Plutôt un mauvais signal. Le groupe des 10 auquel le gouvernement avait demandé expressément de trouver un accord est resté sur un constat d’échec quant à la révision du droit de grève. Et maintenant? C’est l’exécutif qui semble devoir reprendre la main et ‘imposer’ un nouveau cadre légal aux partenaires sociaux.
Comme le rapporte le quotidien Le Soir, les représentants patronaux jettent le gant: « Une ultime réunion entre patrons et syndicats dans le but d’encadrer le droit de grève a viré à l’aigre, mercredi matin. Patrons et syndicats se sont quittés fâchés, et sans accord. La balle est dans le camp du gouvernement. »
Les discussions en cours depuis cinq mois désormais ont pour objectif d’élaborer de nouveaux accords autour des modalités d’exercice du droit de grève. Le quotidien reprend: « Après les blocages d’autoroutes l’automne dernier, une polémique était née autour des limites de ce droit reconnu par les conventions internationales. Patrons et syndicats s’étaient alors mis autour de la table. Les employeurs voulaient que les syndicats se voient interdire le blocage des voies d’accès (routes, autoroutes, zonings) et qu’ils puissent être condamnés en cas d’abus. Les syndicats ne voulaient pas en entendre parler. Les employeurs étaient d’accord de renoncer à la responsabilisation des syndicats. Mais ils voulaient qu’une personne de contact soit désignée lors de chaque mouvement. Cette personne aurait été chargée de calmer les débordements éventuels, et d’appeler les autorités publiques si elle perdait la maîtrise de la situation. Les syndicats ont refusé. »
Il semble que l’échec des négociations soit principalement imputé aux représentants des travailleurs. « Ceux-ci n’ont pas davantage accepté que soit explicitement interdit le blocage des autoroutes, des routes et des accès aux zonings. Ils consentaient seulement à ce que les actes illégaux (non détaillés) soient interdits. Motif : interdire ces actes ce serait, selon eux, ôter toute substance en droit de grève. »
Les propos recueillis auprès de Philippe Godfroid, président de l’UCM confirment: « Après quinze réunions, ni nous, ni la FEB ni l’Unizo ne voyons comment parvenir à un accord. L’attitude syndicale, surtout côté FGTB ne permet pas d’avancer. Je ne vois pas d’autre issue que de demander au gouvernement de reprendre la main. »
Le Soir rappelle que le gouvernement a d’ores et déjà imposé à deux reprises aux partenaires sociaux de se remettre autour de la table… Jamais deux sans trois? En effet, l’unanimité ne sera pas ‘simple’ à obtenir dans les rangs gouvernementaux non plus.