Le risque de burn-out est 4,8 fois supérieur chez les travailleurs dont les employeurs attendent qu’ils travaillent en dehors des heures de travail.

Les entreprises employant au moins 20 travailleurs doivent, d’ici fin mars 2023, avoir conclu des accords concrets sur le « droit à la déconnexion » et les avoir inscrits dans une convention collective ou un contrat de travail. Une étude menée auprès de 1 364 travailleurs par Securex, partenaire en matière d’emploi et d’entrepreneuriat, montre qu’en Belgique, un travailleur sur quatre (25,8%) a l’impression que son employeur attend souvent de lui qu’il travaille en dehors des heures de travail. Dans ces organisations, les travailleurs sont 4,8 fois plus exposés au risque de burn-out.

Cependant, parmi les travalleurs qui choisissent eux-mêmes de travailler en dehors des heures de travail, le risque de burn-out diminue à hauteur de 2,6 fois. « Un cadre concret pour le droit à la déconnexion favorisera certainement le bien-être des travailleurs, à condition qu’il n’y ait pas d’obligation de déconnexion pour tout le monde. Exiger radicalement de chaque employé qu’il se déconnecte pourrait avoir un effet nocif », prévient Jacqueline Jost, conseillère en prévention pour le bien-être psychosocial chez Securex.

En février 2022, le gouvernement fédéral a conclu un accord avec le deal pour l’emploi sur de nouvelles mesures relatives au travail, notamment le « droit à la déconnexion » : les travailleurs auraient le droit de ne pas être à la disposition de leur employeur en dehors des heures de travail. Désormais, les entreprises employant au moins 20 personnes en Belgique doivent, d’ici fin mars 2023, avoir conclu des accords concrets sur le droit à la déconnexion dans le cadre d’une convention collective ou d’un contrat de travail.

Dans la dernière ligne droite vers cette échéance, Securex analyse le comportement des travailleurs et les attentes des employeurs en ce qui concerne le travail en dehors des heures de travail. L’étude montre que, selon 25,8 % des travailleurs en Belgique, leur employeur attend souvent d’eux qu’ils travaillent le soir ou le week-end. Et 33,4 % déclarent que leur employeur s’attend à ce que le travail prenne le pas sur leur vie privée.

Le risque de burn-out presque cinq fois plus élevé

En utilisant le Burn-out Assessment Tool de la KU Leuven, Securex a également examiné le lien avec le risque de burn-out. Dans les entreprises où les employeurs attendent implicitement ou demandent explicitement aux travailleurs de continuer à travailler en dehors des heures de travail, on remarque un risque accru de burn-out. Dans cette situation, le risque de burn-out est 4,8 fois plus élevé, avec 18,2% des travailleurs exposés à un risque sérieux. Les entreprises dont les employeurs n’ont pas d’attentes concernant le travail en dehors des heures de travail, le risque de burn-out chez les travailleurs s’élève à 3,8%. Le risque est d’autant le plus élevé chez ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas travailler en dehors des heures de travail, et où cela est implicitement ou explicitement attendu. Toutefois, le risque de burn-out diminue chez les travailleurs qui choisissent volontairement de travailler régulièrement en dehors des heures de travail. Ils sont 2,6 fois moins exposés au risque de burn-out.

Jacqueline Jost, conseillère en prévention pour le bien-être psychosocial chez Securex explique : « Le droit à la déconnexion est une bonne chose et des accords pratiques clairs sont nécessaires au sein d’une organisation.  Toutefois, en tant qu’employeur, imposer un cadre de déconnexion très strict à tous les travailleurs peut s’avérer pernicieux pour le bien-être du personnel. Par exemple, une partie non négligeable des travailleurs est heureuse de ne pas séparer strictement leurs heures de travail de leurs heures de vie privée. »

La moitié des télétravailleurs ne se déconnectent pas

L’étude de Securex donne également une idée de la mesure dans laquelle le groupe de télétravailleurs, dont le nombre a considérablement augmenté, se déconnecte. Plus de la moitié (55,2%) des télétravailleurs gardent les notifications sur leur téléphone professionnel en dehors des heures de travail ; seuls 12,8 % le font parfois et 42,4 % souvent ou toujours. La plupart (53%) des télétravailleurs travaillent également en dehors des heures de travail : 17,1% répondent parfois aux e-mails ou aux appels professionnels en dehors des heures de travail et 35,9% le font souvent ou toujours.

Jacqueline Jost, conseillère en prévention pour le bien-être psychosocial chez Securex, conseille les travailleurs et les employeurs : « Lorsqu’un employé choisit d’accomplir un certain nombre de tâches le soir ou le week-end, il peut s’agir d’un choix sain. À condition que cela ne devienne pas une habitude, car l’excès n’est jamais bon. Le travail volontaire en dehors des heures de travail est donc une décision individuelle qui ne doit pas faire pression sur les collègues pour qu’ils fassent de même. Par conséquent, il est toujours préférable de reporter l’envoi d’e-mails aux collègues pendant les heures de travail fixées. Il est dans l’intérêt des employeurs de ne pas fermer le serveur de l’entreprise à une heure fixe. Cela prive les travailleurs qui le souhaitent de la possibilité de travailler en dehors des heures de travail générales, les privant ainsi de flexibilité, ce qui peut avoir un effet néfaste sur leur bien-être. »

 

Source: les chiffres de cette étude proviennent d’une enquête en ligne sur différents domaines RH que Securex a menée en 2021. L’échantillon comprend 1364 travailleurs salariés et est représentatif du marché du travail belge en termes de sexe, de statut et de région. Dans ce contexte, le télétravail se réfère au travail à domicile, et non depuis une succursale, en déplacement ou dans un espace de coworking. Le risque de burnout a été mesuré à l’aide du Burnout Assessment Tool, un instrument développé par la KU Leuven.

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