le nouveau Nwow est en marche. Une fois de plus… Mais à quelle version en sommes-nous en fait? Derrière cette ironie légère, nous voulons partager avec vous la réflexion suivante: pourquoi sommes-nous à ce point focalisés sur la transformation régulière et radicale de nos habitudes de travail et de la façon dont nous organisons la vie collective au boulot? Réinventer l’espace de travail et à travers ce dernier, la manière dont les équipes et les individus coopèrent est devenu un process continu au sein du département RH voire du comité de direction. Pourquoi? Comment? Il est question de performance, d’inspiration et d’identité, entre autres…

On décentralise, on recentralise. On décloisonne, on recloisonne. La manière dont nous organisons les espaces et les modes d’organisation de travail semble répondre à un principe bien inscrit dans le bon sens commun: faire et défaire, c’est toujours s’occuper. Soit. Entre-temps, cela ‘bouge’ concrètement sur le terrain avec un impact réel sur la vie quotidienne des travailleurs. Reste à comprendre donc pourquoi le point s’inscrit de façon systématique au sommet de l’agenda.

Première hypothèse, darwinienne : s’adapter ou disparaître! Notre société se transforme, avec de temps à autre un mouvement d’accélération semblable à celui que nous avons connu au travers de la pandémie. Les entreprises doivent s’adapter à ces mutations, en tentant de ne pas se laisser décrocher et de proposer un environnement de travail qui répond aux nouveaux besoins des travailleurs. Il s’agit de rester performant et productif! Flexibilité accrue, espaces de convivialité, lieux dédiés à la collaboration… La gestion du cadre de travail s’adapte avec les tendances et les attentes que nous croyons détecter dans le chef des collaborateurs et doit contribuer à court terme à l’amélioration des résultats. C’est aussi dans une logique d’optimisation que bon nombre de réaménagements ont été mis en oeuvre récemment. Avons-nous encore besoin de tout cet espace? Est-il bien raisonnable de continuer à occuper tous ces étages alors que nos collègues sont majoritairement à la maison? Nous repensons donc l’espace de travail avec une clé de lecture à dominance économique, qui n’est certainement pas la meilleure qui soit.

Deuxième hypothèse: inspirer les équipes en renouvelant l’environnement… Cela semble aller à l’encontre des idées qui ont la peau dure, à commencer par celle qui soutient que ‘les gens’ n’aiment pas le changement ! C’est faux, bien évidemment. Nos entreprises, et les individus qui y travaillent, ont besoin d’évoluer sans cesse. Rares sont ceux qui s’opposent par principe au changement (il reste parfois deux ou trois réfractaires congénitaux mais pas beaucoup plus que cela). La condition essentielle pour adhérer est simplement qu’il doit y avoir une plus value réelle et individuelle dans ce qui est proposé. Transformer l’environnement de travail correspond en quelque sorte à ouvrir les fenêtres et renouveler l’air à l’intérieur des bureaux. Avec l’ambition de voir souffler un vent d’innovation et de créativité.

Troisième hypothèse enfin : affirmer son identité. Le postulat est le suivant: dis moi où tu travailles, je te dirai qui tu es. Autrement dit, le ‘look & feel’ de nos bureaux et la façon dont nous organisons le travail collectif est très révélateur de la personnalité profonde voire de l’ADN de l’entreprise. En fait, l’environnement de travail constitue en soi une proposition d’expérience collective: il s’agit d’inviter les collègues à développer l’envie d’être ensemble, de se retrouver, de se connecter bien sûr. Et visiblement, pour y parvenir, nombre de sociétés misent sur la création d’un cadre très orienté ‘réconfort’ afin de recréer des sensations familières et familiales. Elles s’engouffrent ainsi dans un nouveau paradoxe, un de plus: alors que les collaborateurs n’ont jamais été aussi peu présents physiquement dans nos entreprises, l’investissement en matière de confort et de qualité de vie au travail gagne chaque jour davantage en importance.

Une obsession justifiée donc? Sans doute. Même si, au-delà des motivations, l’essentiel reste ailleurs… Que reste-t-il en effet lorsque les technologies sont obsolètes, que les modes sont passées et que les équipes sont lassées? Le plaisir d’être ensemble, encore et toujours.

Jean-Paul Erhard

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