Pour réussir l’introduction de l’IA dans nos organisations, nous devons dépasser nos propres contradictions.

Qui a peur de l’Intelligence Artificielle? La question posée ce 10 septembre à Namur méritait bien quelques mots de conclusion à l’issue de cette conférence organisée conjointement par l’EAP (Ecole d’Administration Publique), Digital Wallonia, FormaForm et Peoplesphere. Car l’émergence de l’Intelligence Artificielle (IA) au sein de nos organisations provoquent des sentiments contraires…

Nous pouvons rapidement passer de l’enthousiasme – en imaginant les gains d’efficacité que la technologie est susceptible de nous offrir – à l’inquiétude, lorsqu’il faut bien réaliser que nombre d’emplois peuvent être menacés par l’introduction de l’IA dans nos services.

A l’évidence, nous ne sommes pas face à des choix faciles. Certains avancent qu’il ne faut pas avoir peur annonçant que l’Intelligence Artificielle créera à coup sûr autant de jobs qu’elle n’en détruira. D’autres argumentent que les gains de productivité envisageables sont tels que nous ne pouvons en aucun cas les négliger. La question centrale reste à nos yeux celle de la maîtrise…

Sommes-nous bel et bien engagés dans un nouveau cycle de transformation dont nous mesurons tous les paramètres?
Cette nouvelle matinée que nous vous avons proposée nous aura permis de dépasser le stade de la découverte – l’occasion de remercier une nouvelle fois l’ensemble de nos intervenants ! – pour tirer quelques esneignements utiles. Dont ce qui suit :

1. L’introduction de l’IA dans nos activités quotidiennes est une transformation profonde de nos modes de travail d’aujourd’hui et de demain. Elle rend obsolète certaines pratiques installées depuis longtemps déjà. S’agit-il de la nouvelle électricité, ou du nouveau pétrole, comme nous l’entendons fréquemment ? L’avenir nous le dira. Ce que nous constatons aujourd’hui, c’est qu’avec les démarches en cours visant à installer l’IA naît un puissant courant d’affaires, un business en d’autres mots. Et les enjeux financiers associés ne devraient pas nous détourner de l’essentiel.

2. L’IA nous invite à plusieurs réflexions profondes, qui sont loin d’être abouties à ce jour… Quelle gouvernance de la donnée allons-nous déterminer? Comment les enjeux éthiques et sociétaux sont-ils abordés? La question de la connectivité des citoyens, usagers, collaborateurs est-elle suffisamment mature pour que l’IA n’introduise pas de nouvelles discriminations non souhaitables?

3. Inspirons nous d’initiatives de bon sens telles que l’installation d’incubateurs internes qui permettent à de ‘petits’ projets de s’épanouir en donnant la possibilité à nos collègues de s’emparer de l’IA et de ses potentialités afin de mieux répondre aux problématiques concrètes qu’ils rencontrent. L’exemple du Ministère de la Fédération Wallonie Bruxelles, illustré par le projet Diplo, est révélateur à cet égard.

Ceci étant convenu, nous sommes certainement prêts désormais à élaborer une stratégie en matière d’Intelligence Artificielle pour nos institutions et services. Il y a un préalable majeur, comme nous le rappelait justement Michel Van Hoegaerden (Program Manager Digital Transformation SPF Finances): il faut développer en amont une stratégie d’organisation et un plan RH qui permettra d’accueillir l’IA en garantissant la maîtrise de ses développements.
Si cette condtion est remplie, l’IA sera à coup sûr le moyen idéal d’atteindre le niveau de polyvalence attendu pour chaque collaborateur de nos services publics.
Il nous appartient donc de ‘mieux’ gérer nos propres contradictions… Nous ne pouvons à la fois prétendre qu’il faut mettre l’humain au centre et, dans le même temps, nous engager tête baissée dans la mise en oeuvre non réfléchie de l’Intelligence Artificielle. Veillons à avancer sur ce terrain ultra prometteur en ayant mesuré au préalable comment celui-ci impactera à long terme nos organisations et les personnes qui en assurent le bon fonctionnement.

Jean-Paul ERHARD
Managing Partner Peoplesphere.

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