Une enquête menée par IDEWE, le service externe pour la prévention et la protection au travail, auprès de 39.792 travailleurs belges montre qu’en 2021, 6,4 % d’entre eux ont été victimes de harcèlement moral au cours des six derniers mois. Les principales formes de harcèlement sont la rétention d’informations, les commérages et les remarques répétées sur une erreur. Il est aussi à noter qu’il existe des différences significatives dans les chiffres entre les hommes et les femmes et, dans une moindre mesure, entre les collaborateurs plus jeunes et plus âgés.
« Ces chiffres confirment que le télétravail renforcé n’a certainement pas mis fin au harcèlement moral », déclare Lode Godderis, CEO. « L’année dernière, nous n’avons pas constaté de diminution du nombre de dossiers effectifs à ce sujet, notamment parce que certains types de harcèlement se sont déplacés vers la sphère numérique. Dans la perspective du travail hybride, qui présente un certain nombre d’avantages et de défis en matière de dynamique de groupe, je lance donc un appel chaleureux aux employeurs pour qu’ils élaborent et mettent en œuvre une bonne politique de bien-être, en accordant une attention suffisante au harcèlement moral. Il est très important de disposer d’un nombre suffisant de personnes de confiance formées, qui peuvent être contactées facilement et qui sont connues au sein de l’organisation. »
Lorsque nous examinons la forme de harcèlement moral à laquelle les personnes sont confrontées, nous constatons que la ‘rétention d’informations qui complique le travail’ (42,7% en sont victimes au moins occasionnellement) et les ‘commérages’ (42,1%) arrivent en tête. En outre, 28,1% sont confrontés à des collègues qui « font des remarques répétées sur une erreur ». L’année dernière, il est apparu clairement que ces formes de harcèlement se produisent tout aussi facilement à domicile que par le passé, par exemple via des groupes WhatsApp ou Teams. Il est également frappant de constater que, par exemple, ‘l’exclusion’ (une forme de harcèlement qui a souvent un lourd impact psychosocial direct) obtient un score très élevé de 17,2%.
Lode Godderis : « Heureusement, les collègues sont aussi la solution au harcèlement moral. Les commérages, les insultes et l’exclusion sont des comportements dont on peut généralement capter des signes, même en tant que travailleur non concerné. Il existe plusieurs façons d’y faire face : offrir un soutien à la victime, confronter les harceleurs par rapport à leur comportement, ou encore aborder le sujet avec l’employeur. Le bon choix dépend naturellement de votre caractère, de la nature et de la gravité de la situation, ainsi que des souhaits et du bien-être de la victime. Les employeurs qui instaurent une culture d’entreprise et un esprit d’équipe positifs, avec une charte claire dans laquelle les comportements indésirables n’ont pas leur place, ont un avantage. Dans un tel cadre, les travailleurs trouvent un contrôle social sain beaucoup plus naturel. »
Différences entre les sexes et les catégories d’âge
Sur le plan démographique, un certain nombre de différences ressortent. « Les différences de chiffres entre les hommes et les femmes ont plusieurs explications, dont le type de travail et certains facteurs sectoriels et liés au travail. Ce qui est notable cependant, c’est que les hommes subissent des types de comportement spécifiques beaucoup plus fréquemment que les femmes, tels que la « rétention d’informations » (46,8% des hommes contre 38,2% des femmes), les ‘remarques répétées sur des erreurs’ (31,6% contre 24,3%) et les ‘blagues qui causent des surprises désagréables’ (13,9% contre 6,5%), alors que les chiffres pour les autres formes de harcèlement moral sont plus similaires entre les hommes et les femmes. »
En termes d’âge, les différences sont moins significatives, bien que les personnes de moins de 45 ans semblent subir plus de harcèlement (7,4 %) que celles de plus de 45 ans (5,3 %). En termes de types de harcèlement moral, la seule différence notable est que les collègues plus jeunes reçoivent plus de remarques répétées sur des erreurs que les collègues plus âgés (30,7 % contre 24,9 %).
Source: IDEWE