Inhabituelle et positive, la démarche de la fédération de l’automobile, Traxio-Febelcar, et des partenaires sociaux (FGTB Métal, ACV-CSC METEA, MWB et CGSLB). Ceux-ci veulent s’attaquer ensemble à la mise en oeuvre du changement et à la modernisation des structures paritaires afin de faire face aux défis du marché de l’emploi autour de la mobilité.
Ils constatent: « On ne peut pas la rater, la manière dont nous nous déplacerons à l’avenir sera synonyme de combinaison de divers concepts de mobilité associés à un moyen de transport connecté à Internet (voiture/vélo connecté). L’impact de la technologie est énorme et appelle d’une part à davantage de maniabilité et de flexibilité tandis que d’autre part l’individualisation de la société, la demande de travail sur mesure et un état providence moins présent accroîtront la responsabilité de l’employeur et du travailleur ainsi que le recours à plus de faisabilité. »
De nouveaux acteurs arrivent sur le marché (surtout des start-up) et la notion de “mobility as a service” (MaaS) fait son entrée dans le retail automobile. Ce qui requiert de nouvelles fonctions et compétences de la part des travailleurs et exige que les entreprises de divers secteurs (y compris l’énergie et les installations électriques) collaborent. Cela et le statut unique augmentent la pression sur les organes collectifs/paritaires conventionnels comme les commissions paritaires subdivisées datant du siècle passé. TRAXIO et FEBELCAR (employeurs) et les organisations syndicales (ACV-CSC METEA, FGTB Métal, CGSLB et MWB) comptent s’atteler à la modernisation voulue par le gouvernement des commissions paritaires pour sécuriser dans le contexte de cette transition l’emploi, la formation et l’enseignement dans les secteurs concernés et ancrer les relations sociales le plus solidement possible dans cette (r)évolution.
« Il s’agit de l’engagement des partenaires sociaux à réussir ce change agenda qui est parallèle à la poursuite du façonnement du statut unique.
La mobilité représente un des plus grands défis sociétaux des 20 prochaines années et toutes les entreprises qui vendent des produits de mobilité (voitures, poids lourds, vélos) (actuellement quelque 8.000 PME occupant 90.000 travailleurs) savent bien que bon nombre de services et concepts de mobilité aideront le client (particulier et professionnel) à modifier sa vision et son approche de ses besoins de mobilité.
Les dernières années nous constatons une croissance dynamique des concepts de mobilité qui formeront le fondement d’un nouvel écosystème et de nouveaux modèles économiques à travers des compétences adaptées et l’approche du travail sous l’angle d’une économie 24h/24. »
L’impact de la technologie entraîne la réinterprétation des fonctions (par exemple les compétences en électronique prennent le pas sur les compétences mécaniques du personnel technique et la connaissance de la fiscalité automobile et de l’informatique est devenue incontournable pour le personnel de vente).
Les rapports de travail sont notamment influencés par l’individualisation de la société et la demande de travail sur mesure, qui vont de pair avec le retrait de l’état providence (réintégration des travailleurs en incapacité de longue durée, crédit temps, …) ce qui à son tour augmente la responsabilité de l’employeur et du travailleur et appelle à la faisabilité.
La coopération avec les entreprises du secteur énergétique (électricité (smart grid), gaz naturel, hydrogène et énergies alternatives) et les transports en commun (surtout les bus et les taxis) forme aussi une nouvelle certitude sur le plan de la représentation des travailleurs, que les structures collectives actuelles abordent encore séparément.
A l’occasion du Salon de l’auto, les partenaires sociaux (TRAXIO, FEBELCAR, ACV-CSC METEA, FGTB Métal, MWB et CGSLB) ont jugé opportun de tenir un colloque sur le thème de la ‘nouvelle mobilité’ pour lancer une réflexion sur la manière dont les travailleurs et les (nouvelles) entreprises (employeurs) des divers secteurs pourraient œuvrer ensemble à une organisation innovante du travail visant à dégager des synergies entre la qualité de l’organisation et celle du travail.
Employeurs et travailleurs doivent pouvoir développer et démontrer leur valeur (ajoutée) “évolution oui, révolution non” : l’employeur devra être capable de construire un réseau (connexions, partenariats, conditions d’emploi secondaires, pouvoir innovant, politique durable, …) et le travailleur devra pouvoir démontrer qu’il excelle dans son métier.
Les partenaires sociaux déclarent ensemble : « Il nous incombe d’œuvrer à une transition sectorielle cohérente qui réconcilie la maniabilité et la faisabilité. Nous devrons veiller à une meilleure représentation sur le plan des organes ou structures paritaires, donc tant des nouveaux venus sur le marché de la mobilité du futur que les employés de notre secteur (et en conformité avec le statut unique). Il y va en fin de compte de la préservation de l’emploi et de l’ancrage local du ‘business de la mobilité’ et de la professionnalisation afin de relever les défis de l’innovation-numérisation-robotisation et la mobilité multimodale ancrées dans une économie circulaire et durable.
Nous unirons nos forces pour y accorder la priorité et donner le signal fort que l’avenir offre aux jeunes de belles perspectives de carrière à des conditions d’emploi attrayantes dans la branche élargie de la mobilité. »