Les soft skills se définissent comme les aptitudes personnelles qui indiquent un niveau d’intelligence émotionnelle. La gestion du temps et du stress, l’organisation et la créativité sont les plus valorisées par les recruteurs. Ces compétences ont pris énormément d’importance ces dernières années dans le processus de recrutement car elles permettent aux candidats de se démarquer. Si les hard skills – où compétences techniques – peuvent être substituées (en partie) par des robots, les compétences personnelles restent des facteurs humains irremplaçables.
C’est la raison pour laquelle elles gagnent en importance dans un monde où de plus en plus de tâches sont robotisées. « Une fois les compétences techniques acquises, visibles dans le CV, le recruteur fera attention aux soft skills du candidat », affirme Grégory Renardy, Executive Director de Michael Page. « Elles ne sont pas à mettre en évidence dans un CV ou une lettre de motivation. C’est justement lors de l’entretien que l’employeur va pouvoir évaluer les soft skills du candidat. »
D’après le bureau de recrutement, les soft skills sont en partie innées mais peuvent être également développées ou améliorées dès le plus jeune âge, et plus tard par le biais de formations. « Le parcours académique a un rôle à jouer dans l’apprentissage des soft skills. Il doit sensibiliser les jeunes à leur importance sur le marché de l’emploi. Après, il revient à chacun de décider quelles compétences il souhaite développer, en fonction de ses affinités. Ensuite, le développement de celles-ci doit être fait grâce à un accompagnement de l’entreprise ».
Cette déclaration se complète par une seconde observation de Michael Page : l’augmentation significative de la demande des formations aux soft skills. En effet, les critères de choix d’un candidat ne sont plus les mêmes qu’avant : au-delà de la rémunération et des valeurs inhérentes à l’entreprise qui ont une place importante dans le critère de choix d’une entreprise, les candidats accordent désormais une grande place aux formations aux soft skills proposées par les entreprises. « Les candidats ont compris l’importance des soft skills pour se démarquer lors du processus de recrutement. Mais les employés ont aussi saisi la nécessité de rester compétitifs tout au long de leur carrière professionnelle. D’où l’intérêt des formations. » L’étude de Michael Page révèle dès lors que 2 sociétés sur 3 proposent ce type de formations à leurs employés.
Les arts dramatiques, une voie à suivre?
Parmi les formations qui permettent de les améliorer ou de les développer, les arts dramatiques font partie des plus intéressantes et des plus efficaces d’après les experts en recrutement.
En effet, l’improvisation propose des outils pour accompagner les collaborateurs à développer de nouvelles compétences ou à renforcer les existantes. Le travail d’équipe, l’écoute, l’imagination, la prise de parole en public, la confiance en soi, peuvent être stimulés grâce à des exercices proposés par des professionnels. Les activités issues des arts dramatiques permettent également de fédérer les équipes et sont de plus en plus proposées comme activités dans le cadre d’un team building. Les professionnels du monde du théâtre constatent d’ailleurs un intérêt grandissant de la part des entreprises et des travailleurs.
« Depuis plus de 15 ans, je donne des formations telles que la prise de parole en public, la gestion de conflits ou encore l’art de donner et de recevoir du feedback. » déclare Gilles Delvaulx, acteur et formateur. L’impact que ces formations peuvent avoir, tant sur une personne que sur un groupe, peut être significatif. Les employés repartent avec non seulement avec une batterie d’outils applicables mais surtout avec une conscience plus aiguë de leur façon de communiquer avec autrui. L’augmentation de la demande de ces workshops est perceptible ces dernières années. « Dans un monde de plus en plus digitalisé, cela montre clairement la valeur ajoutée de l’humain, de sa capacité à écouter l’autre, à s’affirmer ou à nuancer son propos, par exemple. »