Le confinement a provoqué une diminution de 22% des heures de travail prestées au mois d’avril.

Près de six heures de travail sur dix (61,3%) ont été effectivement prestées en avril 2020, soit au beau milieu du confinement imposé par le coronavirus. C’est 22 % de moins qu’en avril 2019. Cette diminution s’explique principalement par l’utilisation massive du système de chômage temporaire. Par ailleurs, le nombre de jours de vacances pris a lui aussi chuté. Ceux-ci seront donc reportés à plus tard dans l’année, ce qui signifie de facto que le taux moyen de prestation d’heures de travail (73%) ne sera certainement pas atteint à la fin de l’année.

L’analyse émane du secrétariat social Acerta qui s’est basé sur les données concernant un ensemble de 32.000 employeurs. En avril 2020, seulement 61,3% du temps de travail a été effectivement presté. À titre de comparaison, près de huit heures de travail sur dix (78,3 %) avaient été réellement effectuées en avril 2019.

Au cours d’une année moyenne, environ 73 % du nombre théorique d’heures de travail sont effectivement prestés. Les raisons de la non-prestation de travail sont très diverses. Les vacances, les jours fériés, la maladie, le crédit-temps/congé parental et le chômage temporaire jouent un rôle important à cet égard. Le mois d’avril connaît traditionnellement une diminution des prestations en raison des vacances de Pâques au cours desquelles de nombreux parents d’enfants scolarisés prennent congé. Si peu de travailleurs ont pris congé cette année, sans aucun doute à cause du confinement, le chômage temporaire a lui connu un pic important, ce qui a contraint davantage de travailleurs à rester chez eux et a entraîné une chute du nombre d’heures de travail effectivement prestées.

Le fait que considérablement moins de jours de vacances aient été pris durant les vacances de Pâques inquiète quelque peu Acerta. Tous ces jours devront être pris à une date ultérieure, de sorte qu’à la fin de l’année, le nombre total d’heures prestées restera inférieur à la moyenne. Olivier Marcq, juriste chez Acerta, indique : « Le chômage temporaire et les vacances ne sont pas des vases communicants. Nos entreprises doivent donc encore s’attendre à une non-prestation d’heures de travail causée par la prise de vacances. Nous pouvons d’ores et déjà en conclure que le taux de prestation annuel moyen de 73 % ne sera pas atteint cette année et sera inférieur de quelques points de pourcentage. »

Cette diminution du taux de prestation en avril 2020 n’est évidemment pas une surprise, car le mois d’avril a été caractérisé par le pic de la pandémie de coronavirus dans notre pays et donc par l’apogée de l’utilisation du chômage temporaire. Mais ce n’est pas tout : le nombre de travailleurs en activité en 2020 est considérablement plus élevé qu’il y a quelques années. La diminution du nombre d’heures de travail effectivement prestées sera dès lors moins prononcée que les années précédentes, car plus de personnes ont un emploi. « Il est utile de rappeler que les chiffres de l’ONSS datant de début 2019 et de début 2020 indiquent que le taux d’occupation a augmenté de 1,5 % l’année dernière. Le pic de chômage temporaire s’inscrit donc dans le cadre plus large de l’augmentation du taux d’emploi. Il s’agit d’une réalité à ne certainement pas négliger. »

Deux fois moins de travail presté dans les plus petites entreprises

En avril, les plus petites entreprises ont enregistré une diminution plus nette des heures de travail prestées que les grandes entreprises en raison du coronavirus. Un peu plus de la moitié du temps de travail (51,6 %) a été effectivement prestée dans les entreprises comptant quatre travailleurs ou moins en avril dernier. Seules les entreprises de plus de 50 travailleurs ont presté plus de six heures de travail sur dix. On observe généralement l’inverse dans des circonstances « normales » : les plus petites entreprises affichent un pourcentage total de temps de travail presté supérieur à celui des grandes entreprises. Ces dernières ont en effet l’habitude d’accorder plus de jours de congé ou de crédit-temps et les travailleurs y sont davantage absents pour cause de maladie ou d’accident. Le coronavirus a totalement inversé la tendance.

Olivier Marcq précise : « Il est possible que le télétravail y soit pour quelque chose. À l’échelle européenne, nous constatons également que moins d’heures de travail ont été perdues dans les pays où le télétravail a été privilégié durant l’épidémie de coronavirus. C’est ce qu’il ressort d’une étude d’Eurofound. Et la Belgique a été à l’un des meilleurs élèves dans ce domaine durant la crise. »

Si nous observons les différents secteurs, nous constatons que le commerce et l’industrie manufacturière ont été les plus touchés en termes de temps de travail en avril. Ils ont en effet enregistré une diminution de plus de 60 % du nombre potentiel d’heures de travail effectivement prestées. Le secteur des services a lui aussi subi une forte baisse des prestations. Le secteur non marchand au sens large et le secteur financier ont proportionnellement connu le nombre d’heures de travail prestées le plus élevé.

« Le fait que “seulement” 68,9 % du temps de travail ait effectivement été presté dans le non-marchand peut paraître étrange. Nous pensons en effet tous aux professionnels de la santé qui ont dû prester davantage d’heures de travail. Toutefois, la diminution observée par rapport à l’année dernière est plus faible que dans les autres secteurs. Par ailleurs, le non-marchand se compose également de bien d’autres organisations (pensez par exemple aux entreprises de travail adapté, précédemment appelées ateliers protégés) dans lesquelles le taux d’activité a également chuté. Enfin, les travailleurs du non-marchand ont pris congé comme à l’accoutumée durant les vacances de Pâques et l’absentéisme a été légèrement supérieur à la normale.  »

 

Source: ces données proviennent des prestations effectives et des absences des travailleurs de plus de 32.000 employeurs. Les maladies de plus d’un an n’ont pas été prises en compte. Toutes les autres suspensions concernent le congé de maternité, le repos compensatoire, le congé parental, le crédit-temps, les vacances, le chômage ou la maladie (de moins d’un an)

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