Selon l’étude ‘The Word 2020: Forces for Change’, la technologie va modifier la pratique RH mais les équipes sont mal préparées.

Ius Laboris, alliance mondiale de cabinets d’avocats spécialisés dans les questions relatives au droit du travail, aux avantages sociaux et aux pensions, a dévoilé aujourd’hui les conclusions d’une étude approfondie sur les défis stratégiques et opérationnels des forces qui modifient le lieu de travail moderne. Les résultats de cette étude axée sur la technologie, menée auprès de 425 professionnels seniors des ressources humaines et du droit dans 25 pays d’Europe et d’Amérique du Nord, sont publiés dans le rapport intitulé « The Word 2020: Forces for Change ». Le rapport de cette année met en évidence la demande croissante de flexibilité au travail, la pénurie de talents, l’effet des technologies innovantes et d’autres forces qui influencent notre façon de travailler.

La plupart des personnes interrogées (73 %) révèlent que la priorité des RH pour trouver et conserver des talents est une fois de plus le principal défi. « Il y a eu une évolution notoire dans les priorités des gestionnaires des services juridiques et des ressources humaines au cours de l’année 2019. Alors que les résultats de l’an dernier portaient sur la préparation à l’ère du digital, les résultats de cette année révèlent à quel point les RH ont des réserves à ce sujet sur le plan pratique. Autrement dit, quels sont les obstacles auxquels elles sont confrontées dans des scénarios réels de recrutement et de développement des talents?», constate Chris Engels, Président de Ius Laboris.

La recherche axée sur la technologie révèle que les RH pourraient être frappées de plein fouet par la technologie, en particulier dans les trois domaines suivants :

  1. optimisation du recrutement (25 %) ;
  2. gestion de la main-d’œuvre à distance (17 %) ;
  3. productivité sur le lieu de travail (16 %).

Seulement 37 % des entreprises déploient réellement une stratégie technologique en matière de RH.

Pour ce qui est de l’optimisation du recrutement, la technologie peut soutenir un processus qui, dans certains cas, se résume à « l’alchimie entre les différents acteurs humains ». Il existe toutefois différents outils qui peuvent optimiser le processus, notamment des solutions plus précises basées sur les traits de caractère, des analyses prédictives et des outils qui évaluent l’adéquation culturelle et la capacité à collaborer, ainsi qu’un logiciel de reconnaissance faciale qui prétend débloquer le « risque » lié à une personne pour une entreprise.

Cependant, l’enquête a également montré qu’il existe une grande disparité entre la vision et la réalité. En effet, seulement 8 % des personnes interrogées disent utiliser l’intelligence artificielle (IA) ou l’apprentissage automatique (machine learning) dans le domaine du recrutement. Comme raison principale de cet état de fait, elles invoquent que de nombreuses entreprises souffrent d’un manque de budget, 42 % des répondants déclarant que c’était la principale pierre d’achoppement.

La technologie a certainement le potentiel de transformer le processus de recrutement et de repenser la façon dont les entreprises interagissent avec leurs (futurs) employés. En dépit de l’enthousiasme manifesté par les professionnels des RH pour le potentiel de la technologie – pour rappel, 97 % des répondants pensent que la technologie fera une différence dans les RH –, seulement 37 % des entreprises ont implémenté une stratégie de technologie des RH. Par conséquent, il existe un frein à l’exploitation pleine et entière des potentialités des entreprises.

Des avantages liés à l’utilisation de la technologie reconnus dans le processus de recrutement.

Dans le débat public, l’équité est souvent avancée comme un avantage potentiel de l’utilisation de la technologie dans le processus de recrutement. Cependant, à la question de nommer les plus grands avantages de la technologie de recrutement, l’équité a obtenu une note étonnamment faible (6 %) dans le cadre de cette enquête.

Selon ces professionnels, la technologie reflète les dérives (biais) de ceux qui l’ont créée. Le constat est le même pour la technologie de recrutement. Par ailleurs, plus l’IA devient complexe, plus il est difficile pour les femmes et les hommes de savoir comment une décision a été prise. Même si les professionnels des RH se méfient de la technologie, 22 % ont dit qu’ils l’utilisaient quand même, même s’ils sont exposés aux risques liés à d’éventuels biais.

Selon les professionnels des RH, le plus grand avantage de l’utilisation de la technologie de recrutement réside dans une certaine efficacité. Les entreprises affirment que l’expérience des candidats peut être améliorée en utilisant par exemple des « chatbots » basés sur l’IA, de sorte que les demandeurs d’emploi puissent poser plus de questions à l’avance. Deuxièmement, les algorithmes peuvent être utilisés pour examiner les CV et accélérer leur traitement afin de s’assurer que les candidats reçoivent rapidement une réponse. Troisièmement, un logiciel peut être utilisé pour analyser la langue, le timbre de la voix et les mimiques faciales des candidats, et les comparer à ceux des candidats qui ont été sélectionnés précédemment.

« Que la technologie fournisse un niveau de filtrage de base des candidatures ou des algorithmes plus élaborés, il est fondamental que les professionnels des RH adoptent les innovations technologiques. Ces dernières années, le lieu de travail a subi une véritable métamorphose et son évolution est loin d’être terminée. Au sein de notre réseau, nous sommes constamment à l’affût des dernières tendances et innovations du secteur, et nous surfons sur le haut de la vague afin de soutenir à la fois les employeurs et les employés dans cette période de changement et de nouvelle dynamique impulsée par la technologie, » conclut Chris Engels, Président de Ius Laboris.

Source: Ius Laboris

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