La pénurie sur le marché du travail frappe durement nos PME. Plus de la moitié des PME belges adaptent les critères de leur recherche de talents parce qu’elles ne trouvent pas le bon profil. En ce qui concerne plus particulièrement la Wallonie, un quart des PME ne reçoivent pas non plus suffisamment de réponses aux offres d’emploi (25,7%). Les postes vacants pour les employés sont généralement les plus difficiles à pourvoir. Le nouveau point de situation proposé par SD Worx invite toutefois à s’interroger quant à la manière dont les dirigeants de PME tentent de recruter sur le marché… Ne serait-il pas opportun de déléguer la mission consistant à attirer des talents à des spécialistes ?
Plus de quatre PME belges sur dix (41,1%) trouvent que les emplois vacants pour employés sont les plus difficiles à pourvoir. Pour les profils d’ouvrier, ce chiffre est de 27,9%. 9% des PME expérimentent aussi des difficultés à trouver un profil de cadre ou de directeur.
Environ une PME sur dix (11%) ne trouve pas facilement de bons profils techniques. La recherche laborieuse de travailleurs et de techniciens est la plus reconnaissable pour le secteur de l’industrie et de la construction (52,5% et 22,4% des PME belges l’indiquent respectivement).
Si nous nous concentrons sur la Wallonie, les chiffres sont légèrement différents. Là encore, plus de la moitié des PME (46,7%) indiquent que les postes vacants pour les emplois d’employés sont les plus difficiles à pourvoir. C’est le cas pour un tiers des PME (27,4%) en ce qui concerne les profils de main- d’oeuvre. 5,5% des PME interrogées estiment également que les techniciens ne sont pas faciles à trouver.
C’est parmi les PME bruxelloises que la recherche de travailleurs est la plus ardue. 50% ne trouvent pas ou peu de profils adéquats. Près d’une PME bruxelloise sur cinq (17,2%) a également du mal à trouver des cadres ou directeurs.
Ajuster les critères pour dénicher les profils rares?
Nos PME ne parviennent pas à dénicher la perle rare. La situation sur le marché du travail les oblige donc à revoir leurs critères de recherche et leurs exigences afin de recruter un employé adéquat. Plus de la moitié des PME l’indiquent (52,3%). 36,4 %, en revanche, estiment que le problème le plus grave est qu’ils ne reçoivent pas de réponse à leur(s) offre(s) d’emploi ou qu’ils n’en reçoivent pas suffisamment.
En particulier à Bruxelles, une PME sur cinq (20,9%) ne trouve pas les bons canaux pour promouvoir les postes vacants.
Plus la PME est grande, plus elle est susceptible de solliciter de l’aide au recrutement
Les PME comptant moins de 5 travailleurs sont les championnes de l’auto-organisation du recrutement.
Huit petites PME sur dix s’en chargent elles-mêmes. Pour les PME plus grandes (de 50 à 99 employés), ce chiffre chute à quatre sur dix. Plus l’organisation est grande, plus elle est susceptible de solliciter de l’aide pour le recrutement de nouveau talents :
– en moyenne une PME sur quatre fait appel à ses collaborateurs propres ou aux réseaux sociaux ; c’est le cas pour près de la moitié des PME comptant de 50 à 99 employés avec 43,7% ;
– une sur cinq fait appel à une agence d’intérim en moyenne ; chez les PME de 50 à 99 employés, c’est le cas pour la moitié ;
– en moyenne une PME sur sept fait appel à un partenaire spécialisé, comme un chasseur de têtes ; ce chiffre monte à une sur trois pour les PME de 50 à 99 employés ;
– ce sont principalement les plus grandes PME qui font appel à l’un de leurs propres employés RH : il y en a un dans quatre PME comptant 50 à 99 employés sur dix.
« Une fois que des candidats adéquats se présentent, les PME doivent proposer une rémunération conforme au marché. À cet égard, les benchmarks salariaux aident l’employeur à proposer immédiatement les bonnes conditions. Il serait dommage de passer à côté de ‘la perle rare’ à cause d’une rémunération inappropriée ! » souligne Vassilios Skarlidis de SD Worx. « Même les PME ont beaucoup d’éléments de rémunération à leur portée, de la rémunération brute aux avantages extralégaux tels que les chèques-repas en passant par les programmes flexibles et le partage des bénéfices. »
Source: Pour ses prévisions d’emploi trimestrielles, SD Worx a interrogé pour la 37e fois un nombre représentatif de PME belges sur leurs attentes en matière d’emploi. 940 entreprises, comptant de 1 à 99 travailleurs, ont pris part à cette édition de l’enquête. Pour l’ensemble de l’échantillonnage, la marge d’erreur est de 3,1 % (intervalle de confiance de 95 %). L’enquête a été réalisée par le bureau d’étude WES.