Éditorial – Quelques idées pour simplifier le monde du travail?

Réduire le poids de la lourdeur administrative… C’est ce que tout le monde souhaite et qui, pourtant, n’arrive jamais… La furia réglementaire des pouvoirs exécutifs n’a pas de limite et les couches de complexité s’accumulent. Face aux normes et contraintes imposées par les différents niveaux de pouvoir et autres corps intermédiaires, des entrepreneurs s’épuisent et des managers se perdent dans des mesures administratives qu’ils ne parviennent pas à appliquer. Pourrions-nous imaginer une taskforce – une de plus ! – qui aurait pour seule mission l’élimination radicale de quelques dispositions dépassées et d’outils qui ne répondent manifestement plus à la réalité du monde du travail ?

Car, pour venir à bout de nos to-do listes et de nos plans d’action, il faut toujours commencer par s’alléger de ce qui entrave le bon déroulement de notre quotidien. C’est une simple question de bon sens. Quels chantiers pouvons-nous ouvrir afin de renforcer la lisibilité, puis l’attractivité, de notre marché du travail ? On ouvre les chakras…

Réduire le nombre de formules de contrats flexibles, sources de précarité

Premier exemple: pourrions-nous travailler ensemble demain sans la formule du contrat à durée déterminée? Nous avons aujourd’hui suffisamment de solutions en matière de travail flexible, que ce soit par le biais de l’interim qui s’est habilement positionné pour remplacer les périodes d’essai ou par l’extension progressive des flexi-jobs.
La formule du CDD n’est pas valorisante dans un processus de recrutement dans la mesure où elle témoigne dans la plupart des cas des doutes de l’employeur. Elle fige par ailleurs une période qui n’offre pas vraiment de perspective future aux parties. Et elle reste pénalisante surtout pour les travailleurs qui portent ce statut et souffrent de facto d’un réel handicap social (comment investir dans la vie privée avec un horizon à durée déterminée ?).

Remplacer les quotas par un pari positif en faveur de la diversité

‘Attention, terrain glissant’, comme on le dit dans ces cas-là… Le sujet peut être polémique. Se débarrasser des quotas qui sont une contrainte intolérable pour les entrepreneurs libres, c’est prendre le pari que nous avons intégré désormais la richesse et la puissance de la diversité et que celle-ci ne ‘doit’ plus être imposée.
C’est aussi du pragmatisme économique tant il semble évident que nos prises de décision, dans quelque entreprise que ce soit, ont tout intérêt à être représentatives de la réalité naturellement diverse de notre société et de nos clients.
C’est enfin courir le risque de ne pas voir avancer le principe d’inclusion indispensable au bon équilibre de nos sociétés et de voir grandir certaines inégalités. Personne n’y a toutefois intérêt, à commencer par les responsables d’entreprises qui ont, pour la plupart, besoin d’un environnement stable pour continuer à se développer.

Rendre la concertation sociale praticable en rendant l’initiative à la majorité des travailleurs

Autre domaine sensible, celui du dialogue entre partenaires sociaux. Le futur proche ne s’annonce pas serein, c’est le moins qu’on puisse dire. Et le constat que nous portons en écoutant celles et ceux qui y participent quotidiennement est celui d’une incompréhension et d’une incapacité à communiquer qui grandissent.
Il est temps de revoir quelques principes fondateurs. Les structures de CE et de CPPT imposées et hyper réglementées à partir de 50 travailleurs ne sont plus de notre temps. Elles sont d’ailleurs la plupart du temps saisie comme une opportunité par des collaborateurs en opposition avec le projet de l’entreprise et en quête d’une protection sociale supplémentaire.
Parlons clair: soit il y a une demande de représentation des travailleurs, peu importe le nombre de personnes travaillant dans l’entreprise d’ailleurs et la concertation s’organise même si l’entreprise n’est clairement pas un lieu démocratique. Soit il n’y en a pas et on laisse vivre l’entreprise en harmonie.

Nous pourrions continuer l’énumération, en nous félicitant prudemment de la fin annoncée du Federal Learning Account ou encore d’une possible réforme fiscale qui procéderait à un grand nettoyage de printemps… Le jour où un exécutif rangera la pièce avant de partir n’est malheureusement pas encore venu.

Ce ne sont que quelques idées, voire des vœux pieux, mais qui sait… Avec la magie de Noël ?
Nous voulons y voir de futures pistes de réflexion à développer ensemble. Bien sûr, il y a le risque que cela sonne comme un manifeste libéral… Mais tout ceci est beaucoup plus subtil qu’une virulente revendication ‘patronale’.

Quelle est notre ambition? Nous visons comme toujours le double impact. Ce qui veut dire? Il s’agit à l’évidence de soutenir et faciliter la démarche entrepreneuriale (sans laquelle rien n’est possible, faut-il le rappeler!) ET, en même temps, d’améliorer l’Expérience Collaborateur. Et d’affirmer une fois de plus que cette ambition sera bipolaire, ou ne sera pas.

Jean-Paul Erhard

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