Les travailleurs auront la possibilité de continuer à contribuer à leur pension après 65 ans, à partir du 1er janvier 2019.

La loi n’oblige pas les gens à prendre leur pension. Toutefois, dans les faits, il est déconseillé de continuer à travailler: une fois une carrière complète atteinte, il n’était de toute façon plus question de se constituer des droits à la pension. La nouvelle proposition de loi relative à l’allongement des carrières met fin à cette situation. Elle ouvre en effet la possibilité de constituer sa pension au-delà d’une carrière complète.

« Travailler plus longtemps » est un sujet qui ne date pas d’hier sur le marché du travail. Il était déjà question de l’âge légal de la pension, le travailleur se demandant « quand puis-je prendre ma pension ? ». Il était déjà question de travailler après la pension, le pensionné désireux de travailler se demandant « combien puis-je gagner en plus de ma pension ? ». Avec la mesure approuvée par le gouvernement fédéral le 23 novembre dernier , il s’agit de continuer à constituer sa pension proprement dite, même après une carrière complète. En 2016, 1300 indépendants pourraient en faire usage. Telle est la conclusion d’une analyse réalisée par le prestataire de services RH Acerta sur base des chiffres de l’INASTI (Institut National d’Assurances Sociales pour Travailleurs Indépendants).

Une carrière complète n’est plus synonyme de fin de carrière… La mesure approuvée par le parlement promet le report de la pension proprement dite. La durée de 45 ans de carrière n’impliquera plus la fin absolue de celle-ci. Selon les chiffres de l’INASTI, en 2016, 800 indépendants ont pris leur pension alors que le compteur atteignait 45 ans ; 500 autres avaient même travaillé plus de 45 ans. « Si la mesure avait déjà existé en 2016, ces 500 indépendants auraient reçu une pension complémentaire pour les années prestées après 45 ans. Pour les 800 autres, cela aurait été un stimulant pour travailler encore un peu », explique Mieke Bruyninckx, responsable du domaine légal d’Acerta.

Mais la mesure n’est pas uniquement réservée à ce groupe de 1300. La question de continuer à travailler ou pas sera – tôt ou tard – de mise pour tous les indépendants qui approchent de la fin de leur carrière. Ainsi que pour les employeurs, fonctionnaires et les personnes ayant une carrière mixte

La législation actuelle vous permet déjà de continuer à travailler après 65 ans. « Différentes raisons peuvent justifier ce choix. L’une d’entre elles est votre pension. Tout le monde ne s’est pas constitué à 65 ans tous les droits pour une pension complète. Pour y arriver, il faudrait commencer à travailler à 20 ans. La personne qui fait des études se retrouve facilement à 22 ou 23 ans avant de débuter sa carrière et arrive ainsi à 65 ans à une fraction de 43/45 ou 42/45. Si vous travaillez encore deux ou trois ans, vous arrivez quand même à 45/45. Pour toutes les années que vous prestez encore par la suite, le compteur reste toutefois bloqué à 45/45. Et pour les personnes de 65 ans qui avaient commencé à travailler à 20 ans ou plus tôt, la possibilité de continuer à se constituer une pension était même inexistante. La nouvelle loi met à présent fin à cette limite dissuasive » selon Mieke Bruyninckx.

Intérêt pour les indépendants ?

Une analyse d’Acerta réalisée sur les données de la période 2008-2014 et portant sur 15 873 indépendants qui avaient pris leur pension entre l’âge de 60 et 70 ans, a notamment révélé que plus de 50 % des indépendants pensionnés continuaient à travailler après leur pension : la première année, cela représentait 51,25 % des femmes et 50,27 % des hommes.

« Nous n’avons pas examiné la question de savoir si cela est dû au fait que la pension légale des indépendants est généralement relativement basse ou au fait qu’ils ont plus de difficultés à se séparer de leurs clients, ou à une combinaison de ces deux facteurs. Le fait est que travailler plus longtemps est une option pour de nombreux indépendants. On verra s’ils vont reporter leur pension quand la nouvelle loi sera adoptée. En tout cas, à partir du 1er janvier 2019, ils seront libres de choisir de le faire ou non. »

Une opportunité pour les employeurs et les travailleurs

En principe, les travailleurs salariés gèrent également eux-mêmes leur carrière. Le contrat de travail ne prend pas automatiquement fin quand l’âge légal de la pension est atteint. Tant l’employeur que le travailleur ont la possibilité de mettre fin au contrat de travail à l’âge de la pension moyennant un délai de préavis plus court que d’habitude.

Dirk Wijns, Director chez Acerta, commente : « Les employeurs ont-ils une idée du nombre de travailleurs qui seraient intéressés par la nouvelle loi ? Ont-ils déjà réfléchi à une stratégie à ce sujet ? Comment vont-ils aborder la chose ? Les questions ne manquent pas, mais c’est également l’occasion d’engager le dialogue et une possibilité d’élaborer soi-même une solution constructive. La ligne de fracture entre travail et pension se réduit à nouveau, mais la liberté de la combler pour les personnes intéressées s’agrandit. Dans notre pays, vous obtenez une pension complète après 14 040 jours prestés ou 45 ans de carrière (pension de 45/45). Si vous n’avez que 40 ans de carrière à l’âge légal de la pension de 65 ans, votre pension réelle est calculée selon la fraction de 40/45. Jusqu’à présent, il n’était pas possible de faire l’adaptation dans l’autre sens : 46/45 pour celui qui a travaillé 46 ans, etc. était impossible. Cela va changer à présent – à partir du 1er janvier 2019. »

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