Selon les résultats du CSR Monitor 2018, trois entreprises belges sur quatre estiment qu’investir dans la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) constitue, à terme, une stratégie gagnante. La RSE permet de motiver les collaborateurs, d’attirer de nouveaux talents, de convaincre les clients et de réduire les coûts. Une formule magique qui peut susciter quelques doutes mais qui mérite certainement que nous nous y attardions.
En Belgique également, le développement durable est donc plus qu’une mode. Le CSR Monitor 2018 est une étude sur la vision et l’approche en matière de développement durable, réalisée auprès de 640 entreprises belges. Quels en sont les principaux enseignements?
L’étude a été réalisée par Maison des Tendances indique que « la RSE est considérée, par de nombreuses entreprises belges, comme le business model de l’avenir. Outre le fait que 75% des entreprises pensent qu’il s’agit d’un investissement rentable, 68% d’entre elles estiment que la RSE est essentielle pour subsister dans un environnement en évolution constante. Les grandes entreprises en sont un peu plus convaincues (73%) que les PME (66%). A contrario, beaucoup moins d’entreprises estiment que la RSE n’est intéressante que pour leur image (23%) ou qu’il s’agit d’un phénomène temporaire (13%). »
La perception du développement durable semble donc évoluer : autrefois considéré comme un pur coût pour l’entreprise, il est de plus en plus perçu comme un investissement rentable. « Seuls 39% des 640 CEO et managers ayant complété intégralement l’enquête considèrent encore la RSE comme un coût additionnel pour leur entreprise. Et 43% craignent que ce coût se reporte sur leurs clients. »
Quel retour sur investissement?
Le CSR Monitor a également interrogé les entreprises sur les fruits qu’ils récoltaient ou pensaient récolter de leurs investissements en RSE. « L’apport de la RSE se manifeste en premier lieu au niveau des ressources humaines : 70% des personnes interrogées considèrent que le développement durable est source de motivation pour les collaborateurs et 62% estiment qu’il permet d’attirer de nouveaux talents. La RSE pourrait donc devenir une arme de prédilection dans la « chasse aux talents ». Les entreprises y voient également des avantages économiques. 59% d’entre elles déclarent que la RSE est devenue un critère d’achat pour leurs clients et 57% qu’elle permet de réduire les coûts. »
Lors des conclusions, l’étude a segmenté les entreprises en trois groupes. Le segment le plus important (avec 54%) est celui des « CSR believers », les entreprises qui croient au potentiel de la RSE. Celles-ci considèrent que la RSE est la seule façon de progresser. Elles développent leurs activités de manière durable – ou souhaitent le faire – par conviction. En pourcentage, la Flandre compte davantage de « believers » (60%) que Bruxelles (55%) ou la Wallonie (37%).
Les 29% qui envisagent la RSE de façon pragmatique – les « CSR pragmatics » – y investissent parce qu’il s’agit d’une attente de la part de leurs clients et de la communauté qui les entoure. Ils réalisent que la RSE peut renforcer leur image de marque, mais la considèrent aussi plus souvent comme un coût additionnel. Le secteur industriel (39%) et la Wallonie (44%) comptent proportionnellement davantage de pragmatiques.
Enfin, les entreprises passives en matière de RSE – les « CSR passives » – représentent, avec 17%, le plus petit segment. Elles ne croient pas à la RSE à long terme et estiment que le développement durable est un concept appelé à disparaître rapidement. On note légèrement plus de passifs parmi les PME (20%) et les start-ups (25%).
Le CSR Monitor est une étude réalisée par Maison des Tendances, en collaboration avec BNP Paribas Fortis. Pour de plus amples informations : téléchargez le rapport complet sur www.csrmonitor.be
Méthodologie
• Desk research : sources nationales et internationales
• Étude quantitative : enquête auprès d’entreprises belges ; 640 questionnaires complétés
• Étude qualitative : 40 interviews téléphoniques et 4 focus groups
• Analyse des données : l’échantillon est représentatif des PME et des grandes entreprises, de même que des trois régions du pays (Wallonie, Flandre et Bruxelles).