Priorité clé de la plupart des gouvernements européens: l’emploi des jeunes. Il s’agit de générer des richesses durables en vue de rééquilibrer à long terme les modèles de financement des mécanismes de solidarité. Le taux d’insertion des jeunes demandeurs d’emploi permet de mesurer l’efficacité des politiques nationales et régionales en la matière.
Le Forem vient donc de publier l’étude 2014 relative au processus d’insertion des jeunes demandeurs d’emploi (18 à 24 ans) sur le marché. Le taux d’insertion à 6 mois de ces derniers remonte pour la deuxième année consécutive à 54,4 % en 2014 (contre 53,4 % en 2013 et 53,2 % en 2012). La courbe descendante constatée entre 2007 (61 %) et 2012 (53 %) semble donc ainsi enrayée.
L’analyse porte donc sur l’insertion de ces jeunes demandeurs d’emploi âgés de 18 à 24 ans et inscrits au Forem pour la première fois. Il s’agit de comprendre leur entrée sur le marché de l’emploi en fonction des études et des options choisies. En 2014, l’observation a porté sur 22 642 personnes dont le parcours a été analysé durant les six mois suivants leur inscription. Les constats de cette étude ne valent dès lors que pour les demandeurs d’emploi inscrits au Forem et non pour l’ensemble des jeunes sortis des études.
Le diplôme : incontournable ?
Comme le signale l’analyse délivrée par le Forem, le diplôme reste un atout majeur pour s’insérer sur le marché du travail. Les études qui ont le meilleur taux/niveau d’insertion sont le bac (73 %), le contrat d’apprentissage/alternance (63 %) et le master (57 %). En 2014, on note une progression des taux d’insertion des diplômés du bachelor et du secondaire 3ème degré. Ainsi, le constat est à nouveau posé : les filières davantage axées vers l’exercice d’un métier et permettant des stages professionnels pendant la période de formation (bachelor et apprentissage) obtiennent les taux d’insertion les plus élevés.
La section choisie au cours des études joue évidemment un rôle important pour l’insertion. Pour un même niveau d’études, il existe des options avec des résultats d’insertion très contrastés. Assez logiquement, les options qui connaissent les meilleurs taux d’insertion sont celles qui préparent à des métiers en difficultés de recrutement. Trois secteurs semblent être porteurs pour ce public jeune : l’hébergement et la restauration, les activités spécialisées, scientifiques et techniques et les activités de service administratif et de soutien (qui reprend notamment l’activité des agences intérim). D’autres secteurs comme le commerce, la construction, l’administration, l’industrie manufacturière, l’enseignement, ainsi que la santé et l’action sociale sont également à prendre en compte car ils engagent un volume important de jeunes. Plus d’une personne sur quatre dans le public visé ont connu un premier emploi via l’intérim.
La baisse de la demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans continue
Les chiffres en baisse depuis 2013 se confirment. La chute est de 8,2% entre juillet 2014 et juillet 2015. Avec ces chiffres, la Wallonie est même revenue à son niveau d’avant la crise. En effet, les jeunes représentent une catégorie d’âge particulièrement sensible aux éléments conjoncturels.
Plusieurs causes pourraient expliquer cette diminution : tout d’abord, notons que ce public fait l’objet de diverses mesures visant à stimuler son insertion sur le marché de l’emploi (accompagnement individualisé spécifique, stage de transition professionnelle, garantie pour la jeunesse, Activa Start, etc.). D’autres facteurs ne sont pas à négliger comme l’allongement des études constaté ces 10 dernières années et une arrivée plus tardive sur le marché de l’emploi, l’embellie conjoncturelle constatée depuis 2014, mais aussi l’impact des récentes modifications législatives (dégressivité et limitation des allocations et allongement de la durée du stage d’insertion).