Proposer un environnement de travail équilibré et des perspectives de carrière reste le meilleur moyen de freiner les envies d’ailleurs.

Un travailleur sur deux dans notre pays (49 %) n’a pas du tout postulé pour un emploi ni répondu à une offre d’emploi au cours des six derniers mois. C’est moins qu’à la même période un an plus tôt (55 %). Ce sont en particulier les travailleurs qui ont le sentiment d’avoir un emploi durable avec, entre autres, des perspectives de carrière claires, des formations et une attention sur le bien-être mental, qui postulent nettement moins ailleurs. « Ceux qui ont une carrière durable se sentent aussi mieux mentalement et sont plus motivés dans leur travail. Les entreprises qui veulent attirer et retenir les meilleurs profils doivent en tenir compte sur un marché de l’emploi en pénurie », déclare Acerta.

La guerre des talents fait rage sur le marché du travail. La moitié (51 %) des travailleurs belges a postulé ou répondu au moins une fois à une offre d’emploi au cours des six derniers mois. Cela signifie également que près de la moitié des Belges ne cherchent pas actuellement un autre emploi, selon les chiffres recueillis par Acerta et StepStone. Ce sont surtout les travailleurs qui estiment avoir une « carrière durable » qui postulent sensiblement moins ailleurs. Seuls 41 % des travailleurs ayant une carrière durable ont répondu à des offres d’emploi au cours des six derniers mois. En revanche, ceux qui estiment que leur carrière n’est pas durable sont beaucoup plus disposés à postuler pour un emploi : 63 % d’entre eux ont répondu à au moins une offre d’emploi au cours des six derniers mois.

Amandine Boseret, experte chez Acerta Consult, explique : « 63 % des personnes ne considérant pas leur carrière comme durable ont répondu au moins une fois à une offre d’emploi au cours des six derniers mois. Selon notre enquête, 26 % d’entre elles l’ont même fait plus de trois fois. C’est presque le double de ce que l’on observe chez les collaborateurs à qui l’on propose des formations et des possibilités de carrière, les collaborateurs qui ont donc des perspectives professionnelles et pour qui on accorde une attention au bien-être. En effet, il ne faut pas sous-estimer la santé mentale. Les travailleurs actifs dans des entreprises qui se concentrent uniquement sur les résultats sont moins susceptibles d’avoir le sentiment que leur travail est durable. »

Preuve que les carrières durables ont eu un impact positif pendant la pandémie

La pandémie a fait grandir la pression sur les travailleurs. 38 % des Belges actifs estiment que leur bien-être mental a diminué depuis le début de la crise sanitaire, et 36 % pensent que leur motivation a diminué. Il s’avère également qu’un quart d’entre eux ont eu moins d’occasions d’apprendre sur le tas et un quart des travailleurs a aussi senti son bien-être physique se détériorer. En revanche, dans les entreprises qui s’étaient déjà engagées ces dernières années en faveur de carrières durables pour leur personnel, l’expérience s’est révélée nettement plus favorable. Là aussi, le bien-être mental et la motivation ont souffert de la pandémie, tout comme les possibilités d’apprentissage et le bien-être physique, mais dans une bien moindre mesure.

Killian Cramers, responsable marketing B2C chez StepStone Belgique, explique : « En période de pénurie sur le marché de l’emploi, les entreprises sont prêtes à tout pour retenir les talents. Pour ce faire, elles offrent à leurs collaborateurs une carrière avec des perspectives d’avenir. Proposer de carrières durables pourrait permettre aux entreprises de gagner la guerre des talents. »

Amandine Boseret ajoute : « Cela montre que les entreprises qui ont une vision durable de la carrière de leurs collaborateurs sont beaucoup plus résistantes aux crises et donc au changement, un phénomène auquel les employeurs devront toujours faire face. En offrant aux collaborateurs une perspective de carrière durable, on en fait des collaborateurs plus durables. Notre enquête a permis de démontrer que ces collaborateurs reconnaissent cet effet positif. Cela fait d’eux des ambassadeurs de leur employeur. »

La santé mentale et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont essentiels pour une carrière durable

Qu’en est-il de la durabilité ? Lorsqu’on leur demande s’ils pensent que l’entreprise pour laquelle ils travaillent est prête pour l’avenir, une légère majorité (51 %) des travailleurs répond par l’affirmative. À la question de savoir si les travailleurs ont déjà eu une discussion avec leur employeur sur leur avenir personnel, seuls 26 % ont pu donner une réponse positive. Ici aussi, les réponses des travailleurs ayant une carrière durable sont plus positives que celles de ceux qui n’ont pas une carrière avec une perspective d’avenir claire.

Pour assurer la durabilité de leur carrière, les travailleurs se tournent d’abord vers leur employeur, puis vers leur dirigeant et seulement ensuite vers eux-mêmes. Voici, par ordre d’importance, les facteurs que les collaborateurs considèrent comme très ou extrêmement importants pour une carrière durable :

  • Une bonne santé mentale : 88 %
  • Un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée : 82 %
  • Une rémunération qui répond aux besoins financiers : 80 %
  • Une bonne santé physique : 67 %
  • Des possibilités de développement pour continuer à occuper cet emploi : 64 %

 

Source: les données proviennent de l’enquête annuelle « Talent Pulse » réalisée par ACERTA et StepStone. Cette enquête a été réalisée pour la treizième fois en mars 2022 et a touché plus de 3800 travailleurs, dont 87 % d’employés et 13 % d’ouvriers.

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