SD Worx constate pour les 10 premiers mois de cette année une augmentation de 4% du nombre de cyclistes bénéficiant d’une indemnité vélo par rapport à la même période l’année dernière. Ces chiffres confirment à nouveau le fait que les travailleurs ont redécouvert la marche et le vélo pendant la crise du coronavirus. Le nombre total de navetteurs cyclistes est probablement encore plus élevé ; le secrétariat social n’examine ici que les cyclistes qui reçoivent une indemnité vélo spécifique de leur employeur. Les employeurs ne sont pas tenus de le faire de manière générale. Le système rencontre le plus de succès en Flandre, suivie par Bruxelles. À Bruxelles, environ un cinquième des employeurs accordent une indemnité vélo. En Wallonie, il s’agit de moins d’un employeur sur dix.
Ces dernières années, le nombre de travailleurs cyclistes n’a cessé d’augmenter. Avec à chaque fois un pic pendant les mois d’été et une baisse pendant les mois d’hiver. 2020 a débuté comme une « année vélo » forte. En janvier, le nombre de collaborateurs qui se rendaient au travail à vélo (et bénéficiaient pour ce faire d’une indemnité vélo spécifique) était près de 20 % plus élevé qu’en janvier 2019.
Au cours de la première vague de la Covid-19, nous observons un net recul en avril 2020. Par rapport au mois de mars, le nombre de collaborateurs cyclistes diminue de 16%. Pour Anne Godisiabois, consultante chez SD Worx, ce n’est pas une surprise : « Notre pays était alors en confinement et le travail à domicile était la norme. Une indemnité vélo n’est exonérée de cotisations ONSS et d’impôts que si elle s’élève à maximum 0,24 EUR par kilomètre effectivement parcouru. La diminution du nombre d’indemnités est donc logique parce que de nombreux déplacements domicile-lieu de travail à vélo ont disparu. Il y a également 12 % de cyclistes en moins qu’en avril 2019. »
À partir de juin, la tendance recommence à augmenter et il y a eu une croissance constante. Les chiffres sont chaque mois plus élevé qu’en 2019. Ici aussi, l’effet Covid-19 peut jouer un rôle. Anne Godisiabois poursuit : « Lors de la première vague, nous avons dû nous limiter à des déplacements essentiels. Cela nous a amenés à réfléchir à l’utilité de nos déplacements, mais nous a aussi appris à nous déplacer de manière plus durable. Nous nous sommes promenés en masse à pied et à vélo. Il n’est pas exclu que ces bonnes habitudes revêtent désormais un caractère plus permanent et que nous les appliquions également dans nos déplacements domicile-lieu de travail. Là où l’on a le choix entre les transports en commun et le vélo, on optera aussi plus rapidement pour le vélo. Le risque de contamination est en effet considérablement réduit. La deuxième vague en octobre/novembre a amorcé une nouvelle baisse des indemnités vélo. Une conséquence logique, car le travail à domicile est l’une des mesures gouvernementales visant à endiguer la propagation du virus. Cette baisse s’accompagne également de la baisse classique du nombre de travailleurs cyclistes durant les mois d’hiver. »
En Flandre et à Bruxelles, environ un cinquième à un tiers des employeurs octroient une indemnité vélo. En Wallonie, la part des employeurs est inférieure à 10 %.
Moins de cyclistes en hiver, mais ils roulent plus longtemps
Le montant moyen de l’indemnité est de 47 €. Ce montant est toujours plus élevé pendant les mois d’hiver, même si nous constatons toujours une baisse du nombre de travailleurs qui perçoivent une indemnité vélo. L’explication est évidente. En été, il y a plus de cyclistes qui parcourent des distances plus courtes. En hiver, il y a un plus petit groupe de personnes qui roulent à vélo mais qui parcourent de plus longues distances.