Notre travail représente, en moyenne, près d’un cinquième (18 %) de notre bonheur. Une part considérable, qui est trois fois plus importante chez les indépendants que chez les fonctionnaires. Ainsi, chez les indépendants, la satisfaction au travail détermine 32 % du niveau de satisfaction de vie en général, tandis que chez les fonctionnaires, elle n’en détermine que 9 %. Les demandeurs d’emploi et les malades de longue durée sont les plus malheureux. C’est ce qui ressort de nouveaux chiffres issus de l’Enquête nationale du Bonheur menée par l’UGent, avec le soutien de l’assureur-vie NN et la collaboration de Securex.
Le travail a un lien étroit avec notre bonheur, c’est ce qui ressort aussi du constat selon lequel les demandeurs d’emploi et les malades de longue durée sont manifestement beaucoup moins heureux que les employés et les indépendants. Ce groupe évalue sa satisfaction de vie générale à, en moyenne, seulement 4,9 sur 10.
L’Enquête nationale du Bonheur de l’UGent, avec le soutien de l’assureur-vie NN, vise à nous donner une idée de ce qui rend le Belge heureux. L’équipe du professeur Lieven Annemans, titulaire de la chaire NN, prend toujours comme point de départ les domaines spécifiques de la vie qui peuvent influencer la satisfaction à l’égard de la vie et publie régulièrement des résultats issus de cette étude. Des résultats précédents avaient révélé que les Belges à faibles revenus sont en moyenne moins satisfaits de leur vie, que les seniors belges sont aujourd’hui en moyenne plus heureux que la Génération Y, et que plus de la moitié des jeunes belges de moins de 34 ans se sentent souvent seuls, ce qui a un impact négatif sur leur bonheur.
Aujourd’hui, l’UGent publie un rapport sur le lien entre travail et bonheur. 3770 personnes au total ont participé à l’enquête, dont 77 % font partie de la population active (fonctionnaires, employés, indépendants, hommes ou femmes au foyer, demandeurs d’emploi et malades de longue durée). Un échantillon représentatif de ce groupe a été sélectionné sur base de la région, de l’âge, du niveau de formation, de la catégorie professionnelle et du sexe. Le bonheur ou bien-être subjectif a été analysé sur base d’une méthode scientifique appelée l’échelle de Cantril, qui mesure la satisfaction de vie générale.
Pour les indépendants, la satisfaction au travail détermine 32% du bonheur total
Si un indépendant ne rencontre aucune difficulté dans son travail, la satisfaction qu’il en retire aura un impact positif plus important sur son bonheur que chez les employés, les ouvriers et les fonctionnaires. Mais l’inverse est également vrai. Si les choses se passent mal professionnellement, l’impact négatif sur le bonheur des indépendants pèsera plus lourd que pour des employés, des ouvriers ou des fonctionnaires. Chez les indépendants, le travail détermine 32 % de la satisfaction de vie générale. Cette part est de 19,8 % chez les employés, 13,9 % chez les ouvriers et 9,4 % chez les fonctionnaires.
Les demandeurs d’emploi et les malades de longue durée attribuent à leur vie un score de 4,9 sur 10
On remarque que le travail représente une part importante de notre satisfaction de vie générale par le fait que les demandeurs d’emploi et les malades de longue durée sont nettement moins heureux. Alors que les Belges actifs donnent en moyenne un score de 6,6 sur 10 à leur satisfaction de vie, les personnes à la recherche d’un emploi et les malades de longue durée lui accordent un score de 4,9 sur 10. Parmi la population belge qui travaille, la satisfaction tirée du travail détermine en moyenne 17,9 % de la satisfaction de vie générale. Chez les non-travailleurs (demandeurs d’emploi, personnes inaptes au travail et hommes ou femmes au foyer), la part de leur activité quotidienne principale (comme le travail bénévole, le ménage, etc.) dans leur satisfaction de vie est beaucoup plus importante avec 33,3%.
