Pénuries de talents, difficultés de recrutement, forte pression sur les profils IT et digitaux… Le marché de l’emploi est sous tension.

Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup publié ce jour, l’activité devrait rester soutenue sur le marché du recrutement au cours du 3ème trimestre 2022. Selon l’enquête réalisée en avril auprès de 520 employeurs (1), 4 employeurs sondés sur 10 (41%) prévoient d’augmenter ses effectifs d’ici la fin du mois de septembre 2022, tandis que 16% d’entre eux prévoient de les réduire. 39% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi (2) – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur très positive de +25%. C’est une baisse de 9 points par rapport au trimestre précédent, mais une hausse de 11 points par rapport au 3ème trimestre 2021.

Lors de cette édition, ManpowerGroup a également réalisé son enquête annuelle sur les pénuries de talents. Plus de trois employeurs belges sur quatre (76%) éprouvent des difficultés à remplir leur vacants, et un sur cinq affirmant éprouver de grosses difficultés à trouver les bons profils. C’est une baisse de 7 points rapport à l’an dernier.

« Dans un contexte d’une plus grande incertitude et de pression sur les coûts, les employeurs belges prévoient de ralentir le rythme des embauches au cours du prochain trimestre, même s’ils continuent de rapporter des intentions de recrutement très favorables dans les trois régions du pays et dans les 10 secteurs sondés » explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « En raison de l’accélération des transformations du marché du travail – démographie et départ à la retraite des boomers, pression sur les compétences en raison de la digitalisation, évolution des attentes des travailleurs dans le monde post-covid et nouveaux défis à relever par les organisations – les employeurs doivent faire face à une crise des talents sans précédent au niveau mondial. Avec trois employeurs sur quatre impactés par cette crise, la Belgique se situe au même niveau que la moyenne observée au niveau mondial. Cela fait longtemps que le diagnostic sur les pénuries des talents a été posé, mais aujourd’hui il y a vraiment urgence ! Tous les acteurs sur le marché de l’emploi doivent se mobiliser et établir leur plan d’action pour améliorer la gestion des talents, à court et à long terme, afin de réduire le fossé entre l’offre et la demande de compétences, et créer ainsi un marché du travail plus durable. »

Créations d’emploi et difficultés de recrutement dans les trois régions

Malgré des prévisions en recul, les employeurs des trois régions du pays rapportent des intentions de recrutement toujours très favorables : +33% en Wallonie, +25% en Flandre et +19% à Bruxelles. Dans le même temps, les employeurs des trois régions continuent d’éprouver des difficultés à remplir leurs postes vacants : 77% sont impactés par les pénuries de talents à Bruxelles, 75% en Flandre (dont 23% affirmant éprouver de ‘grosses difficultés de recrutement’ et 74% en Wallonie. « Chaque région doit faire face à des problématiques spécifiques, mais toutes doivent augmenter le taux d’emploi, améliorer la mobilité et renforcer l’activation des demandeurs d’emploi vers les métiers en pénurie » ajoute Sébastien Delfosse.

Forte demande en provenance des secteurs de l’IT et pour les fonctions digitales

Les employeurs des 10 secteurs d’activité sondés prévoient de créer de nouveaux emplois d’ici la fin du mois de septembre, même s’ils rapportent des prévisions en recul dans neuf d’entre eux par rapport au trimestre précédent. Ce sont les employeurs des secteurs ‘IT, Technologie, Télécoms, Communication & Médias’ (+47%) et du secteur du ‘Commerce de gros et de détail / Supply Chain & Logistique’ (+35%) qui se montrent les plus optimistes. Les perspectives d’emploi sont égalemen très positives dans le secteur des Services publics, de la santé, de l’éducation et des services collectifs (+25%) et de la Finance, des banques, de l’assurance et de l’immobilier (+24%) ainsi que – signe encourageant – dans le secteur de l’Horeca, dela culture et des loisirs(+23%).

Aucun secteur n’est épargné par les pénuries de talents. Sur un marché de l’emploi en pleine transformation, les profils IT et digitaux sont devenus les profils les plus recherchés. En effet, non seulement 86% des employeurs sondés dans ce secteur éprouvent des difficultés de recrutement, mais les fonctions digitales ont également été citées comme les profils les plus difficiles à trouver par l’ensemble des employeurs, tous secteurs confondus. Les difficultés de recrutement sont fortement ressenties dans le secteur du Commerce & de la Logistique (81%), le secteur Autres Services aux entreprises (81%) faisant appel à des spécialistes de tous horizons, que ce soit dans les domaines juridiques, techniques, scientifiques ou administratifs. Les pénuries touchent également le secteur des Services publics, de la santé, de l’éducation et des services collectifs (+75%) et le secteur de l’Horeca / Culture & Loisirs (+73%) qui peine à reconstituer ses effectifs au lendemain de la pandémie du Covid. Les secteurs de la Construction (73%) et de l’Industrie manufacturière (72%) doivent toujours faire face à un manque structurel de main d’œuvre qualifiée, tandis que le secteur de la Finance, des banques, de l’assurance et de l’immobilier (69%) éprouve aussi des difficultés à attirer des talents.

Face à ce constat, Sébastien Delfosse préconise de « renforcer l’attractivité et la qualité de toutes les filières de formation », tandis qu’au niveau des entreprises l’accent doit être mis sur « la fidélisation du personnel et la mise en place de politiques RH individualisées tenant compte des nouvelles attentes des salariés ».

Les difficultés de recrutement s’accentuent en fonction de la taille de l’entreprise

Selon l’enquête de ManpowerGroup, les intentions de recrutement pour le prochain trimestre sont positives dans les quatre segments d’entreprise. Si toutes sont frappées par les pénuries de main d’œuvre, on observe que les difficultés de recrutement s’accentuent avec la taille de l’entreprise : + 69% pour les micro-entreprises (< 10 travailleurs), +73% pour les petites entreprises (10-49 travailleurs), +78% pour les moyennes entreprises (50-249 travailleurs) et +79% dans les grandes entreprises (≥ 250 travailleurs).

Soft skills dans le monde post covid : autonomie et responsabilité

Si les employeurs éprouvent des difficultés à trouver du personnel en raison du manque de compétences disponibles (hard skills), c’est également au niveau des qualités personnelles que les problèmes de recrutement se font ressentir, avec une nouvelle tendance qui semble émerger. « Notre enquête laisse apparaître une évolution des soft skills recherchérs. Dans le monde post-covid, les employeurs éprouvent des difficultés à trouver des travailleurs faisant preuve d’autonomie et de responsabilité. Ce sont des qualités essentielles pour évoluer dans un monde du travail qui privilégie des modes d’organisation hybride. » Concrètement, voici le top 5 des soft skills les plus recherchés par les employeurs en Belgique : dans l’ordre, responsabilité/discipline, initiative, résolution de problème, résilience/adaptabilité, soif d’apprendre/curiosité. Les soft skills liées à la collaboration ou à la vie sociale restent importantes mais n’arrivent qu’en huitième et neuvième position.

 

Source: ManpowerGroup

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.