Selon le secrétariat social Acerta, les formules de mobilité durables pour les déplacements domicile-lieu de travail ont le vent en poupe. De plus en plus de travailleurs se rendent régulièrement au travail à vélo et reçoivent donc une indemnité vélo. En 2017, leur pourcentage est passé au-dessus des 15 %. Ils reçoivent en moyenne une indemnité de 31 euros par mois en sus de leur salaire. La mobilité durable peut-elle devenir un atout pour les employeurs?
Lorsque le budget de mobilité sera un fait, selon toute vraisemblance au 1er octobre, on s’attend à ce que certains travailleurs rendent leur voiture de société pour aller travailler à vélo ou via un autre moyen de transport durable. L’an passé, près d’un travailleur sur quatre – 24,21 % – utilisait régulièrement son vélo pour se rendre au travail. Le pourcentage de travailleurs bénéficiant d’une indemnité vélo augmente chaque année. En 2017, celui-ci avait déjà franchi les 15 %. Ils recevaient alors en moyenne une indemnité de 31 euros par mois. Olivier Marcq, juriste, explique : « De plus en plus de secteurs professionnels obligent les employeurs à verser une indemnité vélo à leurs travailleurs. Cependant, un grand nombre d’employeurs décident spontanément de l’attribuer dans le cadre de la mise au vert de leur politique de mobilité. »
Quelle évolution pour le parc de voitures de société?
En Belgique, les voitures de société restent un élément de rémunération très apprécié par les employeurs et travailleurs, notamment en raison de la lourde (para)fiscalité. Ces voitures de société roulent généralement au diesel, considéré comme un grand pollueur avec ses particules fines. Nous voyons que le passage à des carburants plus propres s’amorce également dans le monde professionnel, mais il s’agit naturellement d’un travail de longue haleine avant que la flotte des voitures de société ne soit totalement verte.
Outre le passage progressif du diesel à l’essence pour les véhicules de société, les chiffres du baromètre de mobilité édition 2017 d’ACERTA révèlent que le vélo gagne du terrain et que les transports en commun ont de plus en plus de partisans.
« Il y a cinq ans, la voiture de société électrique existait à peine et celle fonctionnant au gaz tout simplement pas. Maintenant bien. En 2017, 8,3 % des voitures de société roulaient à l’essence, il s’agit toujours d’une petite minorité, mais elle a doublé par rapport à 2012. La réforme de la fiscalité pour les entreprises en matière de voitures de société qui entrera en vigueur à partir de 2020 accélèrera indubitablement le passage aux véhicules électriques ou roulant à l’essence ou au gaz », ajoute Olivier Marcq.
La mobilité combinée augmente de 9 % sur base annuelle.
Beaucoup de travailleurs ne se limitent pas à un moyen de transport pour le déplacement entre leur domicile et leur lieu de travail. Un jour, ils utilisent leur voiture et l’autre, leur vélo ou les transports en commun pour aller travailler.
La combinaison la plus fréquente est d’utiliser alternativement le vélo et la voiture. 8,74 % des travailleurs se rendent de cette manière au travail. Seul 0,8 % des travailleurs utilisent en alternance le vélo et les transports en commun et 0,5 % alternent leur voiture privée et les transports en commun, mais ces tendances sont cependant en vogue grâce au succès des plans cafétéria. Avec l’introduction du budget de mobilité, la tendance devrait s’accroître.
Planifier intelligemment la mobilité.
La mobilité est aujourd’hui un facteur important du contrat de travail. « Ce sont les employeurs gérant avec maturité la question de la mobilité qui en tireront avantage. S’il est possible de mieux harmoniser le difficile équilibre vie professionnelle-vie privée et d’en même temps diminuer les retards causés par les files, pourquoi s’en priver ? Pour ce faire, le budget de mobilité crée un cadre intéressant. Cash for Car est un premier pas dans la bonne direction. Cette solution peut constituer une marche vers le budget de mobilité. Davantage d’options font en sorte que chacun puisse toutefois trouver sa solution. Et ce, sans toucher aux frais pour l’employeur. Il ne s’agit pas ici de bannir la voiture de société, mais de planifier intelligemment la mobilité. »
À propos des chiffres – Les données ont été collectées entre 2017 et 2018 via le baromètre de mobilité ACERTA et offrent une image représentative de la situation de la population active belge issue du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.