En 2019, deux fois plus d’entreprises versent une prime bénéficiaire à leur personnel par rapport à l’année précédente. Une évolution positive, mais cela ne représente encore que 8 entreprises sur 1000 dans notre pays. Élément remarquable : 77 % des entreprises qui versent une prime bénéficiaire sont des petites entreprises. En moyenne, cette prime atteint 1585 euros par travailleur.
Depuis le 1er janvier 2018, les employeurs ont la possibilité d’octroyer une prime à leurs travailleurs sur la base des bénéfices réalisés – la prime bénéficiaire. Durant les neuf premiers mois de sa deuxième année d’existence, la prime bénéficiaire a déjà été accordée par deux fois plus d’employeurs que pendant la première année : 8 employeurs sur 1000 décident d’offrir une rémunération supplémentaire à leurs employeurs de cette manière. La prime bénéficiaire est post factum, ce qui signifie qu’elle est versée après la clôture annuelle. Les chiffres d’ACERTA montrent que le versement intervient le plus souvent au cours des mois allant de mars à juillet, ce qui nous donne déjà une bonne idée des chiffres relatifs à la prime bénéficiaire pour l’année 2019.
75 % sont des petites entreprises.
Élément frappant : ce sont surtout les petites entreprises comptant moins de 20 travailleurs qui optent pour la prime bénéficiaire : elles représentent 77 % des entreprises qui octroient une prime bénéficiaire à leur personnel, contre 19 % pour les moyennes entreprises et 4 % pour les grandes entreprises. Étant donné que les employeurs PME correspondent à plus de 90 % du nombre d’employeurs au niveau belge, les entreprises moyennes et grandes s’appuient proportionnellement plus sur la prime bénéficiaire comme élément de rémunération.
Le montant moyen des primes bénéficiaires octroyées en 2019 s’élève à 1585 € par travailleur. Ce montant équivaut plus ou moins à la prime bénéficiaire versée en 2018.
Un supplément de salaire en ces temps de modération des frais salariaux
La prime bénéficiaire est une manière pour les employeurs qui ont le vent en poupe financièrement et qui sont soumis à l’impôt des sociétés d’offrir un bonus supplémentaire à leurs travailleurs. Cette prime bénéficiaire peut être octroyée en plus de la marge des coûts salariaux de 1,1 % déterminée par le gouvernement. La réglementation en matière de modération des frais salariaux ne s’applique en effet pas à la prime bénéficiaire.
La prime bénéficiaire présente en outre un rapport brut-net avantageux : la prime n’est pas considérée comme un salaire, elle n’est donc pas soumise aux cotisations ONSS. Le travailleur doit néanmoins verser une cotisation de solidarité de 13,07 %. La prime bénéficiaire n’est pas non plus soumise au précompte professionnel comme revenu professionnel, mais à un prélèvement (libératoire) spécial de 7 % au moment de l’octroi.
Des possibilités d’octroi limitées
La prime bénéficiaire peut être un montant fixe ou un pourcentage du salaire, mais l’un ou l’autre pour tous les travailleurs. Voilà une des raisons du succès encore relatif. L’employeur décide certes indépendamment de l’octroi, mais il doit en principe traiter tous ses travailleurs de la même manière.
Catherine Langenaeken, Senior Consultant chez Acerta déclare : « La gestion des ressources humaines évolue vers une différenciation et une individualisation toujours plus affinée. Si l’employeur souhaite mettre en place une différenciation d’une prime bénéficiaire entre ses collaborateurs, c’est possible grâce à la prime bénéficiaire catégorisée, mais il doit alors passer des formalités relativement lourdes et la liberté de différentiation reste limitée. Une autre restriction propre à la prime bénéficiaire est qu’elle est seulement liée au résultat financier tandis que les employeurs conviennent avec les travailleurs d’objectifs qui peuvent par exemple aussi porter sur l’optimisation des processus. Dans ce cas, les bénéfices peuvent constituer l’un des indicateurs pour mesurer le succès, mais ce n’est pas le seul et donc pas non plus l’unique paramètre pour parvenir à la meilleure rétribution. »
Source: Acerta – les données recueillies sont basées sur un échantillon de 330.000 travailleurs en service auprès de 30.000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.