Après quelques années d’instabilité économique, les entreprises se concentrent désormais sur la stabilisation et la croissance de leurs modèles, marchés et chaînes d’approvisionnement. Afin de favoriser la croissance en 2023, les exigences envers les dirigeants d’entreprise sont différentes. Les « soft skills » (ou compétences non-techniques, en français), autrefois considérées comme facultatives, évoluent vers des compétences essentielles et pertinentes. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire : ainsi, 1 conseil d’administration sur 3 affirme que la réflexion stratégique est importante, alors que moins d’1 sur 5 considère l’écoute active comme une compétence essentielle pour un leader, selon le Boardroom Navigator 2023 de Robert Half.
Ce qui fonctionnait hier ne fonctionnera donc pas forcément demain. Dans le cadre du recrutement d’un dirigeant, le conseil d’administration attache toujours une grande importance aux compétences traditionnelles en matière de leadership, telles que la vision stratégique et la résolution de problèmes. Ces compétences restent pertinentes, mais elles font parfois passer au second plan des soft skills importantes, voire essentielles pour faire face à des défis tels que la transformation numérique continue et l’attraction et rétention d’une nouvelle génération d’employés. Cela ne peut se faire qu’avec une base solide de soft skills telles que la créativité, les compétences en matière de négociation et l’écoute active.
« La résilience et les compétences en matière de négociation seront nécessaires compte tenu de la volatilité économique ; la pensée créative aidera à trouver des réponses à des défis nouveaux et complexes ; et l’écoute active impliquera une génération de personnes habituées à s’exprimer, via les réseaux sociaux et au-delà », explique Veronique Elskens, Regional Director Executive Search BeNeLux chez Robert Half.
La durabilité avant tout
Plus que jamais, les employés s’attendent à ce que leur leader soit non seulement un bon capitaine, mais aussi un communicateur exemplaire et durable. De plus, une entreprise doit également placer un objectif plus élevé au premier plan. Les questions ESG (Environnement, Social, Gouvernance) occupent une place de plus en plus prépondérante dans l’agenda des équipes de direction et des investisseurs, mais l’importance accordée aux compétences en matière de leadership liées à ces questions ESG ne semble pas suivre cette tendance.
Véronique Elskens tient à souligner leur nécessité: « Dans les deux prochaines années, la réglementation ESG sera renforcée. L’ESG exige et exigera toujours un large éventail de compétences, basées sur des disciplines de leadership telles que la finance, la technologie et la gestion de projet. Nous parlons donc d’une hybridation de domaines, liée par des données, des rapports et parfois même des mesures scientifiques. Mais mesurer et rapporter ne suffit pas ; les dirigeants doivent être responsables responsables du développement d’une mentalité d’entreprise qui répond au credo : ‘Faire des affaires, ce n’est pas seulement pour le profit, mais aussi pour le bien commun’. »
La parole est d’argent, l’écoute est d’or
Les nouveaux leaders disposent d’une position unique pour changer le cap de leur entreprise. Un tiers (29%) des conseils d’administration interrogés indique qu’il est important pour un leader de développer des relations interpersonnelles et professionnelles solides. C’est pourquoi l’importance des soft skills ne doit pas être sous-estimée. Celles-ci seront particulièrement utiles pour un nouveau leader au cours des six à douze premiers mois de sa prise de fonction. Cette période est en effet cruciale pour qu’il comprenne l’entreprise, les personnes et les réseaux importants. Et cela commence souvent par l’écoute.
« Pour comprendre une entreprise, il est essentiel de connaître son histoire, ses valeurs et les personnes influentes. De plus, des discussions approfondies avec les employés aident les nouveaux leaders à comprendre la culture d’entreprise et à découvrir comment celle-ci peut être développée davantage. En outre, les relations avec d’autres entreprises, les gouvernements et les organismes de régulation sont essentielles afin d’avoir une voix en dehors du conseil et de rester étroitement connecté avec le secteur ainsi qu’avec le paysage politique et économique. De bonnes compétences relationnelles sont donc indispensables pour un leader du futur », conclut Veronique Elskens, Directrice Régionale de la Recherche de Cadres pour la région BeNeLux.
Source: le Boardroom Navigator de Robert Half met en avant l’ensemble spécifique de compétences et d’expérience dont les équipes dirigeantes et les conseils d’administration en Europe ont besoin pour gérer une entreprise face aux défis d’aujourd’hui et de demain. Le rapport repose sur une enquête menée auprès de 400 membres d’équipes dirigeantes et de conseils d’administration, et de 50 fonds d’investissement. Les répondants sont issus de Belgique, de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni. Ils ont été sélectionnés dans un large éventail de secteurs d’activités et représentent des entreprises comptant de minimum 50 employés.