Suite au comité de concertation crise énergétique de ce milieu de semaines, la CSC appelle à des mesures supplémentaires qui s’imposent de toute urgence. « L’augmentation continue des prix de l’énergie que l’on craignait suscite d’énormes craintes financières dans de très nombreux ménages. Le nombre de personnes risquant d’être rapidement confrontées à des problèmes de paiement ne cesse de croître. Les querelles politiques entre les différents niveaux de pouvoir sont contre-productives et incompréhensibles. De nouvelles mesures doivent être prises très rapidement. »
Selon le syndicat chrétien, la baisse de la TVA sur les prix de l’énergie n’a pas apporté de réponse satisfaisante à l’augmentation exponentielle de la facture énergétique de ces derniers mois et n’apportera pas de solution fondamentale.
« Malgré la prolongation du tarif social élargi, le nombre de ménages accusant des retards de paiement va augmenter de manière exponentielle à court terme. Pire encore : la situation est à ce point critique pour de nombreux ménages que l’ancrage structurel d’un tarif social encore plus élargi semble être, pour de nombreux ménages, la seule possibilité de surmonter cette crise. Il est en outre de plus en plus évident qu’il faut accorder plus d’attention à un grand groupe de personnes n’ayant pas encore ouvert leur droit au tarif social. En ce qui concerne les prix du marché, les perspectives à long terme sont inquiétantes. »
Une collaboration doit dès lors rapidement être mise en place entre les différents niveaux de pouvoir et « ces derniers doivent consentir des efforts supplémentaires , si l’on veut éviter un drame social dans les mois à venir » :
- La loi sur la norme salariale de 2017 doit être adaptée. Cette loi empêche toute marge pour une concertation salariale. En raison de la loi sur la norme salariale, la perte de salaire résultant de la différence entre l’inflation (fortement influencée par la crise énergétique) et l’indice-santé ne peut être compensée, entrainant une baisse des salaires réels.
- Le mécanisme actuel du marché de l’énergie, basé sur les prix internationaux du gaz, se heurte clairement à des limites socioéconomiques inadmissibles. La CSC constate que sans intervention substantielle des pouvoirs publics, il sera impossible, dans les années à venir, d’atteindre des tarifs acceptables, une sécurité d’approvisionnement et de produire une énergie verte. Il est impératif que des mesures soient prises rapidement : le mécanisme de fixation des prix doit être revu.
- Le secteur de l’énergie réalise des surprofits surréalistes. Les pouvoirs publics doivent tout mettre en œuvre pour que ces surprofits retournent à la collectivité et non aux actionnaires. Il est inadmissible que des entreprises et leurs actionnaires tirent d’énormes profits de la crise actuelle, alors qu’elle met les ménages et certaines entreprises en grande difficulté.
- Lors de la révision éventuelle de ces mécanismes du marché dans le cadre de la transition vers des énergies renouvelables, il est important d’être plus attentifs à la stabilité des prix en impliquant les citoyens (coopératives). Les régions doivent également favoriser et accélérer les possibilités de rénovation, afin permettre à tout un chacun de procéder à des rénovations permettant /de réaliser des économies d’énergie, le cas échéant en accordant un (pré)financement collectif. Il faut également permettre aux ménages n’ayant pas la capacité de contracter un emprunt de produire eux-mêmes de l’énergie. Les primes régionales à la rénovation et les aides (qui vont prendre fin) à l’achat de panneaux photovoltaïques sont largement insuffisantes pour une grande majorité de la population. Les efforts des pouvoirs publics en la matière doivent être fortement revus à la hausse.
- Le budget de l’enveloppe bien-être – plus de 900 millions d’euros – destiné à augmenter les pensions et les allocations sociales ne peut être utilisé parce que les organisations patronales refusent de collaborer à l’élaboration d’un avis pour le gouvernement. Or, la loi stipule que les syndicats et les employeurs ont jusqu’au 15 septembre pour remettre au gouvernement un avis sur l’affectation de cette somme. Ce refus est incompréhensible, précisément au moment où l’urgence est réelle, surtout pour les revenus les plus bas. La CSC veut que les organisations patronales renoncent rapidement à leur attitude destructrice. A défaut, ce sera au gouvernement de décider de l’affection de cette enveloppe, le 16 septembre.
Source: CSC