Le salaire de base des travailleurs belges a augmenté de 2% en moyenne cette année (indexation comprise). Il s’agit d’une augmentation inférieure à celle de l’an dernier, où le salaire de base avait progressé de 2,4% (indexation comprise). En raison de l’impact économique de la pandémie de coronavirus, moins de personnes ont bénéficié d’une augmentation salariale entre février et avril de cette année, et celle-ci a également été moins importante. En ce qui concerne la rémunération variable (ex. bonus), Hudson observe des différences entre secteurs et entre niveaux de fonction. La rémunération flexible et les éléments de rémunération fiscalement avantageux ont gagné, quant à eux, cette année fortement en popularité.
Près de 6 travailleurs belges sur 10 n’ont pas bénéficié d’une augmentation salariale cette année ou ont reçu une augmentation de moins de 1%. L’année dernière, cela n’était le cas que pour 1 travailleur sur 4. Ce taux d’augmentation plus faible s’explique, d’une part, par l’impact économique de la pandémie mais d’autre part aussi, par la moindre volonté des organisations à octroyer des augmentations salariales au-delà de l’index. L’augmentation salariale hors indexation s’élève dès lors à 0,8%, alors qu’elle était encore de 1,5% l’an dernier (au niveau médian).
Si la rémunération variable demeure un élément important du package salarial, sa croissance (+ 0,15%) est également plus faible que l’an dernier, bien que l’on note des différences entre les secteurs. Le secteur des services, par exemple, qui comprend notamment les entreprises IT, a néanmoins octroyé un beau salaire variable grâce à la forte demande et aux possibilités d’économies. Dans le secteur du détail, nous constatons également une croissance moindre au niveau du salaire de base, mais cela a été quasiment compensé par l’octroi d’une rémunération variable. C’est dans le secteur de la production, où le salaire variable a été le plus fortement impacté, que l’évolution salariale globale a été la plus faible.
En ce qui concerne la rémunération variable, nous observons également des différences entre les niveaux de fonction. L’évolution des bonus est en effet minime pour les niveaux de fonction inférieurs (employés et cadres) mais plus conséquente au niveau du Management (+ 7%) et du Senior Management (+ 27%). Cette hausse est surtout perceptible dans les secteurs IT, Matières Premières et des fabrications métalliques, à la suite des bons résultats financiers des organisations, malgré la crise de la Covid-19.
Indemnité de télétravail
Vu l’importance prise par le travail à domicile pendant la pandémie, les organisations ont revu les indemnités octroyées dans ce cadre. Près d’1 travailleur sur 5 perçoit à présent une indemnité couvrant les frais liés au télétravail, le montant mensuel médian s’élevant à 58 euros. Ce sont principalement les employés qui en bénéficient. Parmi les cadres et les managers, il existait souvent déjà un autre système de dédommagement pouvant inclure les frais de bureau. L’indemnité de télétravail n’est souvent pas accordée à tous les travailleurs et le montant octroyé peut aussi varier, par exemple, suivant la classe de fonction et/ou le nombre de jours de travail à domicile.
Plan de rémunération flexible
Avec le système de rémunération flexible (plan cafétéria), les employeurs recherchent des solutions afin d’adapter le package salarial aux attentes individuelles des travailleurs. En Belgique, les travailleurs sont déjà 35% à pouvoir recourir à ce système, ce qui représente une hausse de 7% par rapport à l’année passée.
Dans le cadre d’un plan de rémunération flexible, un travailleur peut échanger des éléments salariaux tels que le treizième mois ou une partie du salaire brut contre d’autres éléments, comme une voiture de société, un vélo, des jours de congé supplémentaires ou un smartphone. Cette année, il est frappant de constater la popularité du leasing de vélos ; cette possibilité est proposée par 9 organisations sur 10.
Les droits d’auteur comme avantage fiscal
Enfin, les systèmes relatifs aux droits d’auteur gagnent en popularité vu leur caractère avantageux sur le plan fiscal. Dans ce cas, une partie du salaire est versée pour la cession de droits d’auteur sur le travail fourni. 16% des organisations actives dans le secteur TIC appliquent déjà un tel système, mais c’est également possible pour d’autres fonctions comme certains spécialistes marketing et consultants. Les droits d’auteur constituent une part substantielle du package total, avec un montant mensuel médian de 577 euros. Un taux distinct d’imposition de 15% (sur le montant total des droits d’auteur moins les frais forfaitaires) s’applique sur ce type de revenus. Le montant net de la rémunération liée à la cession de droits d’auteur est toutefois limité à un certain plafond (62.550 euros). Cette indemnité ne peut pas représenter plus d’1/4 de la rémunération brute.