Alors que la fin de l’année universitaire est arrivée et que les employeurs espèrent recruter à tour de bras de nouveaux talents, les jeunes diplômés sont 16% de moins à se lancer sur le marché du travail que l’année dernière. Et cela, malgré une hausse de 45% de postes à pourvoir par rapport à 2020 (et 30% par rapport à 2019). « Cette baisse significative du nombre de jeunes diplômés qui se lancent dans la vie active est problématique pour le marché du travail »explique Olivier Dufour, Executive Director de Page Personnel Belgique. Toutefois, elle peut aisément s’expliquer par la brutalité avec laquelle les jeunes ont été confrontés à l’effet de la pandémie sur l’économie.
« Les employeurs peinent de plus en plus à recruter alors que nous avons rarement eu autant d’offres d’emplois en Belgique. Aujourd’hui, les jeunes diplômés peuvent trouver des jobs correspondant à leurs attentes extrêmement rapidement. La crise sanitaire et le poids qu’elle a eu sur le moral des étudiants explique en partie leur désir de ne pas se lancer tout de suite dans le travail et de profiter encore un peu » reprend Olivier Dufour.
Toujours plus d’offres pour moins de jeunes candidats
Comment expliquer que 16% de jeunes diplômés en moins se lancent sur le marché du travail en 2021 alors que cette année voit 45% d’offres d’emplois supplémentaires par rapport à 2020 ? Et même 30% de plus par rapport à 2019, avant même le début de la crise sanitaire? De nombreux jeunes ont vécu 2 années très éprouvantes d’un point de vue psychologique et scolaire causées par l’épidémie de coronavirus. Nombre d’entre eux souhaitent aujourd’hui penser d’abord à eux et prendre un peu de recul avant de décrocher leur premier travail.
Olivier Dufour ajoute : « En plus de ces jeunes qui ressentent le besoin de changer d’air, nous rencontrons de nombreux jeunes diplômés qui, tout comme en 2009 après la crise économique mondiale, sont effrayés d’arriver sur le marché du travail qu’ils croient en crise et craignent ainsi de ne pas trouver d’emploi rapidement, décidant de se lancer alors dans des formations complémentaires. A ces jeunes-là nous leur disons: la situation est complétement différente d’il y a 10 ans. En 2020 et 2021, l’économie a tenu, le marché de l’emploi n’a plus été aussi fort depuis des années. Les entreprises vivent une guerre des talents, n’ayez pas peur de vous lancer. »
Un fossé se creuse entre jeunes diplômés et non-diplômés
Nombre d’étudiants ont encore le taux de chômage, dont on parle sans cesse, en trompe l’œil. Alors qu’aujourd’hui, il est plus difficile pour un jeune diplômé de ne pas trouver de travail que d’en trouver un. Tous les secteurs recrutent. Mais pas égalitairement pour tous les profils… Avec la digitalisation des métiers, l’avènement de la R&D et du secteur tertiaire, le fossé entre les possibilités d’emploi des jeunes diplômés et non-diplômés ne fera que croître au cours des prochaines années.
« Les jeunes non-diplômés trouveront toujours du travail mais de plus en plus difficilement comparé aux jeunes diplômés dont les acquis s’avéreront précieux. La grande différence entre les deux sera aussi la possibilité de choisir. Aux jeunes non-diplômés, nous conseillons de mettre le paquet sur les langues. Aujourd’hui, parler plusieurs langues vous ouvre de nombreuses portes, même sans diplôme » conclut Olivier Dufour.