Depuis l’avènement du gouvernement Macron, la France tente de se réappropriai un certain leadership en matière de recherche en Intelligence Artificielle (IA). Le rapport tant attendu sur la stratégie hexagonale en la matière doit être rendu public, ce mercredi 28 mars 2018, au soir. Question centrale : comment enrayer la fuite des chercheurs français en IA vers Facebook ou Google ?
Cédric Villani, député LREM en charge de la mission sur l’intelligence artificielle, annonce d’emblée qu’il ne s’agit pas de mieux les payer. Ce matin, le célèbre mathématicien a expliqué que « l’une des parties les plus douloureuses qu’il a fallu regarder en face », lors de la rédaction du rapport sur l’IA, a été le problème de la fuite des talents vers l’étranger.
« C’est un sujet considérable. Dans le rapport, il y a un large volet sur l’amélioration des conditions de travail des cerveaux français au sein de nos laboratoires. La fuite des experts français en IA ne s’explique pas seulement par les salaires attractifs que proposent les laboratoires de recherche sur l’IA étrangers où certains talents français ont choisi de travailler. Dès qu’on parle de conditions, on pense tout de suite aux salaires, alors qu’il y a beaucoup de choses qui sont autant, voire plus importantes. »
Lorsque le député a interrogé des chercheurs français qui « ont sauté le pas » pour travailler au laboratoire FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research) à Paris, au laboratoire de Google à Zürich (Suisse) ou au laboratoire de DeepMind à Londres, ils ont parlé de salaires mais aussi de « moins de pression administrative pour pouvoir mener nos projets, plus de facilité de recrutement, plus de facilité d’achat de matériel, plus de facilité de calculs pour faire nos expériences »…
Le député en charge de la mission a encore révélé que la stratégie du pays en la matière reposera sur quatre secteurs économiques prioritaires: la santé, les transports, la défense et l’environnement.
La simplicité (agilité?) organisationnelle semble bien constituer la pierre d’achoppement lorsqu’il s’agit de retenir les talents prometteurs au sein de nos organisations traditionnelles.
Source : Business Insider