Cinq ans après sa première étude sur la numérisation, la CGSLB présente une nouvelle analyse de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur l’économie, le marché du travail et les conditions de travail. L’essor de l’IA générative – comme ChatGPT – montre clairement que cette technologie entraîne des bouleversements fondamentaux sur le lieu de travail.

Le syndicat libéral met en garde contre une intégration irréfléchie de l’IA et formule des propositions concrètes.

« L’IA ne réécrit pas seulement la manière dont nous travaillons, mais aussi qui décide, qui contrôle et qui en profite », déclare Gert Truyens, Président national de la CGSLB. « Avec nos propositions, nous voulons nous assurer que l’humain reste au centre, même dans cette révolution numérique. »

Analyse et enquête représentative

L’étude de la CGSLB, sur laquelle reposent les propositions politiques, combine un passage en revue de la littérature internationale avec une vaste enquête menée auprès de milliers de membres et de délégués.

Quelques résultats marquants :

• 8 % des répondants s’attendent à ce que la majorité de leurs tâches professionnelles soient automatisées ; 55 % supplémentaires s’attendent à ce que ce soit le cas pour une partie de leurs tâches ;
• 1 travailleur sur 2 n’a reçu aucune formation ou a reçu au maximum deux jours de formation au cours de l’année écoulée ;
• Dans les entreprises où l’IA est introduite, les travailleurs signalent davantage de stress, de surveillance et de pression ;
• Moins d’1 délégué sur 3 connaît la CCT n° 39 sur le changement technologique – un texte datant de 1983 qui a grand besoin d’une mise à jour.

La CGSLB alerte sur l’aggravation des inégalités et la fracture numérique (ou fracture IA), qui touche surtout les personnes peu qualifiées, les femmes et les professions administratives.
« Sans corrections adéquates, les systèmes d’IA risquent d’amplifier les déséquilibres existants au lieu de les corriger », affirme le président.

Une approche « 2 x 2 » pour une transition numérique juste et centrée sur l’humain

La CGSLB propose une approche « 2 x 2 » : les pouvoirs publics et les partenaires sociaux assument ensemble leurs responsabilités, en s’appuyant sur deux leviers : un suivi de l’impact de l’IA, et un accompagnement des travailleurs via la formation et le dialogue social.

La CGSLB appelle également à accorder suffisamment d’attention aux mesures politiques suivantes :

• L’actualisation et l’élargissement de la CCT n° 39 ;
• L’introduction d’un critère de durabilité pour les infrastructures liées à l’IA, telles que les centres de données ;
• La promotion d’un usage responsable de l’IA à travers des chartes, des formations et davantage de transparence.

« Sans politique claire, sans accords précis et sans dialogue structuré, l’IA risque de devenir un système qui exclut les personnes au lieu de les renforcer », conclut Gert Truyens.

Source: CGSLB