85,8% des travailleurs de PME belges interrogés ne voient aucun changement dans la politique RH de leur organisation par rapport à la période précédant la pandémie de coronavirus. Les personnes dont l’emploi permet le travail à domicile constatent davantage de changements dans les caractéristiques de la fonction que celles dont l’emploi ne le permet pas (8,1% contre 5,7%). Ce sont les premiers résultats du HR-Scan, une étude examinant les piliers de la politique RH des PME belges.
La politique RH des PME belges est restée inchangée depuis le début de la crise liée au coronavirus. C’est l’avis de 86% des travailleurs de PME qui ont été interrogés via le HR-scan, un projet de recherche des universités HOGENT, KU Leuven et UGent en collaboration avec Securex. Plus de 9 personnes concernées sur 10 n’ont vu aucun changement dans le style de leadership (91,9%), les pratiques RH (91,1%) et les caractéristiques de la fonction (93,1%).
Le HR-scan utilise une méthode scientifique afin de cartographier la politique RH des PME belges. « La politique de ressources humaines des PME a traversé la période de coronavirus de façon stable. Cela signifie toutefois qu’aucun changement n’a eu lieu, alors que ces dits changements auraient pu être importants pour retenir les travailleurs de façon durable au sein de l’entreprise », déclare la professeure Dr. Sophie De Winne (KU Leuven).
La période de coronavirus a imposé des défis sans précédent aux entreprises ainsi qu’à leurs travailleurs. Maintenant que la pandémie semble s’être largement résorbée, on commence seulement à comprendre l’impact de cette période.
Les premiers résultats du HR-scan, une étude toujours en cours sur les politiques de ressources humaines des PME ainsi que leur impact sur le bien-être des travailleurs et les performances réelles de l’entreprise, sont désormais disponibles. Les résultats montrent que les travailleurs des PME belges n’ont remarqué aucun changement dans la politique RH de leur entreprise depuis la crise liée au coronavirus : 86% d’entre eux n’ont vu aucun changement depuis le coronavirus ; 14% ont remarqué au moins un certain changement.
Trois piliers importants de la politique RH
L’enquête HR-scan identifie trois piliers-clés qui constituent une politique RH : les pratiques liées aux ressources humaines, les caractéristiques de la fonction (ou ‘job design’) et enfin le style de leadership.
Les pratiques RH comprennent toutes les pratiques relatives au recrutement et à la sélection, à la formation, à la rémunération, à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, etc.
Les caractéristiques de la fonction couvrent le degré d’autonomie, les conditions de travail, la charge de travail, le travail en équipe et la complexité du poste.
Le style de leadership peut être orienté vers les tâches et/ou les relations, le contrôle, le soutien, l’éthique ou l’inspiration.
Si 86% des travailleurs de PME constatent le statu quo pour ces trois piliers, ils sont encore plus nombreux à évoquer le statu quo dans chaque pilier individuel.
Le développement du télétravail ne modifie pas le style de leadership
9 travailleurs interrogés sur 10 (91,9%) estiment que le style de leadership au sein de leur PME n’a pas changé depuis le coronavirus.
Heidi Verlinden, Research Project Manager chez Securex, explique : « Depuis la période de coronavirus, la façon dont le leadership est appliqué au sein des PME a souvent évolué, via d’autres canaux et davantage à distance, par exemple, mais pas le style de leadership. On parle ici d’un leader attentionné et encadrant qui est resté tel quel avec les conditions liées au coronavirus ; ou d’un leader contrôlant, autoritaire ou absent qui n’a pas changé de style. Le développement du télétravail n’a donc pas entraîné de changement. »
Selon 91,1% des travailleurs de PME, les pratiques RH n’ont pas changé non plus, et 93,1% ne voient aucune différence dans les caractéristiques de la fonction. Le travail à domicile joue cependant un rôle dans l’évaluation des caractéristiques de la fonction : ceux dont l’emploi leur permet de travailler à domicile constatent davantage de changements en termes de conception du travail (par exemple, autonomie, conditions de travail, pression du travail, travail en équipe) que ceux qui ne le peuvent pas (8,1% contre 5,7%).
Prof. Dr. Sophie De Winne de la KU Leuven, explique ces chiffres : « Ce statu quo est également confirmé par les employeurs qui ont participé à notre étude. Cela signifie que la crise liée au coronavirus n’a pas provoqué de changements négatifs dans les politiques RH des PME, ce qui est une bonne nouvelle. Mais cela veut aussi dire qu’il n’y a pas eu de changements positifs alors que cela aurait pu être le moment opportun. En conclusion, étant donné les nombreux défis qui existent aujourd’hui et qui continueront d’exister sur le marché du travail, le statu quo que nous constatons n’est peut-être pas une si bonne chose. »
Le début d’une série d’indicateurs ?
Ces informations sont les premiers fruits du HR-scan de HOGENT, KU Leuven et UGent, en collaboration avec Securex. L’étude examine tous les piliers qui sont impliqués dans la politique RH des PME belges. Cette opération est réalisée sur la base d’une vaste enquête à laquelle les PME peuvent encore s’inscrire. Chaque PME participante reçoit un rapport personnalisé qui lui permet d’optimiser sa politique RH. D’autres informations basées sur des analyses approfondies suivront dans les mois à venir.
Prof. Dr. Sophie De Winne de la KU Leuven et co-promotrice du projet : « Le HR-scan va, pour la première fois, montrer comment l’interaction entre les pratiques RH, le job design et le style de leadership a un impact concret sur le bien-être des travailleurs et les performances commerciales des PME. Jusqu’à présent, ces trois piliers ont souvent été étudiés de manière isolée. »
Source : Hogeschool Gent, KU Leuven et UGent, mènent conjointement une étude sur le leadership, le job design et les pratiques de la GRH dans les PME belges. Les résultats sont basés sur les réponses reçues jusque juin 2022 dans le cadre du HR-scan. Cet échantillon comprend 741 travailleurs de 58 PME participantes, définies comme des organisations comptant moins de 250 travailleurs. Les organisations participantes sont actives dans divers secteurs tels que l’industrie, les services commerciaux et non-commerciaux. La majorité d’entre elles ont un Directeur des Ressources Humaines ou un service du personnel.