Une enquête récente sur le thème de ‘La Santé Mentale au Travail’, fait apparaître qu’un tiers des travailleurs (32 %) sont dérangés pendant leurs congés. À nouveau un tiers (33%) des travailleurs affirment que leur employeur attend d’eux qu’ils décrochent leur GSM ou qu’ils répondent à leurs e-mails en dehors des heures de travail. Pas de très bon augure, à la veille des grandes vacances … Il est en tout cas manifeste que la charge de travail sur les salariés croît sans cesse. Et les employeurs ont tout intérêt à se soucier préventivement du bien-être mental de leurs collaborateurs.
L’enquête, menée à la demande de Delta Lloyd Life, fait apparaître que, si plus de la moitié des travailleurs belges (55 %) aiment leur travail, 40 % d’entre eux sont constamment sous pression. Pour 23 % des travailleurs, les semaines de 50 heures sont la règle plutôt que l’exception. Un quart (25%) des travailleurs déclarent devoir répondre quasi instantanément aux e-mails de leur employeur. 46% ont le sentiment que leur employeur s’attache plus à la quantité et à la fréquence de leur travail qu’au résultat de celui-ci.
Les coûts affolants liés à l’absentéisme
Les résultats de cette enquête confirment que ‘Le Nouveau Monde du Travail’ relève actuellement plus de l’utopie que de la réalité. Une situation indésirable qu’employeur et dirigeants peuvent inverser, pour peu qu’ils consentent les efforts nécessaires. Les chiffres sans cesse croissants de l’absentéisme au travail pour cause de maladie mettent un fois de plus le doigt sur la plaie. Le coût de l’absentéisme de longue durée atteindrait 6,5 milliards d’euros par année, plus que les allocations de chômage.
Les chiffres de l’INAMI indiquent que l’an passé, 346.971 Belges ont été absents plus d’un an pour cause de maladie, parmi lesquels 122.825 pour ‘affections psychosociales’. À cet égard, Paul Tousseyn, directeur général du service d’inspection en charge du Contrôle du Bien-Être au travail, est revenu sur le sujet au début du mois. Il a annoncé que ses services vont contrôler si les employeurs prennent suffisamment de mesures pour protéger leurs travailleurs contre le burn-out, obligation qui leur est d’ailleurs déjà imposée depuis septembre 2014, quelle que soit la taille de l’entreprise.
Responsabilité partagée
Le Vlaams Instituut voor Gezondheidspromotie en Ziektepreventie (VIGeZ) est un organisme expert dans la promotion de la santé et la prévention de la maladie. Selon Els Wouters, responsable chez VIGeZ de la ‘Promotion de la Santé au Travail’, les employeurs et les travailleurs sont tous deux responsables du bien-être mental des travailleurs : « Quand on voit les chiffres du burn-out et des affections psychosociales et liées au stress, il est impératif que chaque entreprise s’attaque au problème activement, voire même proactivement. Elles peuvent notamment le faire en améliorant l’organisation du travail et le style de leadership, en fonction du bien-être mental de chaque travailleur. Et ce souci de bien-être mental est une responsabilité partagée des travailleurs et des employeurs. Cela signifie que les travailleurs eux-mêmes doivent être encouragés à renforcer leur propre réactivité. Pour les y aider, nous avons développé chez VIGeZ une plateforme de coaching en ligne : www.fitinjehoofd.be. Plus tard en cours d’année, nous élargirons notre offre aux employeurs, en développant une nouvelle méthode qui leur permettera de faire du bien-être mental de leurs travailleurs une composante à part entière de leur politique d’entreprise. »
Annelore Van Herreweghe : « Chez Delta Lloyd Life, nous encourageons nos collaborateurs à s’ouvrir l’esprit, à acquérir de nouvelles connaissances et à s’inspirer mutuellement pour booster leur mental. Nous avons lancé un projet interne en matière de self coaching pour prendre mieux conscience de son ‘moi’ mental. Un autre projet qui est en préparation s’attachera spécifiquement au stress et au burn-out : comment l’éviter ou éventuellement le gérer le cas échéant. Par ailleurs, nous encourageons le télétravail, car nous remarquons qu’il permet de réduire le niveau de stress et d’accroître l’efficacité. Au-delà de toutes les mesures concrètes que nous prenons en la matière, nous restons à l’écoute de ce qui se fait ailleurs pour pouvoir appliquer la recette dans notre propre organisation. »