Editorial – Pas de quoi s’inquiéter quant à la généralisation de la semaine de 4 jours! Elle est déjà là…

La mise en oeuvre du Labour Deal et d’une de ses mesures phares – en l’occurence la semaine de 4 jours – peut provoquer quelques sueurs froides auprès des managers et des dirigeants d’entreprise. Bien sûr, le législateur bouscule une fois de plus les pratiques installées dans nos organisations en matière de planification du travail et de suivi administratif. On ne le remercie pas. Mais au-delà, il introduit une couche de complexité supplémentaire dans la manière de coordonner les équipes, de répartir la charge de travail et de stimuler une collaboration efficace. Soit. Malgré tout, le mot d’ordre pour les teams RH et le management pourrait être celui-ci: on reste cool ! Et on vous explique pourquoi.

Pas de quoi s’inquiéter en effet. Et nous avons retenu trois raisons principales pour lesquelles les mesures gouvernementales ont à nouveau un temps de retard sur la réalité du terrain. Entrons dans le vif du sujet.

Pour commencer, la modification des journées de travail à hauteur de 10 heures par jour environ représente le quotidien d’un grand nombre de travailleurs déjà. Que ceux-ci comptabilisent ou pas les heures supplémentaires restées par rapport à l’horaire de référence ne change pas grand chose. La journée de 8 heures ne correspond plus trop à la pratique concrète. Les plages de travail se sont élargies pour que nos entreprises soient en capacité de répondre au niveau d’exigence des clients en matière de présentéïsme. La dictature du client est telle que nous avons modelé nos organisations – parfois en augmentant les effectifs (rarement), souvent en implémentant des horaires variables qui de facto allongent les journées de travail – pour répondre sans interruption aux caprices de nos clients adorés.
Le défi de la semaine des 4 jours est pour cette raison déjà bel et bien anticipé, même si le travail à distance requiert sur le plan managériales des efforts supplémentaires sur le plan de la coordination. Pas insurmontable.

Ensuite, nous devons nous réjouir de la vitesse et le talent avec lequel nos collègues se sont adaptés aux conditions imposées par la pandémie dont certaines sont installées durablement dans une logique de confusion croissante entre les sphères privée et professionnelle. Cependant, nous sommes rattrapés par un constat douloureux. La gestion de la sphère privée est de plus en plus complexe et de plus en plus coûteuse. Il est logique que les travailleurs compensent cette double équation par le ’seul’ outil dont ils disposent pour tenir le cap: le temps! Pour limiter les coûts de la vie domestique (saloperie d’inflation) et en gérer les difficultés quotidiennes, nos collaborateurs ont besoin du temps, au moins autant qu’ils ont besoin de cash. Nos entreprises doivent-elles en tenir compte? Evidemment. Et elles n’ont certainement pas attendu le Labour Deal pour y penser.

Enfin, et même si nous pouvions déduire de ce qui précède que la semaine des 4 jours n’est qu’une autre réglementation inodore, incolore et insipide pour nos entreprises, le principal défi collectif auquel nous devons faire face, çàd celui de l’intelligence collective et de la collaboration efficace entre des egos compétents et surmotivés, est à l’agenda depuis plus de deux longues années à minima. Covid oblige. Nos entreprises n’ont pas attendu que le Parlement parlemente pour entamer la quête de l’efficience organisationnelle. Le process est loin d’être abouti, c’est certain. Et même si administrativement, nous serons à nouveau empêtrés dans les modifications de système et de comptabilisation des heures prestées. Un moindre mal finalement, si l’équilibre de vie de celles et ceux qui font tourner la boutique s’en trouve amélioré.

Jean-Paul ERHARD

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