La crise du coronavirus a touché, économiquement et logistiquement, de nombreux secteurs et celui du recrutement ne fait pas exception. Parmi les nouvelles façons de travailler figureront sans doute les recherches d’emploi et candidatures à travers une évolution des critères de recrutement, tant du côté des candidats que des employeurs. Lors de la reprise du marché de l’emploi, le bureau de recrutement PageGroup constate une réelle évolution sur le marché belge.
« Être recruteur, c’est avant tout être un observateur du marché. La crise a été un réel catalyseur de plusieurs changements profonds au sein de la société, ce qui a résonné aussi au sein du secteur de l’emploi et du recrutement. La manière dont les entreprises ont géré et survécu à la crise jouera désormais un rôle essentiel dans le choix d’un candidat. De même, les entreprises attacheront une grande importance aux capacités d’adaptabilité et d’autonomie dont le candidat a fait preuve durant le confinement » explique Thibaud Adès, Managing Director de PageGroup Belgique, Luxembourg et Suède.
La bonne gestion de la crise par l’entreprise, un critère capital pour les candidats
Du côté des candidats, on remarque que la stabilité de l’entreprise et sa résistance durant la crise du coronavirus sera un élément déterminant dans le choix du postulant. « Cette crise a été catastrophique pour certaines entreprises, qui ont vu leurs rentrées fortement réduites voire complètement à l’arrêt. On a vu que des situations comme celle-ci mettent à risque beaucoup de petites structures. Alors qu’avant on pouvait constater une certaine légèreté dans le choix de son futur employeur, dorénavant et pour plusieurs mois encore, un des éléments clé sera la solidité financière et structurelle de l’entreprise pour laquelle le candidat va postuler ».
Vient ensuite la manière dont l’entreprise a géré la situation, et sa bienveillance envers ses employés. En plus de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), les entreprises vont désormais se distinguer davantage par la manière dont elles ont géré la situation : bienveillance envers leurs employés, outils mis à disposition, mesures de compensation financières, etc.
De manière plus fondamentale, toute la politique de télétravail et surtout de télé-accompagnement – à savoir la capacité de former et de se former à distance –, va être un élément indispensable que les employeurs vont devoir définitivement intégrer.
Finalement, c’est le type de management qui distinguera une entreprise plutôt qu’une autre : « La fracture va se creuser de plus en plus entre les sociétés au management vieillissant – où il faut être présent au bureau, où l’employeur contrôle ses employés – et un management moderne où on fait confiance à ses employés et où on se met d’accord ensemble sur ce qui doit être fait. A présent, de plus en plus de candidats vont faire cette distinction », explique Thibaud Adès.
Le confinement et le travail à distance ont aussi permis de mettre en lumière les compétences des travailleurs, distinguant les employés autonomes de ceux qui ont besoin de la structure du lieu de travail pour réaliser leurs tâches. De ce fait, les sociétés ne vont plus vouloir prendre de risques. Elles vont valoriser les personnes autonomes, flexibles, responsables qui sont aussi performantes au bureau qu’en travaillant à distance et qui savent allier le travail individuel et collectif.
D’ailleurs, des questions sur la façon dont le candidat a vécu le confinement professionnellement, sur son organisation entre vie privée et vie professionnelle seront certainement intégrées aux questionnaires de recrutement.
Autonomie, expérience, flexibilité et maîtrise des outils digitaux seront dès lors les critères favorisés par les recruteurs après la crise du coronavirus.
« Cette période post-coronavirus est une opportunité de tournant importante pour le secteur. Avant, une entreprise était essentiellement orientée vers le profit. A présent, elle doit se focaliser sur la création de valeur et de sens à son travail, avec une approche durable et respectueuse pour l’environnement. Ces éléments doivent être au centre si une entreprise veut fédérer les meilleurs talents. L’essentiel est désormais de générer de l’engagement, même à distance », conclut Thibaud Adès, Managing Director de PageGroup Belgique, Luxembourg et Suède.