Risques psychosociaux – Les agressions extérieures sur le lieu de travail ont doublé en 2013

La nouvelle législation relative aux risques psychosociaux au travail entrera en vigueur dès le 1er septembre 2014. Un état des lieux s’impose donc. En 2013, d’après une enquête menée auprès de 2088 travailleurs par le prestataire de services RH Securex, 24 % des travailleurs belges ont été confrontés à un ou plusieurs types de comportement inapproprié au travail.

11 % de tous les travailleurs belges se sont sentis discriminés en 2013, sur la base de leur expérience lors des 12 mois précédant l’enquête ; 10 % se sont plaints de harcèlement moral, 1,4 % se sont sentis victimes de harcèlement sexuel, et pas moins de 16 % des répondants ont subi une agression au travail (contre 7% en 2012). Des chiffres qui restent stables par rapport à l’année dernière en ce qui concerne les discriminations, le harcèlement moral et le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, mais qui ont plus que doublé en matière d’agressions.

Les agressions émanent surtout de personnes extérieures

Pas moins de 16 % des travailleurs indiquent avoir été abordés de manière agressive au travail au cours des 12 mois précédant l’enquête (deux fois plus qu’en 2013 – 7 %). Il est intéressant de remarquer que les travailleurs semblent surtout se sentir victimes de personnes extérieures (55 %) et moins de collègues (26 %), de supérieurs hiérarchiques (18 %) ou d’un groupe de collègues (8 %). Les agressions se présentent donc majoritairement dans des secteurs impliquant de nombreux contacts avec l’extérieur : 21 % des travailleurs du secteur quaternaire se disent victimes d’agressions au travail, contre 14 % des travailleurs du secteur tertiaire et 9 % du secteur industriel.

Dans le secteur quaternaire, plus d’un travailleur sur 4 actif dans l’enseignement (27 %) se dit victime d’agressions, tout comme 23 % des travailleurs du secteur des soins de santé et de l’aide à la personne, et 20 % des travailleurs du secteur public et de l’administration. Par ailleurs, les « victimes » sont majoritairement des femmes et des employés : 18 % des femmes contre 13 % des hommes, et 18 % d’employés contre 10 % d’ouvriers et 9 % de cadres.

Selon les experts de Securex : « Deux raisons sont possibles pour cette augmentation : d’une part, on remarque que les gens s’expriment de plus en plus librement, que les barrières sont repoussées et que l’auteur des faits considère parfois son agression comme de l’assertivité. D’autre part, il se peut que les travailleurs rapportent plus facilement des cas d’agression qu’auparavant. Les métiers de contact (par exemple, les réceptionnistes au CPAS, l’enseignement et les entreprises de titres-services) disent néanmoins que cette tendance se ressent à la hausse depuis plusieurs années déjà.»

Les patrons majoritairement à l’origine du harcèlement moral, les plus de 50 ans les plus souvent touchés

Début 2013, 11 % des travailleurs ont affirmé s’être sentis discriminés au travail durant les 12 derniers mois. Ce chiffre est le même qu’en 2012. Il est frappant de constater que 65 % des « victimes » se sentent discriminées par leur supérieur, tandis que 23 % disent l’être par un collègue, 23 % par un groupe de collègues et 8 % par des personnes extérieures (clients, fournisseurs, etc.). Par ailleurs, il semble que les travailleurs âgés de plus de 50 ans soient davantage touchés que leurs collègues plus jeunes (16 % contre 9 %). Dans la mesure où les personnes discriminées souhaitent plus souvent changer d’employeur (20 % contre 7 %) et que les travailleurs plus âgés ont moins de chance d’y parvenir, il s’agit clairement d’un problème.

Une nouvelle législation visant à mieux prévenir les risques: la personne de confiance

Parmi les points positifs, il est à noter qu’en 2013, 8 travailleurs sur 10 ont indiqué pouvoir se tourner vers une personne de confiance lorsqu’ils se sentent victimes de comportements indésirables.
La nouvelle législation relative aux risques psychosociaux au travail entrera en vigueur dès le 1er septembre 2014. Les accords en matière d’intervention psychosociale sont dorénavant applicables lors de tout dommage psychique caractérisé par le travail et l’organisation sur laquelle l’employeur a un impact. Ils ne se limitent donc plus au harcèlement moral ou sexuel et aux agressions sur le lieu de travail, mais s’appliquent également, par exemple, aux problèmes de stress et de burnout. La personne de confiance et le conseiller en prévention voient dès lors leur champ d’action s’élargir. La protection du travailleur s’applique néanmoins uniquement en cas de demande d’intervention officielle et acceptée, relative à une agression ou un cas de harcèlement moral ou sexuel sur le lieu de travail.

Le harcèlement, les agressions et la discrimination au travail entraînent stress et manque de motivation

Les travailleurs qui se sentent victimes de harcèlement moral, discrimination ou agression font face à plus de stress et souffrent dans le cadre de l’exécution de leur travail, ce qui entraîne dès lors des absences maladie plus fréquentes et surtout plus longues.

L’impact le plus fort se rencontre au niveau de la satisfaction et de l’intention de quitter son emploi. C’est le harcèlement, surtout, qui entraîne un triplement du nombre de travailleurs insatisfaits et du nombre souhaitant changer d’employeur à court terme.

Le travailleur lui-même peut se sentir plus confiant s’il suit une formation qui lui apprend à gérer efficacement les personnes agressives. Sylvia De Turck poursuit : « Relever les cas d’agression permet également de rassembler des données importantes. En effet, on peut ainsi estimer l’ampleur du problème au sein de l’organisation. Enfin, vous pouvez prévoir une prise en charge adaptée des victimes a posteriori. Afficher son soutien est généralement suffisant, mais il convient aussi de prévoir un accompagnement psychologique et juridique pour les cas les plus graves. »

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