Le marché du travail belge est en mode ‘veille’: le nombre de recrutements et de licenciements a diminué de moitié depuis la mi-mars.

Le marché du travail en Belgique a été paralysé pendant la première phase du confinement. Entre la mi-mars et la fin avril, le nombre de licenciements et de recrutements a chuté de façon spectaculaire par rapport à la même période l’année dernière. Le nombre de licenciements pour cause de force majeure, de motif grave ou de faillite a également sensiblement diminué grâce à des mesures gouvernementales telles que le chômage temporaire et la prime de nuisance.

Le nombre de licenciements a fortement diminué depuis le début du confinement mis en place par le gouvernement suite à la propagation du coronavirus. Entre le 14 mars et le 30 avril 2020, seul 7% de résiliations de contrats salariaux à durée déterminée et 1,5% pour les contrats salariaux à durée indéterminée sont à dénombrer. Au cours de la même période en 2019, ce chiffre était de 17,5% et de 2,5% respectivement. Ce sont les résiliations de contrats à durée déterminée qui ont connu la plus forte diminution (-59%), mais le nombre de licenciements (-33%) et de démissions (-44%) ont également fortement baissé, tout comme les démissions.

Le nombre de recrutements a également fortement diminué, tant pour les contrats à durée déterminée (-67%) que pour les contrats à durée indéterminée (-49%). Le marché du travail a stagné ces dernières semaines.

« Les mesures gouvernementales, telles que la prime de nuisance et le chômage temporaire, semblent avoir un impact, car le marché du travail s’est immobilisé au cours des six dernières semaines », déclare Frank Vander Sijpe, Director HR Research chez Securex. « Les employeurs peuvent ainsi conserver leurs collaborateurs. Cependant, dès que l’économie redémarrera, les tensions sur le marché du travail (par exemple dans le secteur des soins, dans l’éducation, dans les professions techniques) ainsi que la guerre des talents feront à nouveau surface. En effet, il s’agit principalement de travailleurs retraités qui doivent être remplacés et ces remplacements ne dépendent pas seulement de la situation économique ».

Forte diminution des licenciements pour cause de faillite, de motif grave ou de force majeure

Le nombre de licenciements pour cause de force majeure, de faillite ou de motif grave a considérablement diminué par rapport à la même période l’année dernière. Securex constate principalement une forte diminution des licenciements pour cause de faillite et de motif grave, et de force majeure (respectivement -66%, -62% et -46%). Un effet secondaire des mesures du gouvernement – le chômage temporaire et les primes de nuisance – semble être qu’un nombre important de faillites, qui auraient autrement eu lieu, ont été évitées. La réduction du nombre de licenciements pour cause de motif grave s’explique également facilement. En effet, les travailleurs temporairement au chômage ou en maladie sont moins susceptibles d’être licenciés pour un tel motif. La diminution du nombre de licenciements pour cause de force majeure – principalement médicale – peut être associé à une réintégration des travailleurs largement interrompue.

Le groupe le plus important de licenciements – et celui ayant connu la plus faible diminution par rapport à 2019 – est celui des ruptures de contrat et des préavis donné par l’employeur. En cas de rupture du contrat, le préavis est payé et le contrat prend fin immédiatement ; en cas de résiliation du contrat par l’employeur, le travailleur doit d’abord prester la période de préavis avant que le contrat ne soit résilié.

« Grâce aux mesures gouvernementales telles que le chômage temporaire et la prime de nuisance, le nombre de licenciements enregistrés au cours du premier mois et demi de la crise du coronavirus est relativement faible. Cependant, la question se pose également sur l’avenir dans le cas où ces mesures spéciales ne sont pas maintenues après le 30 mai: si le gouvernement ne propose pas un nouveau paquet de mesures de soutien, le nombre de licenciements pourrait augmenter. En outre, ces chiffres n’incluent pas encore les travailleurs licenciés qui doivent prester un préavis. Les données montrent que les entreprises ne prennent pas de décisions hâtives : elles veulent d’abord évaluer leur situation financière avant de prendre des décisions difficiles », explique Heidi Verlinden.

Moins de recrutements – surtout pour les contrats à durée déterminée

Le nombre de recrutements a fortement diminué, tant pour les contrats à durée déterminée (-67%) que pour les contrats à durée indéterminée (-49%). La diminution des recrutements est plus forte pour les ouvriers que pour les employés (-70% contre -50%).

La plus forte baisse concerne les contrats à durée déterminée des ouvriers (-71%). Depuis le début du confinement, 8,2% de tous les contrats de travail des ouvriers en cours sont de nouveaux contrats à durée déterminée (donc des recrutements) – contre 28,6% pour la même période en 2019.

Source: Securex – Ces résultats sont indicatifs, car ils sont basés sur des données très récentes du secrétariat social de Securex. Il est possible que les employeurs transmettent des corrections dans les semaines à venir. L’échantillon se compose de 24.387 entreprises et de 164.904 travailleurs du secteur privé. Ensemble, ils comptabilisent 171.403 contrats pour la période donnée en 2020.

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