La hausse du nombre de malades en octobre affecte également nos entreprises. Le secteur agroalimentaire est ainsi plus touché que la moyenne : l’absentéisme de courte durée y est supérieur d’un cinquième (20 %) par rapport à l’année dernière. Pourtant, il ressort des derniers chiffres de l’Employment Tracker du prestataire de services RH SD Worx que les jours d’occupation effective ont continué d’augmenter pour atteindre 76 % dans l’agroalimentaire en octobre. Une belle progression, même si c’est moins qu’avant la crise, où le taux d’occupation était de plus de 80 %.
Tels sont les chiffres obtenus par le spécialiste RH SD Worx sur la base des données salariales les plus récentes de plus de 50.000 travailleurs auprès de 1.000 employeurs du secteur agroalimentaire et de la distribution. Malheureusement, il manque un élément clé : depuis la nouvelle fermeture obligatoire, le chômage temporaire a une fois de plus augmenté pour atteindre 35 % dans l’horeca, le secteur le plus touché dont les activités reposent sur l’alimentation.
Les entreprises de production alimentaire maintiennent leur pourcentage de jours ouvrés stable à 76 – 77 %. Les autres maillons de la chaîne, du transport à la distribution dans les grands magasins, se situent également à ce niveau. Pour les grands magasins et les employés du commerce de détail des denrées alimentaires, la part des jours ouvrés augmente de plus de 5 % (respectivement 6,5 % et 5,0 %). Le commerce de détail indépendant est prêt avec un pourcentage de 80,5 %, tout comme les employés du secteur alimentaire avec 87,4 % (une augmentation de 3,8 % par rapport à septembre). C’est une bonne nouvelle.
Le taux de travailleurs malades en augmentation
Dans le top 10 des secteurs où l’absentéisme pour cause de maladie (de courte durée) est le plus élevé, on retrouve cinq secteurs de l’agroalimentaire ou de secteurs assimilés. Les employés du commerce de détail alimentaire (5,88 %) et ceux actifs dans la production de légumes, tant en conserves que surgelés (5,70 %) figurent dans le top trois. Le « transport routier et logistique » est également sous pression, tout comme l’industrie transformatrice de pommes de terre, avec 5,33 % et 5,38 %. Il s’agit des secteurs qui figurent dans le top 10 des plus fortes hausses en matière d’absentéisme, tout comme l’industrie transformatrice du lait (lait, beurre, fromage et glace) qui passe à 4,58 %.
Mais les grandes surfaces (5,26 %), les entreprises de transformation de la viande (5,17 %), les chocolateries/garnitures (4,89 %) et les boulangeries (4,69 %) ne sont pas épargnées par les absences pour maladie. L’absentéisme de courte durée pour cause de maladie a également encore augmenté en octobre dans la production d’aliments diététiques, de potages et de commerces de détail en denrées alimentaires.
Tous ces chiffres sont supérieurs à ceux de l’année dernière, même si l’ampleur de la hausse varie d’un secteur à l’autre. Ainsi, l’augmentation est de 30 à 50 % dans certains secteurs (boulangeries, production de légumes, transformation des pommes de terre, etc.), alors que dans d’autres secteurs (comme l’alimentation diététique), on enregistre une hausse de 3 % par rapport à l’an dernier.
Si l’on ajoute à cela la part d’absentéisme de moyenne durée ou les jours de maladie de personnes absentes pendant plus d’un mois, le nombre de travailleurs absents augmente encore. On en arrive alors à plus de 10 % de la capacité qui disparaît pour cause de maladie. En octobre, les entreprises actives dans la production de viande ont connu un taux d’absentéisme de 5,17 % pour cause de maladie de moyenne durée, mais les entreprises de transformation de légumes et les chocolateries figurent également dans le top 10 de l’absentéisme de moyenne durée.
François Lombard, Sr. Consultant RH de SD Worx : « Pour différents secteurs, il est important de suivre de près l’évolution, afin que les entreprises puissent anticiper à temps les problèmes de capacité et prévoir des solutions partielles. Le nombre de travailleurs malades est en hausse. Mais en octobre, ces chiffres se situent environ à la moitié du pic de mars. Dans cette première vague, nous avons connu un record d’absences pour maladie : l’absentéisme de courte durée dans l’industrie agroalimentaire a par exemple dépassé les 7 % et parfois les 9 %. Les employeurs savent déjà un peu plus à quelle évolution ils peuvent s’attendre. Ils sont déjà mieux armés pour passer de manière flexible à des solutions telles que le travail intérimaire ou les remplacements temporaires. »
Moins de temps pour les vacances
Dans tous les secteurs, on observe que les travailleurs prennent moins de vacances qu’en septembre, lorsqu’un mouvement de rattrapage avait été amorcé. Or, les vacances légales doivent être prises avant la fin de l’année. Nous observons la plus forte baisse en termes de vacances en octobre dans le secteur des grands magasins (7,07 % en octobre). Toutefois, les employés du commerce de détail alimentaire (8,74 %), les employés de l’industrie agroalimentaire (5,90 %) et de l’industrie de transformation du lait (9,38 %) baissent également à moins de 10 %.
Malgré la fermeture obligatoire de secteurs comme l’horeca, le pourcentage de jours ouvrés a continué d’augmenter en octobre (de 3,5 %), même si nous ne sommes pas encore au niveau d’avant la crise ou à celui d’octobre 2019. La principale modification concerne l’absentéisme de courte durée (maladie de moins d’un mois) : il a augmenté d’un cinquième (20,8 %), passant de 2,76 % à 3,3 %, ce qui le rend supérieur de près de 5 % au taux enregistré en octobre 2019. Il y a de grandes différences entre les secteurs. Ainsi, le secteur agroalimentaire, de la production à la distribution, est plus touché que la moyenne.
Le chômage temporaire dû au coronavirus augmente de 14 % par rapport au mois précédent, surtout en raison de la fermeture obligatoire de l’horeca. Il y a de nouveau moins de marge pour les vacances légales, dont la part continue de baisser et reste 8 % sous le niveau d’octobre de l’année dernière.
Source : Employment Tracker by SD Worx