Au premier trimestre 2021, en moyenne quatre PME sur dix occupant jusqu’à 250 travailleurs (39,9%) souhaitent recourir à la mesure d’aide « chômage temporaire pour cause de coronavirus », soit une augmentation par rapport à septembre (35,0%). Dans le secteur de l’industrie et de la construction, la part grimpe désormais à plus de six PME sur dix. La diminution du travail et la fermeture sont les principales raisons. Moins d’un quart désigne la quarantaine des collaborateurs comme motif. Une PME sur dix analyse cet appel en raison de la fermeture de l’école ou de la crèche des enfants de leurs collaborateurs.
La hausse concerne surtout les PME actives dans l’industrie et la construction : en septembre, moins de quatre PME sur dix (38,0%) pensaient devoir invoquer le chômage temporaire en octobre et novembre. En décembre, près de deux fois plus de PME (64,3%) estimaient avoir besoin du chômage temporaire au premier trimestre. Dans les secteurs des services la situation est plus stable. Ces entreprises peuvent également plus facilement recourir au télétravail. Il s’agit en moyenne de 35,1%, soit une situation comparable à celle de septembre (33,1%).
Par rapport à septembre, l’augmentation est surtout due au doublement de la part des PME qui devront invoquer le chômage temporaire pour plus de 50% et pour 100%. Ensemble, cela représente près de 18% (au lieu de 10 % en septembre) : près de 12% (11,5%) même pour 100 % des jours et 6,6% pour plus de 50%.
Vassilios Skarlidis, Directeur Régional PME chez SD Worx, explique les chiffres : « La hausse est la plus importante dans la région bruxelloise, avec presque un doublement. En septembre, Bruxelles semblait pourtant se ressaisir le plus rapidement. Plus de six PME sur dix de l’industrie et de la construction continueront à compter sur le chômage temporaire au début de 2021. Ce n’est pas la situation financière de fin 2020 qui prévaut. Un peu plus de la moitié (53,8%) a enregistré un recul financier (contre 36,6% stables, 9,7% en progression). Nous constatons toutefois un lien évident avec le volume de travail attendu : dans les PME de l’industrie et de la construction, une plus grande part s’attend à une baisse (36,1% au lieu de 26,5% en moyenne) et une plus petite part des PME s’attend à un statu quo ou à une augmentation. »
La quarantaine des collaborateurs n’est pas la raison principale
La diminution du volume de travail (69,1%) suivie de la fermeture obligatoire (37,8%) sont les principales raisons pour lesquelles les PME auront recours au chômage temporaire au premier trimestre. Près d’un quart (23,8%) des PME déclarent qu’elles recourront au chômage temporaire en raison de la quarantaine de collaborateurs. Seule une personne sur dix (10,8%) pense au chômage temporaire pour cause de fermeture de l’école/de la crèche des enfants. Il y a peu de différences entre les régions et les secteurs. La réduction du travail est la raison numéro 1 dans l’industrie et la construction ; la fermeture obligatoire y joue beaucoup moins (seulement 10%) que dans le secteur des services.
Les grandes entreprises invoquent davantage la raison de la quarantaine de collaborateurs. Plus l’entreprise est grande, plus il est probable que certains collaborateurs doivent être mis en quarantaine.
Source : pour ses prévisions d’emploi trimestrielles, SD Worx a interrogé pour la 43e fois un nombre représentatif de PME belges sur leurs attentes en matière d’emploi. 731 entreprises de 1 à 250 travailleurs y ont participé entre le 1er et le 13 décembre. Pour l’ensemble de l’échantillonnage, la marge d’erreur est de 3,0 % (intervalle de confiance de 95 %). L’enquête a été réalisée par le bureau d’étude DataD, qui fait partie de CityD-WES.