En publiant un mémorandum commun, les 3 Conseils de l’Egalité des Chances entre les Hommes et les Femmes souhaitent attirer l’attention des exécutifs fédéral et régionaux sur quelques-unes de leurs priorités pour la prochaine législature. L’emploi et la formation y occupent une place essentielle.
La Belgique doit également œuvrer à défendre ces priorités et la
progression des droits à l’égalité des chances aux niveaux européen et international.
Emploi
Aujourd’hui, le taux d’occupation des femmes est de 67%, en hausse constante, celui des hommes est de 75%. L’Europe recommande un taux de 80%. L’emploi est moins une question de taux que de qualité du travail ! Comme les hommes, les femmes qui travaillent ont besoin d’emplois stables, de rémunérations leur garantissant une réelle autonomie économique. Sortir
les publics les plus vulnérables et les moins qualifiés d’une précarisation accrue suppose :
- de réduire encore l’écart salarial entre hommes et femmes et d’améliorer la transparence de la formation des rémunérations ;
- d’investir plus intensément dans les infrastructures de l’accueil de la petite enfance, extrascolaire, les soins et les aides à domicile pour les personnes malades, âgées ou porteuses d’un handicap et les enfants, afin d’en améliorer l’accessibilité financière, géographique et en termes de place ;
- de décourager le travail à temps partiel involontaire par des mesures telles que :
- payer les heures complémentaires comme des heures supplémentaires ;
- organiser les horaires et leur variabilité requise par les employeurs/employeuses, plus en adéquation avec les responsabilités familiales et la vie sociale ;
- faire respecter la priorité pour obtenir un temps plein et la proportionnalité totale des droits ;
- informer sur les conséquences du temps partiel sur les prestations de sécurité sociale ;
- reconnaître et revaloriser socialement et financièrement les métiers et les tâches pénibles, notamment dans le care ;
- supprimer la condition d’éligibilité au chômage complet pour avoir droit au statut de travailleur/travailleuse à temps partiel avec maintien des droits ;
- de promouvoir des mesures d’aménagements raisonnables afin d’améliorer l’inclusion des travailleuses en situation de handicap dans les entreprises ;
- d’investir dans l’accompagnement des chercheuses d’emplois ;
- de travailler sur un meilleur encadrement du télétravail et une plus grande protection des télétravailleurs/télétravailleuses (cf. convention n°85 ) ;
- d’améliorer l’accessibilité et la lisibilité des congés, d’allonger le congé de naissance et de le rendre obligatoire aux mêmes conditions que le congé de maternité ;
- de garantir un accès au capital plus équilibré pour permettre aux femmes de se lancer dans l’entreprenariat et renforcer la visibilité des réseaux féminins.
Formation
- Encourager les jeunes à s’orienter vers des filières professionnelles essentielles pour la société et d’avenir, c’est-à-dire des métiers de soins aux personnes ou appartenant aux STEM et au numérique ;
- Investir dans la formation continuée et dans la reprise d’études sur toutes les formations qualifiantes ;
- Investir dans la reconnaissance des diplômes étrangers ou passer par une validation des compétences professionnelles spécifiques ou encore par la création d’une passerelle vers des formations personnalisées.
Source: Conseil de l’Egalité des Chances entre Hommes et Femmes