Près de 64 % des travailleurs belges ont un emploi à temps plein. D’après le prestataire de services RH Acerta, le pourcentage de travailleurs prestant 4,5 jours ou 5 jours par semaine a fortement augmenté au cours des deux dernières années, tandis que le pourcentage de travailleurs effectuant moins d’un quatre cinquièmes continue de diminuer. Dans un marché du travail tendu, de nombreuses entreprises peuvent encore trouver de bons travailleurs… au sein de l’entreprise elle-même.
Les entreprises belges ont le potentiel d’occuper dans leurs propres rangs environ 300.000 équivalents temps plein. Cela peut se faire en créant les bonnes conditions de travail individuelles, afin que les travailleurs soient désireux et heureux d’accéder à une occupation supérieure. Le travail hybride offre d’ailleurs de nombreuses possibilités.
Jamais, au cours des quatre dernières années, il n’y a eu autant de travailleurs sous contrat à temps plein. 63,7% des Belges actifs ont un emploi à temps plein. Fin 2019, avant la crise sanitaire, ce chiffre s’élevait à 63% et il y a cinq ans, à 61,4%. Le nombre de travailleurs employés à un régime quatre cinquièmes ou plus a également augmenté de façon constante ces dernières années. Ces augmentations se font au détriment des emplois qui ne garantissent qu’une occupation à mi-temps ou moins.
La société de services RH Acerta a également calculé que les entreprises à la recherche de personnel supplémentaire dans le cadre de la relance de l’après-coronavirus devraient d’abord chercher au sein de leur propre organisation. Il y existe encore un potentiel de 300.000 équivalents temps plein, si nos entreprises parviennent à faire travailler à temps plein les personnes qui travaillent moins.
Plus de monde à temps plein
Ces dernières années, en raison de la pénurie qui sévit sur le marché du travail, la tendance était clairement à la multiplication des emplois à temps plein et à la diminution de la propension à travailler à mi-temps ou moins. Le pourcentage de travailleurs à temps plein pour un employeur n’a jamais été aussi élevé : 63,7% des travailleurs ayant un contrat à durée déterminée ou indéterminée travaillent à temps plein. Près de 78% sont occupés pour au moins un quatre cinquièmes temps. Cela représente une augmentation d’environ 4% par rapport à il y a cinq ans.
Le nombre de travailleurs occupés pour quatre cinquièmes ou moins est en baisse depuis des années. En particulier, la proportion de travailleurs à mi-temps ou moins a diminué au cours des cinq dernières années, passant de 14,1% à 11,4%.
Olivier Marcq, juriste chez Acerta explique : « Nous observons depuis plusieurs années une tendance selon laquelle les formes d’occupation inférieures (moins de 80 %) sont de moins en moins populaires. La crise du coronavirus a quelque peu ralenti la croissance de la forme d’occupation à temps plein, pourtant il n’y a jamais eu autant de travailleurs à temps plein qu’aujourd’hui. Tout indique aussi que la tendance de la relance d’après-coronavirus sera d’augmenter les occupations. La crise du coronavirus a également contribué à une forte baisse du nombre de contrats à mi-temps ou moins. Ils constituent l’enveloppe flexible du marché du travail : en cas de crise, ces emplois sont les premiers à disparaître ; ils sont comme les canaris dans une mine de charbon. Si l’économie se redresse, c’est probablement le nombre des “petits” emplois (comme les intérims) qui augmentera en premier. La prochaine étape est de transformer les intérims en des contrats plus longs, après quoi il y aura à nouveau plus de contrats directs entre employeurs et travailleurs pour une durée indéterminée. »
Un potentiel de près de 300 000 équivalents temps plein
Pour la relance d’après-coronavirus, les entreprises se remettront aussi à embaucher. Cependant, en raison de la pénurie sur le marché du travail, nos entreprises sont de moins en moins en mesure de trouver les bons collaborateurs. Selon Acerta, dans les années à venir, les entreprises ne devront pas chercher de nouveaux collaborateurs sur le marché du travail, mais au sein de leur propre organisation. Outre la réorientation des collaborateurs, les organisations peuvent également encourager leurs collaborateurs à travailler davantage. Acerta a calculé que les entreprises belges peuvent encore créer 300.000 équivalents temps plein si elles font passer à un contrat à temps plein leurs travailleurs à temps partiel, ou à un contrat quatre cinquièmes 145 000 travailleurs actuellement à moins de 80%.
Olivier Marcq précise : « La guerre des talents se manifeste notamment par un pourcentage d’occupation plus élevé de personnes ayant un emploi. Il est logique et intelligent que les employeurs tentent de combler la pénurie avec les personnes qu’ils emploient déjà, car dans les années à venir, ils auront beaucoup moins de chances de trouver du personnel adéquat sur le marché du travail. Les occupations à temps partiel sont donc une belle occasion. Les personnes qui sont employées à mi-temps, par exemple, peuvent en théorie travailler l’équivalent d’un mi-temps en plus. Le même raisonnement peut être appliqué à toutes les autres formes d’occupation à temps partiel. Si les entreprises peuvent réduire les obstacles à l’occupation à temps plein, le potentiel est énorme. Proposer ou maintenir le télétravail, tout comme mettre en place une politique salariale flexible et équilibrée, peut être un exemple de levier. Nous préconisons d’encourager les employeurs à créer des conditions de travail qui permettent aux travailleurs d’accéder à des pourcentages d’occupation plus élevés. »
Source: Acerta – les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 330 000 travailleurs en service auprès de plus de 35 000 employeurs du secteur privé, auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Les ouvriers saisonniers, l’intérim et les titres-services ne sont pas inclus dans l’analyse ; les flexi-jobs et les contrats temporaires le sont.