Alors que les freelances représentent un pourcentage toujours plus important de la population active, cette façon de travailler est de plus en plus considérée comme un choix de carrière, et non comme une option bien commode à court terme. Près de quatre freelances sur dix (38,5 %) prévoient de rester leur propre patron à long terme, alors que seuls 10,3 % d’entre eux désirent, à l’avenir, occuper à nouveau un poste de salarié.
Ces résultats proviennent de la dernière enquête menée à travers cinq pays européens par le prestataire de services payroll et RH SD Worx et l’Antwerp Management School.
Nombreuses sont les raisons expliquant ce choix judicieux de carrière à long terme, qui constitue bien plus qu’une solution à court terme. Tout d’abord, les freelances tendent à emprunter la voie de l’évolution quant à leur propre parcours professionnel. Parmi l’ensemble des freelances belges interrogés, près de quatre sur dix (38,3 %) se consacrent activement à l’amélioration de leurs compétences et à l’acquisition de nouveaux savoirs, ce qui se rapproche de la moyenne européenne (41%). Ils sont ainsi en mesure de renforcer leurs compétences à travers un éventail d’activités et de devenir de véritables atouts aux yeux des organisations. En la matière, les freelances belges se montrent davantage proactifs que leurs homologues britanniques et néerlandais, lesquels se consacrent à cette forme de développement personnel à hauteur, respectivement, de 29,9 % et de 36,6 %. Néanmoins, les pays les plus enthousiastes dans ce domaine sont sans conteste l’Allemagne (46,6 %) et la France (42,9 %).
Engagement et confiance en soi.
Ensuite, les freelances se distinguent souvent par leur engagement au travail en raison des qualités centrales accompagnant le sentiment d’autonomie qui les habite, et notamment par leur capacité à gérer efficacement différentes tâches parallèlement à leur développement personnel. En conséquence, ils estiment être compétents dans leur travail. En effet, 72,6 % des personnes interrogées en Belgique déclarent être performantes dans le cadre de leurs activités, tandis que 10,6 % d’entre elles seulement doutent de leurs compétences, soit le pourcentage le plus bas sur le continent européen.
Plus d’un tiers des freelances belges consacrent du temps au développement de leurs compétences et bon nombre d’entre eux utilisent les réseaux communautaires pour progresser. En réalité, les freelances belges sont davantage susceptibles, en comparaison avec leurs homologues européens (moyenne : 28%), de faire appel à des réseaux professionnels ou personnels pour obtenir des conseils. Ils sont d’ailleurs 35,5 % d’en tirer profit de ce système contre 31,1 % aux Pays-Bas, pourtant à la deuxième marche du podium, et 22,4 % au Royaume-Uni, nation la plus à la traîne en la matière. Malgré tout, il est intéressant de noter que 53,7 % des freelances sur le territoire belge ne cherchent jamais à obtenir de conseils commerciaux, une qualité d’une importance croissante chez les professionnels à travers tout marché vertical. Les freelances se révèlent toutefois avides de conseils dans le cadre de l’acquisition de nouvelles compétences. En Belgique, près de six freelances sur dix (soit 58,5 %) déclarent agir de la sorte, contre 41,4 % en Grande-Bretagne et 47,7 % en France. Parmi les pays interrogés, la Belgique occupe la deuxième place pour ce qui est du nombre de freelances en quête d’assistance en matière de nouvelles compétences, précédée par l’Allemagne et ses 59,1 %.
« Il est facile de penser que les carrières en freelance représentent des solutions temporaires, destinées sans doute à patienter entre deux activités ou à répondre aux besoins de flexibilité liés aux obligations familiales », explique Cathy Geert HR Director chez SD Worx. Et d’ajouter : «Pourtant, il existe d’innombrables facteurs déterminants justifiant cette façon de travailler comme choix de carrière à long terme. En tant que freelances, les travailleurs sont bien plus libres de contrôler leur développement personnel, et ont dès lors tendance à se montrer bien plus engagés dans le cadre de leurs activités. Dans cette optique, nous pouvons nous attendre à une augmentation du nombre de freelances à long terme, et les équipes de RH seront dès lors amenées à s’adapter afin de gérer cette nouvelle dynamique professionnelle avec efficacité et d’y tirer leur profit.»
Elle poursuit : «Toutefois, la flexibilité ne doit pas nécessairement être réservée aux seuls freelances. Nous observons une tendance à la personnalisation de la relation employeur/travailleur. L’accent est de plus en plus mis sur l’individu. Les choix sont dictés par des facteurs tels que l’âge, le sexe, la phase de vie, la situation familiale ou encore la culture. Le succès récolté par les employeurs dépend en grande partie de la réponse qu’ils sont en mesure d’apporter à ces besoins individuels : les entreprises qui offrent davantage de flexibilité à leurs travailleurs, que ce soit en termes de temps, de lieu, d’emploi ou de rémunération, gagnent souvent en engagement, productivité, rétention et bien-être au travail.»
À propos de l’enquête – SD Worx et l’AMS ont interrogé un échantillon représentatif de 1.849 travailleurs indépendants dans les cinq pays suivants : la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Cette enquête s’inscrit dans le programme d’étude de SD Worx et de l’Antwerp Management School (AMS) pour la chaire consacrée au « Travail de la génération suivante : creating sustainable careers ». Les répondants potentiels ont été approchés par l’intermédiaire d’un panel en ligne, avec des échantillons basés sur la taille et le secteur. L’étude complète se trouve ici.