Lieven Annemans : « La différence significative dans la satisfaction de vie entre les Belges qui travaillent et les demandeurs d’emploi peut s’expliquer entre autres par le fait que le travail procure une certaine satisfaction personnelle, ainsi qu’une reconnaissance, une valorisation et un épanouissement. Le travail nous permet d’être en contact avec le monde extérieur. Il n’est donc pas uniquement une source de revenus, mais ajoute aussi – et peut-être surtout – un sens utile à notre existence. »
Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters veut insister sur l’approche globale mise en oeuvre par le gouvernement, une stratégie essentiellement axée sur la prévention: «Le travail n’est pas seulement un moyen de gagner sa vie, il procure également de la satisfaction et du plaisir à de nombreuses personnes. L’important est de trouver un bon équilibre entre le travail et la vie privée. Avec notre loi sur le travail faisable et maniable, nous fournissons un cadre qui rend cet équilibre possible. Nous mettons l’accent sur la consultation et la discussion entre employeurs et employés afin qu’ils puissent déterminer conjointement une organisation du travail qui convient tant à l’entreprise qu’à l’employé. Nous pensons, par exemple, au compte-épargne carrière qui permet aux travailleurs de garder certaines heures en réserve afin de prendre congé aux moments qui leur conviennent le mieux, ou aux formations professionnelles, qui permettent aux travailleurs de rester informés des nouveautés du secteur. En outre, nous luttons contre le stress, le burn-out, le harcèlement tant moral que sexuel,… et, grâce à la loi sur le bien-être au travail, nous offrons aux employés un soutien légal. La prévention est ici le mot d’ordre. »
Trois grands piliers
On distingue 3 B ou trois grands piliers: le Besoin d’autonomie (dans quelle mesure peut-on prendre soi-même des décisions), le Besoin d’appartenance sociale (tout ce qui touche aux relations sociales et à la solitude) et le Besoin de compétence (dans quelle mesure se sent-on compétent et sûr de soi).
Il ressort clairement de l’Enquête nationale du Bonheur que les 3 B ont une influence positive sur la satisfaction au travail, indépendamment d’autres facteurs comme le sexe, l’âge, le niveau de formation, la région, les revenus personnels et la satisfaction par rapport aux trajets domicile-lieu de travail. Ainsi, sur une échelle de 0 à 10, l’autonomie au travail génère une augmentation de 0,87 point de la satisfaction au travail.
Pourtant, seuls 55,5 % des Belges indiquent avoir suffisamment d’autonomie au travail. L’implication au travail joue également un rôle important. 56,1 % des Belges se sentent suffisamment impliqués, ce qui donne lieu à une augmentation de 0,37 point sur 10 de la satisfaction au travail. 69,4 % des Belges se sentent suffisamment compétents, ce qui génère encore une augmentation de 0,2 point sur 10. Les Belges qui marquent des points pour ces trois facteurs font grimper de 1,44 point leur satisfaction au travail.
On notera que les habitants de la Région de Bruxelles-Capitale et de Wallonie obtiennent un score plus élevé en matière de satisfaction au travail, indépendamment du sexe, de l’âge, du niveau de formation, des 3 B, des revenus personnels, de la satisfaction par rapport aux trajets domicile-lieu de travail, de la charge de stress au travail, du sentiment de devoir porter un masque et de la solitude au travail.
Un cinquième des Belges ne sont pas eux-mêmes au travail.
À l’autre extrémité du spectre, on trouve des facteurs qui ont une influence négative sur notre satisfaction par rapport au travail. La solitude au travail pèse le plus lourd et génère une baisse de 1,02 point sur 10. 15,1 % des travailleurs belges sont confrontés à cette situation. Porter un masque et ne pas pouvoir être pleinement soi-même au travail sont également des
facteurs qui ont un impact négatif. Un cinquième des travailleurs (21,3 %) affirment devoir souvent à toujours porter un masque au travail. Quant au stress, il entraîne une diminution de 0,42 point. Et pas moins de 35,5 % des travailleurs belges. Jan Van Autreve, CEO de NN : «NN estime que la santé et le bonheur, au travail comme en dehors du travail, sont extrêmement importants. Notre mission est de faire en sorte que tous les Belges, et donc aussi nos collaborateurs, soient en meilleure santé et plus heureux. C’est pour cette raison que nous menons une politique de santé active, dans laquelle nous misons aussi sur une façon de travailler orientée sur le dialogue et que nous sommes attentifs aux collaborateurs. Dans cette initiative, nous laissons la responsabilité au collaborateur. Nous assurons des processus de feedback continu, ce qui nous permet également de travailler sur la sérénité mentale.» déclarent ressentir souvent à toujours du stress au travail.