Pas une info bouleversante en soi : une nouvelle étude, une de plus!, nous rappelle que « les niveaux de stress et d’énergie des employés belges n’évoluent pas dans le bon sens ». C’est un phénomène saisonnier – à lire dans notre édition n°208 print de Peoplesphere : entre la fin de l’automne et l’entrée de l’hiver, nombre de voix nous invitent à hiberner et attendre des jours meilleurs…
L’enquête menée par le prestataire SD Worx auprès de 2.500 employés belges nous apprend que « depuis 2009, la proportion d’employés qui estiment subir un niveau de stress insupportable est passée de 26,5% à 30,8%. De l’autre côté de l’échelle, le nombre de collaborateurs qui affirment être débordants d’énergie a régressé de 5% au cours de la même période. Observation marquante, le pourcentage d’ouvriers qui puisent de l’énergie dans leur travail est inférieur de 20% environ à celui des directeurs et cadres supérieurs. »
Quelque 30,8% des employés belges estiment subir régulièrement un stress inacceptable, alors que ce chiffre s’élevait seulement à 26,5% en 2009. Les facteurs qui influencent le plus le niveau de stress sont le poids mental et émotionnel, les délais et le volume de travail (82%). Un second facteur déterminant est l’environnement social (64,7%), à savoir la mesure dans laquelle l’organisation se préoccupe du bien-être de ses employés et le manager se soucie de la dimension humaine du travail. Le troisième paramètre important est la culture d’entreprise (59,8%).
En comparaison avec 2009, on dénombre non seulement davantage d’employés stressées, mais aussi moins d’employés débordant d’énergie. Il y a sept ans, quelque 79,1% des répondants déclaraient puiser suffisamment d’énergie dans leur travail. Ce pourcentage est aujourd’hui en régression de plus de 5%, à 73,7%. Le travail en lui-même a le plus d’impact (74%) sur le niveau énergétique des employés. Ces derniers puisent davantage d’énergie dans leur boulot lorsqu’ils doivent relever des défis, sont fiers de leur job, estiment que leur travail a du sens et sont satisfaits de leurs tâches concrètes. Les deux autres variables qui déterminent le niveau énergétique des employés sont la reconnaissance (67,4%) et les opportunités de progression (65,9%).
Un lien direct entre la position hiérarchique et le niveau d’énergie.
Les hommes et les femmes ressentent pratiquement les mêmes niveaux de stress et d’énergie au travail. Pas de différence significative non plus selon l’âge. Par contre, la catégorie de personnel a un impact substantiel sur le niveau énergétique de l’employé: plus le niveau de la fonction est élevé, plus la personne puise de l’énergie dans son travail. Les pourcentages sont de 69,7% pour les ouvriers, contre 89,2% pour les membres de la direction et du cadre supérieur.
Les promoteurs de l’enquête relèvent : “La satisfaction tirée du travail, la reconnaissance obtenue et les opportunités de progression augmentent à mesure que le niveau de la fonction s’élève. La grande différence observée entre les différentes catégories de fonctions s’explique par ces trois éléments. En termes de stress, par contre, on n’observe pas de différence significative entre les niveaux de fonction. »
Note – Étude Belgique SA©
L’étude Belgique SA s’enquiert auprès de 2.500 employés belges quant à une centaine de paramètres liés au travail et déterminant la satisfaction, la motivation et l’implication des collaborateurs. Cet échantillon est représentatif du marché du travail en Belgique et correspond à la population active belge en termes de : statut d’emploi (ouvriers, employés et fonctionnaires), genre, région, régime de travail, langue, niveau de scolarité et envergure de l’organisation. Le volet fixe porte sur les 100 paramètres qui sont assortis d’un questionnaire variable relatif aux tendances juridiques et à l’actualité, telles que The New Work ou la Numérisation des Ressources humaines. Ce second volet est aussi soumis à 2.500 travailleurs belges. Depuis 2009 l’étude Belgique SA est menée chaque année.