Le ralentissement économique ne laisse aucun répit aux entreprises : la lutte pour les talents spécialisés fait rage… Une nouvelle étude menée par l’agence de recrutement Robert Half auprès d’employeurs dans les secteurs de la finance, de l’IT et du digital, des RH, du juridique, de l’administration et du service client révèle que plus d’une entreprise belge sur quatre (27%) s’attend à être confrontée à une pénurie de candidats qualifiés au cours des prochains mois.

Bien que les chiffres de la Banque Nationale de Belgique montrent que quelque 100 000 emplois seront créés d’ici 2027, la croissance économique globale est estimée à seulement 1% par an. Les tensions géopolitiques et les changements politiques renforcent l’incertitude qui pèse sur les perspectives des entreprises. Pourtant, ce n’est pas la macroéconomie qui préoccupe le plus les employeurs.

Près des deux tiers (64%) des entreprises interrogées par Robert Half craignent tout simplement de ne pas trouver les bonnes personnes au moment où elles en auront besoin. La fidélisation des collaborateurs talentueux reste également un point sensible qui inquiète six employeurs sur dix. Autre défi : plus de la moitié (57%) de ces employeurs se sentent limités par des budgets serrés et des attentes salariales croissantes, qui compliquent le recrutement ou la fidélisation.

« Le marché du travail est peut-être en train de se calmer, mais la guerre des talents fait toujours rage pour les profils spécialisés », explique Joël Poilvache, Regional Managing Director chez le spécialiste du recrutement Robert Half. « Les entreprises qui ne revoient pas leur approche risquent, dans un avenir proche, de passer à côté des bons profils. Heureusement, il existe de nombreuses options pour celles qui souhaitent recruter de nouveaux collaborateurs potentiels. »

Des solutions créatives

La flexibilité figure bien entendu parmi ces options. Près d’un tiers des PME et quatre grandes entreprises sur dix proposent désormais des conditions de travail plus flexibles. Le recours aux horaires flexibles, aux jours de congé supplémentaires, aux salaires de départ plus élevés ou au télétravail, est de plus en plus fréquent pour convaincre les candidats.

« Certaines entreprises ont une plus grande marge de manœuvre dans leurs budgets et optent pour des avantages supplémentaires dans leurs packages salariaux. D’autres préfèrent des mesures, telles que l’adaptation des horaires de travail ou l’assouplissement des exigences du poste afin de pourvoir plus rapidement les postes vacants. »

Quelles compétences sont les plus valorisées?

Malgré les restrictions budgétaires, les entreprises veulent continuer à investir dans des collaborateurs qui possèdent les compétences requises. Le multilinguisme, l’analyse de données et l’expérience des systèmes ERP ou CMS sont par exemple très recherchés dans le domaine financier.

« Les candidats qui possèdent ces compétences peuvent souvent compter sur de meilleures conditions salariales ou une progression plus rapide au sein de l’entreprise », explique Joël Poilvache. « Les connaissances numériques sont quant à elles intéressantes dans tous les domaines, notamment les connaissances en matière de cybersécurité dans le secteur de l’IT et du digital, ou encore la capacité à utiliser des applications d’IA dans le secteur financier ou juridique. »

Bien que les collaborateurs aient parfois des sentiments mitigés à l’égard de l’émergence de l’IA, Joël Poilvache estime que cela n’a absolument pas lieu d’être. « L’IA présente aussi de nombreux avantages et offre surtout des opportunités. Les emplois ne doivent pas nécessairement disparaître, mais peuvent au contraire évoluer de manière positive. En tant qu’employeur, il est donc important de miser sur cette évolution. En effet, ceux qui forment leurs collaborateurs aux applications de l’IA en tireront bientôt de nombreux avantages. Mais tout commence par une formation adéquate. »

Source : Robert Half