Un retour durable au travail après un épuisement professionnel ou une dépression est important tant pour l’individu que pour notre société. Une nouvelle étude menée à la KU Leuven avec le soutien de l’AXA Research Fund, sous la direction de Lode Godderis (professeur de médecine du travail et CEO d’IDEWE), montre qu’une attention et un soutien continus sont nécessaires après le retour au travail : 28% des personnes qui reprennent le travail font une rechute au cours de la première année en raison de leur santé mentale.

Les troubles mentaux constituent l’une des principales causes des absences de longue durée en Belgique. Pas moins de 38% des personnes en invalidité souffrent de problèmes psychiques, dont 68% de burn-out ou de dépression. Le récent rapport AXA Mind Health montre en outre que 30% des Belges sont préoccupés par les problèmes de santé mentale et que 8 travailleurs sur 10 souffrent de stress au travail. Les jeunes adultes sont particulièrement touchés, 43% d’entre eux déclarant souffrir de troubles mentaux. La moitié des Belges attendent de leur employeur qu’il leur apporte un soutien en matière de santé mentale, un pourcentage qui atteint 65% chez les jeunes adultes.

Les symptômes d’anxiété et de dépression déterminent la probabilité de rechute

Le retour au travail est souvent difficile et se caractérise par des rechutes et une diminution de la capacité de travail, c’est-à-dire la capacité mentale et physique d’une personne à faire son travail et à répondre aux exigences de celui-ci.

L’intensité des symptômes d’anxiété et de dépression au moment du retour au travail est un facteur prédictif de rechute dans les 12 mois suivant la reprise du travail. En outre, l’anticipation d’un futur arrêt de travail influe sur la capacité de travail du travailleur trois mois après son retour. D’autres facteurs tels que le soutien social des proches, l’âge et les symptômes d’anxiété, de dépression et de burn-out sont également liés à la capacité de travail à long terme.

Un suivi continu est essentiel

La reprise durable du travail n’est pas un événement ponctuel, mais un processus qui nécessite un suivi continu. Les employeurs, les collègues, les aidants et l’entourage personnel jouent ici un rôle clé. Les conclusions de cette étude offrent des pistes concrètes pour la politique et la pratique, avec pour objectif : une culture du travail dans laquelle le bien-être psychologique peut être discuté et dans laquelle les personnes peuvent réellement reprendre le travail de manière durable.

Pr Lode Godderis (KU Leuven – CEO IDEWE) : « Le retour au travail après une maladie n’est pas une fin en soi, mais un processus qui nécessite une préparation et un suivi minutieux. Nous devons non seulement examiner ce qui est possible et réalisable, mais aussi assurer un suivi durable des accords conclus. Trop souvent, les personnes retombent dans leurs anciens schémas au travail en raison d’un manque de soutien structurel après leur retour. »

De quoi les travailleurs ont-ils besoin lors de leur reprise?

Au cours de la partie qualitative de l’étude, l’importance d’une bonne communication avec l’environnement de travail a été soulignée comme une nécessité pour un retour durable. Le processus de cocréation avec les travailleurs et les supérieurs hiérarchiques a abouti à un outil de communication pratique et flexible qui soutient la reprise durable du travail. Cet outil, qui se présente actuellement sous la forme d’un guide ou d’un document à remplir, facilite les discussions ouvertes sur des sujets tels que :

• Les accords pratiques liés au travai
• Les adaptations nécessaires sur le lieu de travail
• Signes de surcharge
• Mesures de prévention
• Les attentes en matière de communication avec les collègues

Lode Godderis : « Il est capital que cet outil soit utilisé non seulement lors de la reprise, mais aussi dans le cadre du suivi ultérieur. Ainsi, la discussion sur les besoins du travailleur reste vivante et d’actualité dans les mois qui suivent son retour. »

Source IDEWE – L’étude « Reprise durable du travail après un burn-out ou une dépression » est terminée et en cours de publication. Dans cette étude, achevée en 2025, des personnes souffrant de burn-out, de dépression ou de troubles anxieux ont été suivies pendant un an après leur retour au travail afin de déterminer les facteurs qui influencent la durabilité de ce retour. Elles ont été suivies à l’aide d’un questionnaire. En outre, un processus de co-création qualitatif a été mis en place afin de déterminer les besoins pour un retour durable et la manière dont ceux-ci peuvent être satisfaits sur le lieu de travail.

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